30 septembre 2011
Ce n'est pas une bonne nouvelle pour la croissance : les ménages consomment moins et épargnent davantage. C'est ce qui ressort des résultats détaillés des comptes nationaux trimestriels publiés mercredi 28 septembre par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Au deuxième trimestre 2011, révèlent-ils, pendant que la croissance marquait le pas, le taux d'épargne des ménages a bondi de 1,1 point à 17%, soit son niveau le plus élevé depuis le troisième trimestre 2009.
Pendant cette même période, les ménages ont vu leur pouvoir d'achat accélérer, passant d'une hausse de 0,2% au premier trimestre à +0,6% au deuxième, à la faveur d'une moindre pression fiscale et du dynamisme de la masse salariale et des prestations sociales. Malgré cela, ils ont consommé moins – leurs dépenses en valeur ont reculé de 0,2%, après avoir augmenté de 1,1% – et épargné beaucoup plus comme ils le faisaient au cœur de la récession.
Tout se passe donc comme si, conscients du fait que la croissance française avait brutalement marqué le pas au printemps 2011 et préoccupés par la crise grecque, par ses répercussions dans la zone euro, et par le ralentissement économique général, ils préféraient se prémunir contre d'éventuels lendemains qui déchantent et reconstituer leur épargne de précaution.
Ces résultats sont en ligne avec les enquêtes Insee du 23 septembre qui faisaient état d'une forte dégradation du climat des affaires et du moral des ménages au sortir de l'été. Ils sont d'autant plus préoccupants que la consommation des ménages est loin d'avoir retrouvé ses niveaux d'avant la crise et que l'investissement des entreprises ralentit. Si les ménages continuent de remplir leurs bas de laine, ce n'est donc pas sur la demande intérieure que l'on pourra compter pour relancer la croissance.
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