Plus végétariens que les végétariens, ça existe ! Il s’agit des fameux végétaliens ou végan. Leur philosophie est de ne manger aucun produit d’origine animale, qu’il s’agisse des oeufs, et même du lait. Mais comment concilier cette éthique alimentaire et un bon équilibre nutritionnelle ? Tour d’horizon…
Selon le derniers Baromètre nutrition santé, 4,1 % des Français ont un régime alimentaire particulier (sans parler des régimes médicaux). Ils sont majoritairement végétariens… ou végétaliens. Mais que cache cette branche du régime vert ?
Un choix très strict
Végétaliens végan extrême Vous connaissez les végétariens : ce sont tous ceux qui refusent de manger de la viande. Les raisons sont multiples, qu’il s’agisse d’éthique, de choix santé ou religieux, etc. Les végétaliens sont en quelque sorte des puristes : ils dénoncent l’exploitation des animaux d’élevage et sont donc opposés également à la consommation d’oeufs, de lait et de tous les produits laitiers : crème, fromages, yaourts… Le miel est également condamné par ce type de régime. Un choix très strict donc et difficile à manier au quotidien. Car si le végétalien est pointilleux, il devra exclure tous les dérivés animaux qui sont utilisés dans les plats tout-prêts et autres produits préparés : tous les gâteaux ou biscuits qui contiennent du lait et des oeufs, tous les additifs issus de produits animaux, etc. Le seul moyen est souvent de préparer soit même ses petits plats, pour contrôler la provenance des ingrédients. Ce qui demande une sacrée organisation…
Quels risques ?
Bien sûr, ce type de repas est difficilement conciliable avec l’équilibre nutritionnel. Dans le livre "La santé vient en mangeant", l’institut National de prévention et d’éducation santé (INPES) souligne : "Sachez que ce type de régime rend très difficile la satisfaction des besoins en acides aminés indispensables, en fer, en calcium et en certaines vitamines. Le suivi d'un régime végétalien à long terme fait courir des risques pour la santé, notamment pour les enfants". Les risques de carences en vitamines et minéraux, ainsi qu’en acides aminés essentiels (les composants des protéines) sont donc importants. Il faut donc privilégier les protéines végétales (le fameux soja par exemple) et ne pas hésiter à se supplémenter en vitamine B12 et D, calcium et fer. Dans tous les cas, il est conseillé de demander conseil à un nutritionniste ou une diététicienne pour éviter la fatigue et ne pas se mettre en danger.
Végan, contre l’exploitation animale
Les végan sont des végétaliens qui ont étendu leur philosophie à tous les aspects de leur vie. En clair, il s’agit de ne pas exploiter les animaux pour quoi que ce soit. Ils refusent, par exemple, d’acheter les cosmétiques qui contiennent des produits animaux, mais également tous ceux qui sont testés sur animaux. Idem pour les produits d’entretiens, ils évitent au maximum ceux testé sur les animaux ou qui contiennent des dérivés (la fameuse cire d’abeille par exemple !). Mais cela concerne aussi le secteur vestimentaire : pas de laine ou de soie, uniquement des fibres et tissus d’origine végétale. La fourrure est bien sûr exclue, mais également le cuir. Inutile de dire qu’il s’agit plus souvent d’un idéal que d’une réalité, car difficile dans notre société d’éviter tous ces produits.
Ne pas se tromper
Si certains végétaliens justifient leur choix par des valeurs éthiques (entre autre les conditions d’élevage ), d’autres avancent des théories plus critiquables. Ainsi, nombre d’entre eux affirment, sans preuve scientifique, que le lait est responsable de nombreuses maladies, cancer en tête… Un argument fallacieux et dangereux, car jusqu’à présent les apports laitiers ont montré qu’ils étaient essentiels pour les os mais aussi la contraction musculaire ou la coagulation et constituaient une véritable source d’énergie pour l’organisme.
Le régime végétarien, s’il est bien équilibré, n’est pas mauvais pour la santé. Mais varier ses apports alimentaires reste le meilleur moyen d’éviter les carences… Végétarien, végétalien ou mangeur traditionnel, l’important est de ne pas vivre son alimentation comme une contrainte, mais comme un plaisir !
Comment devient-on végan ?
Les animaux sont des êtres vivants “sentients” : il ressentent la douleur et ont une conscience perceptive. Ils ont leurs propres intérêts à vivre et une volonté à rester en vie. La majorité des gens prétendent se soucier des animaux, les aimer et les respecter. Nous sommes tous d’accord sur le fait qu’il est immoral de faire souffrir les animaux si cela n’est pas nécessaire. Or, l’exploitation animale n’est pas nécessaire. Nous utilisons les animaux pour en retirer du plaisir ou du divertissement. Nous pouvons très bien vivre sans manger de produits d’origine animale, sans nous vêtir de la peau des animaux et sans utiliser de produits testés sur animaux, etc. Nous utilisons les animaux par habitude. Pourtant le fait de faire quelque chose depuis longtemps ne signifie pas que c’est éthiquement acceptable : les hommes font la guerre depuis toujours et cela n’est pas pour autant acceptable.
Etre végan est aussi un choix en faveur de l’environnement, et donc en faveur des animaux qui y vivent. La production de produits d’origine animale coûte cher à l’environnement :
Selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), l’élevage produit plus de gaz à effets de serre que l’utilisation de pétrole pour les voitures, et autres moyens de transport.
L’élevage entraîne une déforestation: les forêts sont rasées pour être transformées en cultures destinées uniquement à nourrir le bétail.
En Europe, produire 1 kg de bœuf nécessite 20 kg de céréales, 20 000 litres d’eau et l’équivalent en énergie de plus d’1 litre de pétrole. (A titre de comparaison, produire 1 kg de céréales nécessite en moyenne 1 500 litres d’eau et 1 kg de légumes secs nécessite 1 000 litres d’eau.)
De plus, un bœuf offre 12 fois moins de repas que les céréales qu’il aura consommées.
Il est aussi très clair que les protéines utilisées pour nourrir les animaux d’élevage pourraient servir à nourrir les humains victimes de famine.
Devenir végan est un engagement politique et moral en faveur de l’abolition de l’exploitation animale, à l’échelle individuelle. C’est le choix que nous pouvons tous faire aujourd’hui pour aider les animaux, qu’ils soient humains ou non-humains. Cela n’exige pas de campagne coûteuse, ni d’engagement dans une grande association, ni de loi ; cela exige seulement de reconnaître que les animaux ont le droit de vivre et de disposer d’eux-mêmes, et que leurs intérêts passent avant notre plaisir.
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