Friday, September 02, 2011
Descente en roue libre
Le pays par une initiative du régime de la HAT pénètre une nouvelle étape. La situation générée risque de durcir les difficultés qui essoufflent suffisamment tout le monde, dont chacun a marre, mais auxquelles la société semble s’être adaptée. Et pour cause : en matière de survie une seule règle ordonne le reste, « marche ou crève ». L’instinct oblige à survivre, nombreux vivent mal, l’ensemble digère mal la prolongation de la situation.
L’annonce faite par Andry Rajoelina à propos d’une approche inédite concernant la recherche d’une solution à cette crise interroge, non tellement en raison de son contenu, mais à cause du décorum que le Président de la HAT prise spécialement et qui semble le lasser. On ne retrouve pas cet enthousiasme si frais que ça en paraissait juvénile et qui le caractérisait il y a quelque temps. Le bonhomme serait-il blasé des dorures et de son tapis rouge, ou y aurait-il une lassitude du pouvoir, ou réalise-t-il qu’il dévale en roue libre une pente vertigineuse sans objectif à l’horizon. La Très Grande Vitesse, enivrante c’est vrai, ne fait pas un programme de vie, encore moins un programme à servir à tout un peuple.
Il est quelque part un ressort qui a pété. Depuis qu’il est là on lui connaissait une réelle fraîcheur d’enthousiasme, et même dans une opération de mystification s’il n’arrivait pas à convaincre beaucoup de monde il parvenait au moins à se convaincre d’avoir été convaincant.
La décision prise de signer une rupture avec la SADC (un jour élevée au pinacle, le lendemain vouée au pilori) engendre de lourdes conséquences dans les relations avec la communauté internationale. Le fanion (ce qui reste du prétendu panache derrière lequel tous devaient se rallier) porte en inscription « sans SADC ». Ca n’égale évidemment pas « sans chemise, sans pantalon », car ça équivaut à vivre en quelque sorte, cul nu, sevré de tout financement extérieur.
Si ce n’est cette déchirure d’avec la formule antérieure, qui était la recherche d’un consensus large, le Président de la HAT n’a adopté aucune disposition précise, et laisse à des organes ad hoc la responsabilité d’établir un calendrier et même de définir les élections que l’on va organiser.
Décidément quelque chose a changé dans cette sphère. Jusque là Andry Rajoelina tranchait seul (au moins dans l’apparence) dès qu’il s’agissait de questions importantes et ce jusque dans les détails. Cette fois ci, rien ou presque. On dirait que le régime a mangé son pain blanc et qu’à force d’avoir tourné en rond il s’est épuisé à avoir servi les mêmes formules et finit par ne plus croire lui-même ni en ses promesses ni en ses initiatives.
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