La population malgache est estimée entre 19,6 millions et 20,8 millions d'âmes et 11 millions d'entre elles vivent dans l'extrême pauvreté. Ce qui représente une forte proportion de 56,5% du total. Cette catégorie de personnes consomme moins de la moitié du niveau de consommation des ménages médians selon l'Institut national de la statistique. L'écart est encore plus grand si on compare leur niveau de consommation à celui des 10% les plus riches : ces derniers consomment 5,4 fois plus que les 10% les plus pauvres. Mais quand on parle de la catégorie des plus pauvres, cela veut dire que ces gens-là ont un niveau de consommation en dessous du seuil alimentaire. Autrement dit, ils n'ont même pas les moyens de s'acheter de la nourriture fournissant au minimum 2 133 Kcal/jour. Ce niveau de consommation correspond à un revenu annuel d'un peu plus de 328 000 Ar. Ce montant ne peut pas rivaliser avec le salaire perçu par les hauts cadres occupant des postes politiques et ou dans des institutions de la République. Alors que 11 millions de Malgaches ne touchent même pas 400 000 Ar par an, les 340 membres du Parlement de la transition engrangent par exemple pas moins de 28,8 millions Ar par tête de revenu annuel.
Les premiers ne peuvent même pas s'acheter quelques morceaux de viande par mois, alors que les seconds mènent une vie de pacha. Ce problème ne date pas d'aujourd'hui. L'on se rappelle les longs marchandages des parlementaires des régimes d'avant pour obtenir le maximum d'indemnités, un véhicule 4x4, un crédit téléphone exorbitant, etc. Si les autres institutions comme le Parlement peinent à entrer dans les réseaux socioéconomiques de l'Exécutif, elles cherchent tous les moyens pour avoir le maximum en terme de salaire, d'indemnités diverses… D'une manière ou d'une autre donc, les institutions et surtout bon nombre de leurs membres ou de leurs cadres supérieurs dépouillent l'Etat. Ce comportement fait deux groupes de victimes, à savoir les pauvres dont les besoins fondamentaux ne sont pas satisfaits, et le secteur privé qui finance le train de vie de la classe dirigeante via les recettes fiscales. Il n'en est pourtant pas récompensé parce que les régimes successifs n'ont pas réussi à lui faire profiter d'un bon climat des affaires.
Le secteur privé est pourtant un maillon très important de l'économie. Ses investissements créent des emplois et permettent de distribuer des revenus. Mais quand on est en queue de peloton pour ce qui de l'environnement des affaires, les opérateurs privés sont frileux quand il s'agit d'investir. Sinon, ils préfèrent être rentiers en investissant dans des secteurs comme l'immobilier, le transport, le " business " qui rapporte sur le court terme…
No comments:
Post a Comment