Sur le plan économique, l'on retient que le régime transitoire d'Andry Rajoelina est aussi marqué par des conflits latents entre l'administration et le secteur privé.
Lundi 26 janvier 2009. Le fameux lundi noir, après un mouvement populaire bien orchestré par Andry Rajoelina qui était encore appelé l'homme fort de la révolution orange, nombreux ont été les opérateurs économiques à avoir tout perdu lors des pillages bien menés d'un bout à l'autre de la ville. Quelques jours après cet événement, Andry Rajoelina était descendu, notamment chez Suprême Center, pour déjà promettre une indemnisation aux victimes. Plus de deux ans après aucun de ces opérateurs n'ont encore obtenu aucune indemnisation. Pire, au lieu d'aider les opérateurs, l'administration transitoire se plaît à engager des conflits avec certains d'entre eux.
A l'agonie. Le conflit encore pendant est celui qui oppose actuellement le gouvernement de facto et les pétroliers. Un conflit né de l'initiative gouvernementale de bloquer les prix à la pompe des carburants, provoquant d'énormes manques à gagner pour les opérateurs pétroliers. Lors de la dernière réunion qui a eu lieu avant hier entre le gouvernement et les pétroliers, ces derniers se sont encore plaints du fait que ce blocage des prix vont, à la fin, mener à une mort prochaine du secteur de la distribution pétrolière. « Nous sommes à l'agonie » avait d'ailleurs déclaré le patron d'une compagnie de distribution pétrolière qui trouve inacceptable l'intransigeance du gouvernement à maintenir les prix des carburants.
Forcing. Le cas de la distribution pétrolière est le plus visible. Mais d'autres exemples de « forcing » du gouvernement dans la gestion de certains sujets économiques peuvent être relevés. Dans son numéro 54 qui vient de paraître, la Revue MCI en parle dans un de ses articles sur le climat des investissements à Madagascar. « En deux ans et demi de pouvoir de transition, le climat des investissements a été très sérieusement altéré » indique la Revue de MCI en citant des exemples : « La finalisation du projet Wisco qui constitue en réalité, un forcing des autorités de transition car ne rentre pas normalement dans les prérogatives de la compétence rationae materiae du régime de transition du fait que c'est une décision qui engage les ressources naturelles nationales sur une très longue durée, ce qui relève de la ratification par un Parlement élu ».
Dérives. La revue de MCI cite également d'autres dérives : « De même, des maladresses ont été commises: les incertitudes juridiques liées à l'affaire ACM – SRDI, l'attitude ambivalente de l'Etat dans ses relations avec Madagascar Oil qui était à deux doigts de faire l'objet d'un arbitrage international CCI. Une opacité certaine dans la gestion du dossier de téléphonie mobile Life, une attitude assez abrupte dans la gestion de la résiliation du contrat de leasing entre la compagnie aérienne Air Madagascar et la société Muzun ». Autant d'exemples qui démontrent en tout cas que les relations ne sont pas toujours au beau fixe entre le gouvernement de facto et les opérateurs. Lesquels souhaitent surtout le retour à la normale afin de pouvoir travailler enfin dans la sérénité.
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