En panne, la feuille de route au ralenti

A peine inaugurée que l’on sent déjà des ratés dans la mise en œuvre de la feuille de route. Ce retard au démarrage convient peut-être à la majorité des signataires qui ont fait le consensus lors de la signature. La situation actuelle sied bien à la HAT. Elle a obtenu un soupçon de reconnaissance internationale et le président en éprouve des fourmillements dans les pieds ayant hâte de fouler des tapis rouges étrangers. A l’inverse les autres parties prenantes ont l’impression qu’on a tiré le tapis sous leurs pieds et que le plancher se dérobe tant la situation actuelle les a surpris et les prend de court. Manifestement personne n’a préparé le plan B pour une telle situation et personne ne possède dans ses tiroirs une quelconque proposition ferme pour la désignation d’un premier ministre. Le blocage actuel se situe autour de cette question.
Nombreux avis donnent comme inéluctable le départ de Camille Vital. L’actuel premier ministre n’en est pas convaincu et semble mener en coulisses des opérations de lobbying en faveur de son maintien à Mahazoarivo. L’opinion a des avis très contrastés concernant le personnage et concernant le bilan de Camille Vital. D’un côté on le charge de tous les maux et d’une implication par aveuglement dans les trafics de tous genres. D’un autre côté, on lui accorde le bénéfice d’avoir maintenu un ordre relatif en rapport aux menaces de déstabilisation. Du reste son départ de Mahazoarivo ne serait pas conditionné par son bilan, l’esprit de la feuille de route paraît exiger un profil différent de celui de Camille Vital.
De l’avis de nombreux observateurs et selon les conclusions de plusieurs personnalités qui ont décortiquées la feuille de route, le changement de premier ministre et la composition d’un nouveau gouvernement constituent les premiers pas indispensables pour entreprendre une normalisation de la Transition en conformité à la feuille de route. Dans ces circonstances le premier ministre qui a eu peu d’occasion de faire preuve de panache sous l’ombre du Président de la HAT trouve ici une opportunité de départ en fanfare s’il venait à démissionner de lui-même. Une démission non seulement laverait plus blanc que blanc les fautes dont la rumeur l’accuse mais lui donnerait en prime une stature de patriote, le patriotisme étant une vertu rare dont peu de politiciens ont fait preuve ces derniers temps.