Le Président du Syndicat des Corps du ministère des Affaires étrangères (Syncormae), Eric Randrianantoandro, est depuis vendredi dernier placé sous mandat de dépôt à Antanimora. Ceci, après une série de revendications menées par le syndicat autour de l’organisation au sein du ministère. La question qui se pose est de savoir si sa lutte syndicale a un rapport avec son arrestation. Rappel des faits. Au mois de septembre 2009, alors que le pays se trouve au beau milieu du mouvement populaire, beaucoup ont profité de la situation pour s’emparer des matériels appartenant à l’Etat. Au ministère des Affaires étrangères dans la journée du mercredi 29 septembre 2009 vers 11h, il a été constaté que 3 ordinateurs de bureau complets ont disparu ainsi qu’un scanner A3 au bureau de l’actuel Président du Syncormae. Notons que bien avant la disparition de ces matériels, 30 ordinateurs du même genre ont déjà disparu au même ministère, suivi d’une quinzaine peu de temps après. Ces matériels ont été prévus pour organiser le Sommet de l’Union africaine qui devait avoir lieu dans la Grande Ile au mois de juillet 2009 et ont été offerts par cette Organisation continentale et la Sadc. Par la suite, Eric Randrianantoandro a fait l’objet d’enquête auprès de la Brigade criminelle d’Anosy. Après 4 jours d’affilée d’enquête, aucune charge n’a été retenue contre lui. Ce dernier, au mois d’octobre de la même année, a pu suivre une formation de 7 mois à l’Ena, Strasbourg. Fait qui a pu traduire son innocence.
Et dans le cadre de la lutte syndicale, les Corps des diplomates mènent depuis quelques mois, plus précisément, depuis le début de cette année, un mouvement qui revendique la restructuration du ministère de tutelle, c’est-à-dire l’application du principe « l’homme qu’il faut à la place qu’il faut ». Ces spécialistes malgaches en diplomatie n’ont pas caché leur frustration face à l’envahissement des hommes politiques des postes qui leur reviennent de droit, aussi bien au sein de nos représentants auprès des pays étrangers qu’au sein même du ministère de tutelle. Par la suite, le Président du syndicat a fait l’objet d’une demande d’explication, datant du 11 août 2011.
Victime d’un malentendu ?
Une rencontre avec le Chef de la diplomatie malgache, il y a deux mois de cela, n’a pas pu résoudre leur problème, puisque ce dernier leur a proposé d’attendre la 4e République. Ainsi, la lutte continue et les membres du Syndicat prévoient de rencontrer le Président de la Hat.
Mais grande fût leur surprise, vendredi dernier, quand leur Président, Eric Randrianantoandro, a été placé sous mandat de dépôt.
L’affaire de vol des 3 ordinateurs refait surface 2 ans après sa survenance. 6 personnes, à savoir le Président de Syncormae et 5 vigiles assurant la surveillance de l’enceinte du ministère des Affaires étrangères, ont été convoquées à la Brigade criminelle d’Anosy jeudi dernier pour enquête concernant cette affaire de vol, datant de 29 septembre 2009. Le lendemain, ils ont été déférés au Parquet d’Anosy et tandis que les 5 vigiles ont été relâchés immédiatement, Eric Randrianantoandro a été placé sous mandat de dépôt. Un car appartenant à son ministère l’a attendu à la sortie du bureau du Parquet, pour ensuite regagner Antanimora. Les membres du syndicat n’ont pas caché leur surprise, tout en se demandant pourquoi ce car y était. Est-ce que le mandat de dépôt est déjà prévu ?
La majorité des observateurs de la vie politique brûlent de savoir si son arrestation a un rapport avec la lutte syndicale. Est-ce qu’il a été victime d’un simple malentendu ou la charge a finalement été retenue contre lui deux ans après la survenance des faits ? Seul le Tribunal constitue la seule instance compétente pour juger son affaire.
Notons, en passant, qu’aucune enquête concernant la disparition des 45 autres ordinateurs au sein du même ministère n’a été déclenchée jusqu’ici.
Quoi qu’il en soit, l’affaire « Eric Randrianantoandro » sera en cours d’instruction le 28 septembre prochain au cabinet n°3 du Doyen des Juges. Affaire à suivre. En attendant, les membres du syndicat envisagent de renforcer leur lutte bien que leur Président fût privé de sa liberté depuis vendredi dernier.
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