Sunday, September 30, 2012

Raphaël Haumont, un chimiste en cuisine


LE MONDE SCIENCE ET TECHNO
Raphael Haumont.

Centre français d'innovation culinaire. Le nom est un peu ronflant, mais pour l'instant le lieu reste modeste. Une seule pièce, au bout d'un couloir d'un bâtiment de chimie de l'université d'Orsay (Essonne). Celle-ci est encore assez vide, fraîchement repeinte en blanc par le propre directeur du centre, Raphaël Haumont. Ce jeune chimiste de 34 ans, maître de conférences à l'Institut de chimie moléculaire et des matériaux d'Orsay (Icmmo), doit faire avec ses petits moyens et le culot dont il ne manque pas. Il a déjà récupéré à droite et à gauche du matériel de chimie, colonne à distiller, four, centrifugeuse, verrerie, produits divers... Et il attend que son associé bénévole, le chef étoilé Thierry Marx, du restaurant Sur mesure de l'Hôtel Mandarin Oriental, à Paris, lui procure une vraie cuisine.

D'autres partenaires devraient l'aider à compléter son équipement. Car cette pièce abritera des réactions de fusion entre la chimie et la cuisine, baptisées depuis quelques années "cuisine moléculaire", où l'art d'utiliser des techniques venues de la chimie pour confectionner de nouveaux plats. Réaliser des sorbets express ou des chauds-froids originaux avec de l'azote liquide. Créer des perles parfumées au céleri, au miel ou tout autre jus inattendu par l'ajout de quelques poudres gélifiantes. Faire mousser des préparations au siphon. Utiliser des bains-marie à la température contrôlée pour cuire à point...
PIED À L'ÉTRIER
"Nous voulons mener une activité d'authentique recherche autour de la cuisine. Se poser des questions, faire des analyses, des expériences, des modèles...", explique Raphaël Haumont, dans ce métier depuis une dizaine d'années. "On n'est pas là pour faire des gâteaux, comme me l'a maladroitement dit une étudiante lors de la présentation de mes cours !", s'amuse-t-il.
C'est le père de la discipline, le chimiste Hervé This, qui lui a mis le pied à l'étrier en le faisant travailler sur le cassant des aliments par l'étude de verres de sucre. "J'avais contacté Hervé This au culot car j'avais adoré son livre, Les Secrets de la casserole [Belin, 1993]. J'ai fait mon stage de DEA avec lui au Collège de France", se souvient le chimiste, qui aussitôt explique sur son tableau tout neuf ce qu'il a compris à l'époque. "Ce qui est génial, c'est qu'on retrouve un phénomène universel, la percolation, dans ces systèmes. Lorsque l'eau d'un sirop de sucre s'évapore, petit à petit les molécules s'agrègent entre elles. Ces agrégats se rapprochent et soudain, comme l'eau trouvant son chemin au milieu des grains de café, ils se rejoignent. La structure devient solide et cassante !", s'enthousiasme-t-il.
CULOT
Après le premier contact avec Hervé This, il a poursuivi en multipliant les interventions en milieu scolaire, ou pour les fêtes de la science. Puis, toujours au culot, il contacte Thierry Marx, alors près de Bordeaux, et est autorisé à passer une semaine en cuisine pour expérimenter et discuter avec les pros. "La rencontre s'est transformée en amitié. Raphaël crée des passerelles. Il faut voir comment il redonne envie d'étudier la chimie à mes employés !", constate Thierry Marx.
Avec nous aussi, dans son futur laboratoire, il ne peut s'empêcher de passer à la pratique. En un tournemain il réalise un oeuf brouillé... froid ! Il a suffi de mélanger un jaune avec un peu d'alcool pour que les protéines de l'oeuf se débobinent puis s'attachent ensemble, formant le solide bien connu. "Quand j'explique qu'on peut cuire à froid, ça déstabilise même les profs dans leurs classes !", décrit Raphaël Haumont.
"Tout ce qui peut rapprocher nos laboratoires du grand public est important. Ça fait aussi un peu de pub à l'Icmmo", constate Jean-Pierre Mahy, le directeur de cet institut de 300 personnes, dans lequel son collègue cuisinier travaille également sur les matériaux multiferroïques qui pourraient remplacer les mémoires magnétiques actuelles. "En cuisine ou en chimie, ce qui m'intéresse notamment, ce sont les relations entre la structure et le comportement. Les aliments sont finalement aussi des matériaux", justifie Raphaël Haumont.
En digne héritier des alchimistes, il est même parvenu, dans un texte hilarant, poétique et très pédagogique, à rendre vivante cette matière. Dans Rêverie de verreries (éditions du Panthéon, 2011), il décrit l'évasion difficile d'un groupe de fioles, pipettes, burettes ou béchers. Pièce écrite en vers, comme il se doit.
POTAGER
Les projets ne manquent pas avec, dans les prochains jours, l'accueil de la première promotion d'une vingtaine d'étudiants de L3. Puis ce sera la participation à la Maison d'initiation et de sensibilisation aux sciences que l'université d'Orsay est en train de construire pour des actions de vulgarisation. Un potager devrait suivre. "Le but est d'accueillir des thésards, des élèves ingénieurs, voire des grands de l'alimentaire", prévoit Raphaël Haumont. "Ce que je ferai là, je ne peux le faire dans la cuisine. Les clients ne sont pas des cobayes", estime Thierry Marx, qui a déjà rempli un amphi de l'université. Ensemble ils ont publié Le Répertoire de la cuisine innovante (Flammarion, 230 p., 15,50 euros), qui est remarquable de pédagogie sur les techniques (distillation, centrifugation, azote liquide...), les produits (gélifiants, émulsifiants...) et les concepts (acidité, oxydation...) transférables de la chimie à la cuisine.
Raphaël Haumont tranche avec la direction prise par son ancien mentor, Hervé This, qui promeut désormais la "cuisine note à note", sorte de composition de plats, éléments chimiques par éléments. "Nous ne sommes plus vraiment d'accord. Un goût ne peut pas être réduit à une seule molécule, rétorque Raphaël Haumont. Nous cherchons à comprendre des phénomènes et nous essayons de transférer ces découvertes en cuisine." Il a déjà imaginé des contenants consommables ou des procédés de lyophilisation à froid. "Mais les affaires ne m'intéressent pas vraiment. Je veux continuer à m'amuser !", juge-t-il, en réalisant sous nos yeux une mousse effervescente par l'ajout d'un peu d'acide dans du bicarbonate de sodium.

Saturday, September 29, 2012

Journal du 29 septembre 2012


Le Quai d’Orsay déconseille la région Anosy aux ressortissants français


samedi 29 septembre 2012


Une information valable jusqu’à ce 28 septembre 2012, le Quai d’Orsay conseille au ressortissants français, d’éviter temporairement la région Anosy, dans le sud-est de Madagascar, actuellement théâtre d’affrontements entre les voleurs de zébus ou dahalo et les forces de l’ordre.
« Des vols de bétail organisés à grande échelle génèrent des affrontements entre forces de l’ordre et bandes armées, les représailles d’éleveurs ainsi que des rivalités entre bandes concurrentes engendrent une situation d’insécurité dans cette région » a souligné le Quai d’Orsay sur son site www.diplomatie.gouv.fr. Mais cette mise en garde n’est tout de même pas généralisée dans toute cette partie de l’ile. « La ville de Fort-Dauphin (Taolagnaro), en revanche, n’est pas directement touchée » a indiqué le communiqué du Quai d’Orsay. Cette ville, soulignons-le, présente des intérêts économiques avec la présence du port de Fort-Dauphin situé à Ehoala et les activités d’extraction d’ilménite (un minerai de titane et de fer) et de zirsill (un mélange de zircon et de sillimanite utilisé notamment dans l’industrie de l’électronique), avec les investissements du géant mondial Rio Tinto et de sa filiale malgache QIT Madagascar Minerals SA (QMM SA).
Toujours dans le sud de Madagascar, dans la ville de Tuléar, les déplacements sur la plage de la Batterie, située au nord de la ville sont déjà formellement déconseillés. La fréquentation de cette plage doit impérativement être évitée en raison d’agressions récentes d’une exceptionnelle violence. Une déclaration faisant référence au double-meurtre du couple français Gérald Fontaine et Johanna Delahaye.
Le Quai d’Orsay a souligné aussi qu’ « une intensification importante de la prévalence du paludisme est observée depuis début 2012, particulièrement dans les régions côtières situées à l’est du pays ». « En conséquence, le traitement et les précautions contre cette maladie doivent être observés avec une attention particulière ».
Recueilli par Rakotoarilala Ninaivo

Air Madagascar dans un trou d'air


Le directeur général, Hugues Ratsiferana, a la lourde tâche de redresser la compagnie aérienne nationale
Le directeur général, Hugues Ratsiferana, a la lourde tâche de redresser la compagnie aérienne nationale
La compagnie nationale a soulevé pendant son conseil d'administration la difficulté financière à laquelle elle est confrontée. Elle semble toujours être dans l’embarras.
Dans le rouge. Air Madagas­car se trouve encore dans un pétrin financier. La compagnie aérienne est toujours confrontée à «des difficultés d'une importance majeure». Des problèmes qui pourraient nuire à la compagnie s’ils perdurent. En effet, elle fait face à «une perte de chiffres d'affaires, une trésorerie en grande difficulté, des problèmes techniques sur une partie de sa flotte et la dégradation de son image». Ces faits ont été rapportés à la presse, en début de soirée, hier.
Ces problèmes ont affecté d'une manière importante le bon fonctionnement de la compagnie. Un malaise qui est ressenti par sa clientèle. Ne pouvant pas augmenter le nombre de sa flotte, un problème technique sur un appareil peut déjà coûter cher aux voyageurs. En cas de panne ou de dysfonctionnement, qui n'est pas forcément lié à Air Madagascar, les voyageurs assistent à des reports de vol. L'attente peut durer des heures, voire une journée. Un fait que la compagnie reconnaît.
Statuer et voter
En gros, la situation de la compagnie laisse à désirer. La crise rencontrée par le secteur du transport aérien international, depuis 2011, n'arrange pas les choses. Malgré tout cela, la compagnie aérienne nationale refuse de baisser les bras. L'assemblée générale qui s'est tenue, hier, a décidé de «statuer et voter pour la continuité des activités de la compagnie, accompagnée de sa restriction sociale. Le rôle d’Air Madagascar dans le désenclavement de certaines zones, son apport économique et les répercussions sociales sur ses 1 300 employés, ses fournisseurs et ses partenaires ont été mis à l'avant pour justifier cette décision ».
« Les actionnaires engagent, aujourd'hui, leur responsabilité et s'engagent auprès de la direction générale d’Air Madagascar pour appuyer le plan de restructuration qui sera mis en œuvre à partir d'aujourd'hui (ndlr hier)», rapporte toujours la compagnie.
Air Madagascar a, ainsi, décidé de consolider le réseau existant et assainir sa situation technique et financière.


Mission impossible ?
Le directeur général d'Air Madagascar, Hugues Ratsiferana, a pris la tête de cette compagnie depuis le mois de juillet 2011. On lui a attribué la mission de sortir la compagnie du trou noir où elle se trouve. Une mission qui semble difficile à mener. Le directeur général rapporte toujours des améliorations de la situation de la compagnie mais, jusque-là, la bonne étoile n'est pas encore de son côté. Lot de consolation, la compagnie n'a pas encore procédé à un licenciement de son personnel. Tout porte, également, à croire que la commission européenne pourrait lever la sanction qu’elle lui a infligée. Une décision qui pourrait être un coup de pouce pour sortir la compagnie de sa situation chaotique.
Judicaëlle Saraléa

Friday, September 28, 2012

La Libye sous le joug des milices



Des manifestants après la prise du QG d'Ansar Al-Charia à Benghazi, dans la nuit du vendredi 21 au samedi 22 septembre.

Près d'un an après la chute du régime Kadhafi, les autorités libyennes ont déclaré la guerre aux milices. Héros de la révolution libyenne, les thuwar ("révolutionnaires") sont désormais les responsables désignés de l'insécurité ambiante et considérées comme une entrave au processus de reconstruction de l'Etat. La mort de l'ambassadeur américain Chris Stevens lors de l'attaque du consulat des Etats-Unis à Benghazi, le 11 septembre, a été le dernier acte d'une série d'exactions qui a décidé Tripoli à mettre un terme au règne sans partage des groupes armés dans le pays.

Samedi 22 septembre, après une rébellion sanglante des habitants de Benghazi contre des miliciens islamistes, le président du Congrès national libyen, Mohammed Al-Megaryek, a ainsi annoncé "la dissolution de toutes les brigades et formations armées qui ne sont pas sous la légitimité de l'Etat". L'armée leur a donné 48 heures pour évacuer les casernes, bâtiments publics et propriétés des caciques de l'ancien régime qu'ils occupent en Libye. Un ultimatum resté quasiment sans effet, à l'exception près de l'autodissolution de deux milices islamistes à Benghazi, parties en emmenant leurs armes, et de l'évacuation par l'armée d'une milice qui avait installé ses quartiers dans des villas proches de l'aéroport de Tripoli.
"Il était impossible pour l'Etat de ne pas réagir après la mort de l'ambassadeur américain. Il fallait adresser un message à la communauté internationale et aux Libyens", considère Luis Martinez, politologue au CERI. Pourtant, estime-t-il, "dans le meilleur des cas, il ne se passera rien. Certaines milices accepteront de partir devant les caméras contre des rétributions de l'Etat, à l'instar des milices islamistes". L'Etat aura fort à faire pour venir à bout des milices, dont le nombre pourrait aller jusqu'à 500 dans tout le pays, selon des sources de sécurité françaises. "L'armée a peut-être la possibilité de tenir Tripoli, mais elle est dans l'incapacité d'affronter les milices. La seule possibilité pour les autorités libyennes est de négocier. Il faudra quelques années pour avoir un contrôle efficace sur le terrain", précise le chercheur.
La Libye n'a pas encore les moyens de ses ambitions. A ce jour, l'armée libyenne regrouperait entre 5 000 et 10 000 hommes, estime M. Martinez. Seules quelques centaines d'entre eux, issus de l'ancienne armée kadhafiste, ont reçu une formation militaire. Un nombre très faible face aux révolutionnaires qui seraient entre 100 000 et 200 000, selon des sources de défense françaises. Les thuwar disposent d'un véritable arsenal militaire, qu'ils ont pris dans les casernes de l'ancienne armée kadhafiste. Les autorités doivent également faire face désormais à des groupes armés constitués après la révolution "par des gangs, des groupes criminels ou des communautés armées locales ayant leur propre agenda", indique l'International Crisis Group (ICG) dans un rapport.
DES MILICES GARANTES DE L'ORDRE ET DE LA SÉCURITÉ
La dissolution et le désarmement des milices et groupes armés sont devenus un véritable casse-tête pour les autorités libyennes. Face au vide institutionnel consécutif à la chute du régime de Kadhafi, les autorités de transition n'ont eu d'autre choix que de se reposer sur les milices pour garantir l'ordre et la sécurité. Assumant les fonctions traditionnellement dévolues à l'armée et à la police, les milices, notamment celles originaires de Zinten, Misrata et Benghazi, ont imposé leur contrôle sur des quartiers entiers et des lieux stratégiques du pays : bâtiments publics, champs pétrolifères et frontières. Revendiquant leur rôle de gardiennes des acquis de la révolution et défiantes à l'égard des autorités de transition, elles ont resserré leur emprise sur le pays.
L'Etat a depuis multiplié les initiatives pour contrôler et encadrer ces milices, distribuant, avec largesse et les yeux fermés, postes et rétributions. Le Conseil national de transition (CNT) a d'abord encouragé la formation de conseils militaires locaux chargés d'enregistrer les "brigades révolutionnaires". "En théorie, les conseils militaires coordonnent les efforts des groupes armés locaux pour combattre la criminalité, gérer les problèmes de violence et contrôler les gangs armés", indique l'ICG. Sans réelle supervision, ces conseils militaires ont parfois été infiltrés par des groupes armés défendant leurs intérêts propres. Ils ont renforcé le rôle des milices au niveau local.
Au niveau national, le CNT a mis sur pied une Commission des combattants, chargée d'enregistrer les combattants encore mobilisés et les armes en leur possession afin de préparer leur reconversion. En juin 2012, plus de 250 000 personnes prétendant être révolutionnaires s'étaient enregistrées, souvent dans l'espoir d'obtenir un emploi, indique l'ICG. Seule une partie d'entre eux a été intégrée au sein de forces auxiliaires étatiques, de façon encore temporaire : plus de 85 000 hommes ont rejoint les Comités suprêmes de sécurité (SCC) du ministère de l'intérieur et quelques milliers ont été recrutés dans les Forces du bouclier libyen (Deraa Libya, LSF), une structure militaire parallèle du ministère de la défense chargée de protéger les sites stratégiques et de surveiller les zones de conflit.
AUTONOMIE D'ACTION
Ces diverses tentatives se sont, jusqu'à présent, révélées infructueuses pour démanteler les milices. Seule une partie d'entre elles ont été intégrées aux forces étatiques, l'Etat n'ayant pas pour objectif de professionnaliser tous les anciens combattants. Un vaste programme international, affecté d'un budget de huit milliards d'euros selon des sources de défense françaises, devrait être mis en place pour la réinsertion de 50 000 anciens combattants et 200 000 hommes armés dans la vie civile.
De leur côté, de nombreux groupes armés ont préféré conserver leurs armes et une entière autonomie d'action du fait de leur méfiance envers l'Etat, ainsi qu'entre milices. Face à la multiplication des conflits armés, nourris par d'anciennes querelles tribales et la compétition entre groupes armés, ils invoquent le vide sécuritaire que créerait leur dissolution. "La question du désarmement des milices pose celle de : à qui rendre les armes ? Pourquoi ? Contre quelles garanties de la part de l'Etat ? Beaucoup se demandent si ce n'est pas prématuré", commente ainsi Luis Martinez.
Au sein même des forces auxiliaires de sécurité, qualifiées samedi de "milices légitimes" par le pouvoir, l'Etat n'a pas réussi à imposer son autorité. La décision d'enrôler les milices, par brigades entières sous le commandement de leurs chefs, a en effet eu des conséquences désastreuses sur la qualité du recrutement et le contrôle exercé par l'Etat sur ces forces, indique l'ICG. Pour contrecarrer cette tendance, le chef d'Etat-major, Youssef Al-Mangouch, a été chargé samedi d'asseoir son autorité sur ces brigades en plaçant à leur commandement des officiers de l'armée régulière. La route est encore longue pour jeter les bases d'une institution de professionnels, capable d'insuffler un esprit de corps dépassant les ancrages locaux et tribaux.
En conséquence, note Diana Etahawy de l'organisation Amnesty International, les exactions se sont multipliées autant au sein des milices autonomes que dans celles placées sous l'autorité de l'Etat. Sur fond de vengeance, meurtres, arrestations arbitraires, tortures et déplacements de population se multiplient, dénonce Amnesty International dans un rapport. Selon l'organisation, 7 000 personnes auraient été arrêtées arbitrairement et seraient détenues au secret sans procès. "Des personnes sont arrêtées aux checkpoints sur la base de leur identité : parce qu'ils ont soutenu Kadhafi ou viennent d'une tribu qui a soutenu Kadhafi. Beaucoup de thuwar ont perdu des proches pendant la guerre donc ils se vengent, prennent la loi entre leurs mains", explique Diana Etahawy, qui appelle l'Etat à mettre fin à l'impunité des auteurs de ces exactions.

Air Madagascar : Le CA opte pour la continuité


PDF Imprimer Envoyer
Vendredi, 28 Septembre 2012 



Les deux assemblées générales ordinaires et extraordinaires de la compagnie aérienne nationale Air Madagascar se sont tenues hier. Deux réunions placées sous le signe de la continuité. « L'assemblée générale a statué et voté la continuité des activités de la compagnie accompagnée de la restructuration de son capital » indique notamment un communiqué de la compagnie en précisant que « il a été soulevé et notamment par l'Etat malagasy que l'enjeu du développement auquel notre compagnie participe directement par le désenclavement des régions, le développement d'un réseau de transport qui facilite les échanges économiques et développe l'industrie du tourisme ».
En somme, Air Madagascar va poursuivre son envolée vers le développement. Et ce, malgré les difficultés que la compagnie traverse. « La compagnie est confrontée à des difficultés d'une importance majeure : perte de chiffre d'affaires, trésorerie en grande difficulté, problème technique sur une partie de sa flotte, et bien évidemment la dégradation de son image ». Des difficultés auxquelles l'instance dirigeante de la compagnie va faire face, non seulement pour préserver les intérêts des 1 300 salariés mais également et surtout pour sauvegarder le patrimoine national et faire en sorte que la restructuration du capital doit être le socle d'un renouveau pour Air Madagascar. Un défi pour réaliser la vision de Direction Générale d'Air Madagascar d'en faire : « la compagnie préférée en Afrique et la première dans l'Océan Indien ».
R. Edmond

Wednesday, September 26, 2012

Il vit dans un mobil-home, ses voisins lui construisent une maison


C’est une histoire comme on en voit dans les émissions de téléréalité, sauf que la télé n’est pas venue. Une histoire de solidarité et de proximité qu’on peut lire, aussi, comme un contre-pied à la crise. L’histoire d’un père de famille vivant seul dans un mobil-home d’un autre âge et à qui ses voisins vont construire une maison. Une vraie maison en ossature de bois et aux normes "bâtiment basse consommation", avec trois chambres, 90 m2 de surface au sol et un poêle canadien au milieu. Sauf imprévu, la masure se dressera à Noël à la sortie du village de Saint-Martin-des-Fontaines (Vendée), à l’endroit même où Fred –l’homme ne souhaite pas voir apparaître son nom – a acheté un terrain pour se rapprocher de la mère de ses quatre enfants dont il est séparé.
Fred, devant son mobil-home © Théophile Trossat
Fred a 47 ans, une jolie paire de bacchantes et est originaire de l’Oise, où il exerçait le métier d’électromécanicien avant que tout bascule. C’était en 2006: un divorce l’éloigne de ses enfants dont il obtient la garde un week-end sur deux. Deux ans plus tard, son ex-épouse décide d’aller vivre en Vendée. Presque au même moment – "malheureusement et heureusement", dit-il –, il se fait licencier de l’entreprise où il était chargé de l’entretien des machines-outils. Il suit le mouvement, direction le bocage, pas le choix : "En restant dans l’Oise, je n’aurais vu les enfants qu’une fois par an", explique-t-il. Si l’aîné, aujourd’hui âgé de 23 ans, vit sa vie de chauffeur routier, les autres – deux garçons et une fille de 8 à 14 ans – ont besoin de leurs deux parents. Et réciproquement.
Les trois premiers mois, Fred les passe dans un camping-car installé dans la cour de la maison de son ex-femme, dans le village d’Auzay. Comme le bonhomme a quelques économies, il acquiert un joli terrain de 3.600 m2 à 16 kilomètres de là, à Saint-Martin-des-Fontaines, 160 habitants. Le prix de vente – 32.000 euros – lui paraît tout à fait acceptable, pour lui "qui vient de Paris" comme on dit au village. Il est en réalité bien supérieur à la moyenne du marché… Peu importe, son idée est de "faire construire", ce qu’il a déjà fait deux fois dans le passé : "Venir ici était comme prendre un nouveau départ dans la vie. J’étais alors loin de penser que j’en arriverais là." Fred a oublié un élément essentiel : l’emploi est une denrée rare dans ce sud vendéen saigné à blanc par les fermetures d’usines (SKF en 2009, Plysorol cet été). Il trouve un job dans une entreprise de maintenance agricole, devient maçon, travaille dans une ferme, et vivote avec les Assedic entre deux CDD. Il achète également des poules et des moutons, pour sa consommation personnelle.
Fred possède six poules et neuf moutons © Théophile Trossat
Entre-temps, Fred a fait "rapatrier" sur place son vieux mobil-home, une antiquité de 27 m2 dans lequel il accueille ses enfants pendant le week-end. La vie y est heureuse mais spartiate, surtout les nuits de grand froid quand le poêle à bois peine à diffuser une chaleur constante en raison de l’absence d’isolation. Réglementairement, ce type de chauffage est interdit dans une habitation mobile. Tout aussi réglementairement, un mobil-home ne peut rester plus de trois ans au même endroit. Fred en est à son quatrième hiver sur place : il suffirait de pas grand-chose à une autorité vaguement sourcilleuse pour le faire expulser de son gourbi ambulant.
Sauf que voilà, Fred a des voisins. Des voisins pas comme les autres, sans doute. En face de chez lui, habite Bernard Anonier, un céréalier à la retraite, et quelques mètres plus loin Pierre-Alain Petit, un salarié de l’usine de briques située à l’autre bout du hameau. Le premier préside une association composée majoritairement d’agriculteurs ; le second tient en parallèle un bistrot appelé La Coussotte, où siège une autre association dont le but est d’organiser la brocante annuelle du village.
Bernard Anonier (à gauche) est président de l'Association des bassins versants de la grande fontaine © Théophile Trossat
Fred, qui a le contact facile, a sympathisé avec ses voisins. Ceux-ci vont lui rendre son amitié, en… s’inquiétant pour lui. Notamment en 2010 quand la tempête Xynthia fait décoller le bord de son mobil-home de plusieurs dizaines de centimètres. Idem lors du glacial hiver 2011-2012 : "En me levant le matin, la première chose que je faisais était de vérifier que son poêle était bien allumé", en tremble encore Bernard Anonier. Plusieurs fois, Fred utilisera son sèche-cheveux pour dégeler la porte de son logis de bric et de broc.
Ce même hiver, à Saint-Christophe-du-Ligneron, une commune du nord du département, un drame fait la "une" des journaux : un père et son fils périssent dans l’incendie de leur mobil-home. "Cela a été le déclencheur, poursuit Bernard Anonier. On s’est rendu compte qu’il y avait chez nous le même potentiel de catastrophe. Et même pire encore. Imaginez : un vieux mobil-home avec un poêle à bois et trois enfants dedans ! On était dans une situation de non-assistance à personne en danger." La dégradation de la situation financière de Fred – acculé par un découvert de 1.400 euros et plusieurs impayés – ne laissait entrevoir aucun espoir de changement, sinon radical : "Avec le risque d’expulsion qui pesait sur lui, il sentait bien que la prochaine étape serait la “boîte en carton”, comme il disait pour expliquer qu’il redoutait de devenir SDF."
Snoopy, le chien de Fred © Théophile Trossat
Pas d’hésitation : les deux associations décident de s’unir dans le but de construire une maison à Fred. La première, qui sommeillait depuis dix ans, a conservé un petit trésor de guerre (20.000 euros), reliquat de l’époque où elle organisait des championnats du monde de moissonneuses-batteuses. La seconde, en revanche, n’a plus un centime en caisse à cause de la pluie qui a gâché la brocante du village en 2011. Tout cela étant bien maigre, un dossier est envoyé à l’émission de TF1 "Tous ensemble", version française du programme américain "Les Maçons du cœur". "La production nous a appelés deux fois mais elle n’a pas donné suite", explique Bernard Anonier.
Privés de télé, la confrérie des voisins –une douzaine de personnes – va alors contacter des PME des environs, et miser sur la seule stratégie possible : le système D. Les débuts sont hésitants. Ici comme ailleurs, la crise est dans la bouche de tous les artisans et entrepreneurs dont la priorité est de maintenir leur niveau d’activité, pas d’aider quelqu’un qui galère. Mais certains vont jouer le jeu. Assez vite, tel fournisseur accepte d’offrir la structure en béton de la maison, et tel autre les planches d’épicéa nécessaires à la construction des parois. Un chef de chantier propose de superviser bénévolement les travaux, des peintres iront donner un coup de pinceau pendant le week-end. Une enseigne de Fontenay-le-Comte promet de livrer un plein camion de meubles et un paysagiste de planter 250 bulbes dans le jardin. Relayé par le quotidien Ouest-France, le projet se transforme en chaîne de solidarité.
Au final, une cinquantaine de partenaires financeront en dons et en services 80% de l’opération dont le coût avoisine les 100.000 euros. "Curieusement, ce sont surtout de jeunes entrepreneurs qui ont mis la main au portefeuille, indique Bernard Anonier. Leur geste est très beau en cette période de crise. C’est à se demander si la solidarité n’est pas plus importante quand les temps sont difficiles."
Le plan de la future maison © Théophile Trossat
Tout, néanmoins, ne va pas être un long fleuve tranquille. Au village, Fred a aussi appris à composer avec les regards obliques. "Sa présence a créé une gêne. Comme un sentiment de honte devant quelqu’un en détresse qu’on ne sait pas comment soutenir", glisse une habitante. "Pourquoi l’aider, lui, alors qu’il n’est pas originaire du village" est une phrase qui a, semble-t-il, pas mal circulé dans le bourg. Mobil-home oblige, certains ont également vu en lui un membre de la communauté des gens du voyage. "Fred, c’est un peu le Rom du pays, dit Bernard Anonier. Les Roms, soit on les expulse, soit on les garde. Nous, on a décidé de le garder. Et ce que nous aimerions beaucoup, maintenant, c’est que d’autres personnes montent des projets similaires ailleurs. Car des gens en difficulté, ce n’est pas ce qui manque."
En juin, la mairie lui a proposé un logement, mais Fred n’a pas rempli le dossier, craignant de ne pouvoir assumer le loyer de 380 euros. Sa demande de permis de construire a en revanche été acceptée, mais le conseil municipal s’est opposé à payer le prolongement du tout-à-l’égout jusqu’à son terrain (5.600 euros). "Cela aurait créé un précédent, justifie le maire, Roger Hervé (sans étiquette). Des cas sociaux, il y en a d’autres sur la commune. Si on commence à donner à quelqu’un, tout le monde demandera la même chose. Nos moyens ne nous le permettraient pas."
Et Fred, qu’en pense-t-il, lui ? Derrière ses moustaches, le gaillard cache difficilement sa gêne : "Cette maison ne sera jamais la mienne. Ce sera celle de mes enfants et la “leur”, mais je laisserai toujours la porte grande ouverte", dit-il. Avant cela, il a fallu le convaincre, ce qui ne fut pas une mince affaire, comme s’en souvient Pierre-Alain Petit, l’autre cheville ouvrière du projet: "Fred est quelqu’un qui dit n’avoir besoin de rien et qui ne veut pas qu’on l’aide. Résultat : j’ai dû lui rentrer dedans !" C’était au comptoir de La Coussote, un soir de mars. "Tu es un dur, mais je te ferai chialer. Avant six mois, tu auras une grosse surprise", avait tonné le patron des lieux. Fred a fini par craquer, comprenant qu’on ne lui racontait pas d’histoire.
© Théophile Trossat
Les premiers travaux devraient commencer ces prochains jours et durer jusqu’en décembre. Le vieux mobil-home ne sera démonté qu’au dernier moment et jeté à la benne. Fred conservera son châssis métallique pour le recycler en barbecue géant. A Noël, cette année, ce sera méchoui pour tout le monde.

Journal Le Monde du 26 septembre 2012

Tuesday, September 25, 2012

Nisy nitory : Mpitsara sy mpisolovava voarohirohy ho mpisipa


PDF Imprimer Envoyer
Mardi, 25 Septembre 2012 



Nitory ny vadin’ny iray tamin’izy ireo noho ny fampirafesana na « adultère », heloka izay mampigadra avy hatrany raha voamarin’ny vadintany. Efa ela no nandeha ny fitoriana izay nandeha tany amin’ny sehatra ambonimbony mihitsy, satria ao anatin’ny fikambanan’ny mpitsara izay fanta-daza loatra ilay voakasika. Hatreto anefa dia tsy mbola nisy na ny fanadihadiana nisokatra akory aza. Maty momoka fotsiny ny fitoriana nataon’ny tompom-bady. Ankoatra ny fijangajangana anefa dia fantatra koa fa mbola misy fitoriana hafa nataon’ny olona hafa mihitsy indray, mahakasika io mpitsara mitovy io ihany. Tsy inona izany fa ny fampiasana seky tsy misy anto-bola (chèque sans provision). Izany dia natao mba hividianana tranon’olona, satria voalaza fa efa miara-mipetraka an-tsokosoko koa izy ireo. Nisy ampaham-bola nomena ny tompon’ny trano namidy ary nisy kosa ny seky izay rehefa nalaina tany amin’ny banky dia tsy nisy vola na ny ariary monja aza. Sarotra ho an’ireo voasoloky sy voarafy ny nitondra ny raharaha ho eo anivon’ny fitsarana. Nila fotoana mihitsy vao tena sahy nametraka ny fitoriana, satria toy ny atody miady amam-bato ihany. Miaro fanamparam-pahefana ny tranga toy izao, ankoatra ny fisolokiana sy fampirafesana izay miharihary. Fanontaniana tokony hipetraka ihany koa ny anton’ny tsy nisokafan’ny fanadihadiana taorian’ny fipetrahan’ny fitoriana. Misy ve ny kiantranoantrano sa kosa miandry ny fotoana maha-mety azy ny mpitsara vao hanokatra izany ?

Monday, September 24, 2012

Mer de Chine : la guerre menace


LE MONDE |

Le 10 septembre, répondant à la décision de rachat des îles Senkaku à leur propriétaire privé par le gouvernement japonais, le ministère chinois des affaires étrangères a publié un communiqué en forme d'ultimatum faisant porter à Tokyo la responsabilité de "toutes les conséquences qui pourront s'ensuivre". Pékin rappelle que la Chine n'acceptera plus d'être "intimidée" et défendra le territoire "sacré" de la patrie.
 Le risque est désormais de voir le piège d'un engrenage incontrôlable se refermer en mer de Chine.
Condamnées à agir face à une opinion publique chauffée à blanc, les autorités chinoises ont dépêché une dizaine de bâtiments de surveillance et levé le moratoire sur la pêche dans la zone revendiquée par Pékin. Des centaines de bateaux pourraient se diriger vers les eaux territoriales japonaises, dans une exploitation des moyens civils au service d'un objectif militaire, selon les principes de la stratégie chinoise qui prône une "guerre sans limite". D'ores et déjà, les menaces de rétorsions économiques et de boycottage des produits japonais ont été utilisées sur Internet ou dans la presse chinoise. On se souvient qu'en 2010 la Chine avait utilisé l'arme du contrôle des exportations des terres rares - vitales pour l'industrie nippone de haute technologie - pour faire pression sur Tokyo alors que les tensions s'accumulaient en mer de Chine orientale.
Dans le même temps, des manifestations violentes accompagnées de pillages, autorisées, si ce n'est organisées par les autorités chinoises, se sont produites sur le territoire. Les biens et les personnes originaires de l'Archipel sont menacés et de grandes entreprises japonaises parlent à nouveau de quitter un territoire chinois où l'instabilité et les risques deviendraient trop élevés.
Conséquence immédiate, la Bourse de Shanghaï s'est effondrée et certains, en Chine, commencent à redouter les effets sur la croissance de cette stratégie de la tension. Si la Chine est devenue le premier partenaire commercial du Japon, l'Archipel contrôle des technologies vitales pour l'économie chinoise et demeure l'un des principaux investisseurs étrangers en Chine devant les Etats-Unis et l'Union européenne.
Les tensions autour de l'archipel des Senkaku-Diaoyu en mer de Chine orientale, administré par le Japon mais revendiqué par Pékin depuis 1971, ne sont pas isolées. Elles s'inscrivent dans un triple phénomène de manipulation des sentiments nationalistes en Chine depuis le milieu des années 1990, d'émergence décomplexée d'une puissance chinoise qui a semblé triompher seule de la crise de 2008, mais aussi de développement d'un sentiment paradoxal de fragilité du régime chinois confronté à des tensions économiques, sociales et politiques. Ce sentiment de fragilité est encore accru par les incertitudes de la transition politique que le 18e congrès du Parti communiste devrait entériner au mois d'octobre.
Le nationalisme, qui contribue à la légitimité du Parti, a pour principal objet le Japon, ennemi d'hier, puissance rivale aujourd'hui, allié des Etats-Unis et catalyseur de toutes les frustrations d'une puissance chinoise qui cherche à s'imposer dans sa zone. Au lendemain du 36e anniversaire de la mort de Mao, le premier ministre, Wen Jiabao, rappelait - à nouveau - le "siècle d'humiliation " que la Chine a traversé il y a peu, nourrissant un peu plus un sentiment de revanche très présent dans la population. "L'éducation patriotique" et sa dimension antijaponaise ont pris une part croissante dans la jeunesse et ont accompagné la reprise en main idéologique qui a suivi les événements de Tiananmen dans les années 1990. Alors que des réformes politiques graduelles apparaissent comme la seule stratégie viable de survie à long terme du régime, la crainte d'une "évolution pacifique" qui viendrait limiter l'influence des réseaux qui contrôlent le pouvoir chinois pousse au contraire au repli idéologique et à l'exploitation des sentiments nationalistes les plus exacerbés.
De leur côté, depuis 2008, les Etats-Unis ont été très touchés par la crise et Pékin a cru avoir le champ libre en Asie pour "saisir les opportunités" et imposer son leadership de puissance "émergente" face à une puissance "en déclin".
Les avancées de Pékin en mer de Chine depuis 2009, la constante mise en avant des "intérêts vitaux" - dont la mer de Chine semble faire partie - que le régime doit être prêt à défendre, y compris par la force, témoignent de cette assurance nouvelle du régime chinois en Asie.
Dans ce contexte, la stratégie de réengagement des Etats-Unis dans la zone, confirmée par le secrétaire d'Etat américain Leon Panetta, à l'occasion du dialogue Shangri-La qui s'est tenu à Singapour en juin, constitue pour la Chine un autre motif de déception et de frustration. La tentation est grande à Pékin, alors que les Etats-Unis entrent dans la dernière phase de leur période électorale, et que la relation avec la Chine constitue aussi un enjeu de la rivalité entre le président Barack Obama et Mitt Romney, de tester la réalité de cette volonté de réengagement de la puissance américaine en Asie.
Mais dans le même temps, en dépit de cette assurance nouvelle, le pouvoir chinois est conscient de ses faiblesses et de ses divisions. L'affaire Bo Xilai a révélé la corruption profonde du système. Signe de ce très grand sentiment d'incertitude, la "disparition" du vice-président Xi Jinping, pendant plus de deux semaines, a donné lieu, sur Internet, aux spéculations les plus folles.
Longtemps facteur de satisfaction pour le régime, le contexte économique est plus incertain alors que les effets de la crise mondiale se font sentir sur une économie très dépendante des exportations. Le rééquilibrage de la croissance est un échec. La consommation intérieure ne représente que 35 % du PIB, dix points de moins qu'en 2000, et l'indice Gini, indicateur des inégalités, est l'un des plus élevés au monde. Signe inquiétant pour le régime, comme à l'époque des Boxers lorsque la dynastie des Qing finissante tentait de manipuler le mécontentement populaire contre les étrangers, comme en 1919 lorsque le mouvement patriotique s'élevait contre une puissance japonaise à qui le traité de Versailles avait attribué les possessions allemandes du Shandong, certains des slogans utilisés dans les manifestations aujourd'hui dénoncent la corruption et l'inefficacité du pouvoir en place.
C'est dans ce contexte que, depuis 2009, les incidents et les provocations se multiplient en mer de Chine, face au Japon, mais aussi face aux Philippines, au Vietnam ou à l'Indonésie et même face aux Etats-Unis. Alors qu'en Asie du Sud-Est la Chine pouvait apparaître comme le moteur d'une régionalisation économique réussie, la multiplication des incidents sur mer, le caractère de moins en moins "pacifique" de l'émergence de la puissance chinoise la font apparaître aujourd'hui comme une menace fédérant dans une même inquiétude la quasi-totalité de l'Asie du Pacifique à l'océan Indien.
Face à cette menace, accrue par l'opacité du système politique chinois et les interrogations sur le rôle des éléments les plus radicaux - militaires ou civils - dans les prises de décision, la volonté de "retour vers l'Asie" des Etats-Unis a été très appréciée dans la région. Loin de la fin de l'histoire, ce sont des rapports de force proches de ceux de la guerre froide ou de l'Europe à la veille de la première guerre mondiale qui se mettent en place en Asie.
Aux Philippines, au Vietnam, des manifestations antichinoises sont organisées à chaque nouvelle crise, et Hanoï et Washington jettent les bases d'une coopération militaire. Au Japon, on veut croire aux déclarations de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton en 2010 plaçant l'archipel des Senkaku dans le périmètre couvert par l'accord de défense unissant Tokyo et Washington.
Dans la région, le développement des capacités militaires s'accélère. Alors que la Chine exhibe son nouveau porte-avions, le Vietnam achète des sous-marins à la Russie et les Etats-Unis annoncent l'élargissement de leur système de défense antimissile en Asie. Face à Pékin, Washington est confronté à un dilemme difficile à résoudre. Jouer l'apaisement et rester en marge serait donner carte blanche à un régime chinois qui ne raisonne qu'en termes de jeux à somme nulle. Ce retrait, en minant la confiance des alliés et partenaires des Etats-Unis, aurait des effets déstabilisateurs et pourrait précipiter une crise plus grave encore. A l'inverse, le jeu des alliances pourrait déclencher un conflit majeur dans la région.
D'ores et déjà, certains analystes en Chine tentent d'appeler les Etats-Unis "à la raison" et de persuader Tokyo de la fragilité de l'alliance de défense nippo-américaine. Il n'est pas certain que l'Europe ait pris la mesure de ces défis cruciaux dans une région qui voit transiter une part majeure du commerce mondial et concentre trois puissances nucléaires, sans compter les Etats-Unis et la Russie. Dans le contexte d'une crise économique, la tentation de la réduction des budgets de la défense est grande. Celle du retrait aussi. Pourtant, en dépit de l'éloignement géographique, les préoccupations des autres puissances asiatiques doivent être prises en compte face à une Chine dont les orientations stratégiques inquiètent. Dans un monde aussi globalisé, la montée des tensions en Asie aura des conséquences considérables sur nos propres équilibres et nos propres choix.
Spécialiste des relations internationales et des questions stratégiques en Asie, Valérie Niquet est depuis 2010 responsable du pôle Asie à la Fondation pour la recherche stratégique. Elle est également membre de l'Académie des sciences d'outre-mer et rédactrice en chef de la revue "Monde chinois-Nouvelle Asie". On lui doit une traduction critique en français de "Deux commentaires de Sun Zi" (Economica, 1994). Parmi ses nombreux articles et ouvrages, "Chine-Japon : l'affrontement" a été publié en 2006 chez Perrin.

L'instabilité des relations sino-japonaises La qualité des relationss entre la Chine et le Japon dépend du contexte géostratégique et de l'analyse que le régime chinois peut en faire. Le 29 septembre marque le 40e anniversaire de l'établissement de leurs relations diplomatiques. Si le rappel constant de la guerre sino-japonaise et de ses atrocités est au coeur de l'éducation patriotique en Chine, à cette époque, Mao, recevant une délégation de parlementaires japonais, remerciait le Japon pour un conflit qui avait permis au Parti communiste d'arriver au pouvoir.
L'établissement des relations diplomatiques s'inscrivait dans un contexte stratégique qui - pour Pékin - était dominé par la menace "principale" soviétique alors que des incidents armés entre les deux ex-pays frères s'étaient produits en 1969. La Chine décidait de se rapprocher des Etats-Unis - menace "secondaire" - dans un basculement stratégique marqué par la visite de Richard Nixon en février 1972. Surpris par ces évolutions dont il n'aurait pas été informé, le Japon décidait d'accélérer son propre rapprochement avec Pékin.
Pour la Chine, l'établissement des relations diplomatiques avec une puissance japonaise en plein élan lui permettait de sortir de l'isolement et de bénéficier - alors que la révolution culturelle avait laissé l'économie du pays exsangue - d'une aide considérable.
Pour Tokyo, l'établissement rapide des relations diplomatiques avec une Chine qui ne pouvait l'inquiéter apparaissait aussi comme une source d'opportunités nouvelles et le moyen de démontrer à Washington que, désormais, ce sont aussi les intérêts propres du Japon qui présideraient à ses choix diplomatiques.
Si la Chine - et Taïwan - avaient pour la première fois revendiqué l'archipel des Senkaku-Diaoyu en 1971, cette question de souveraineté ne constituait pas un enjeu majeur avec Tokyo. L'heure n'était pas à Pékin aux tensions avec le Japon devenu le premier pourvoyeur d'aide au régime. En 1992, Pékin pourra aussi se féliciter de la bonne volonté japonaise lorsque Tokyo sera la première puissance à rompre l'ostracisme imposé à la Chine par les puissances occidentales après les événements de Tiananmen en juin 1989. La visite de l'empereur du Japon en Chine, la même année, marquera l'apogée de ces relations.
Le contexte est bien différent. La menace soviétique a disparu et la Chine s'est hissée au deuxième rang mondial mais le régime continue d'analyser la situation internationale comme "incertaine". Cette fois, ce sont les Etats-Unis et leurs alliés en Asie qui suscitent son inquiétude.
Si les relations économiques entre Tokyo et Pékin sont marquées par une forte complémentarité, le Japon est aussi redevenu pour le régime chinois l'exutoire des frustrations accumulées dans la population. Cette stratégie de la tension, mise en oeuvre depuis la fin des années 1990 et la désastreuse visite du président Jiang Zemin à Tokyo, alimente en retour la radicalisation d'une partie de l'opinion publique japonaise face à une Chine qui déçoit et inquiète.
La question territoriale dans ce contexte n'est qu'un prétexte, ou le marqueur de l'état des relations entre les deux puissances asiatiques. En 1978, Deng Xiaoping, à la veille de lancer la politique de réformes et d'ouverture qui allait transformer le pays, déclarera que la question des Senkaku-Diaoyu devait être "mise de côté" pour laisser la voie libre à une fructueuse coopération entre les deux pays. L'archipel semble faire partie de ces "intérêts vitaux" pour la défense desquels les autorités chinoises multiplient les gesticulations martiales. Ainsi, le degré de tension entre Tokyo et Pékin, quel qu'en soit l'objet apparent, constitue un baromètre précis du degré d'ouverture et d'intégration au système mondial voulu par Pékin.

Terres rares : un quasi-monopole chinois


Sur le marché des terres rares, dont le chiffre d'affaires annuel avoisine 4 milliards de dollars (3,2 milliards d'euros), pour une production de 130 000 tonnes, la Chine détient aujourd'hui un quasi-monopole. Ces matériaux sont cruciaux pour les secteurs de pointe, particulièrement les industries "vertes" : jusqu'à 600 kilogrammes de néodyme, la plus utilisée des 17 terres rares, peuvent être nécessaires pour la fabrication 
d'une éolienne offshore. Or ce métal se négocie environ 170 000 dollars (138 000 euros) la tonne. "Les prévisions indiquent que la demande en néodyme et en dysprosium [également utilisé pour les éoliennes] devrait dépasser l'offre vers 2015-2020", souligne Christian Hocquard, du Bureau de recherche géologique et minière (BRGM).
Dans ce contexte déjà tendu, la Chine a décidé de réduire ses quotas d'exportation en 2010, en avançant pour argument la protection de l'environnement. Un prétexte pour Christian Hocquard. "En réalité, explique-t-il, l'enjeu est double : faire monter les prix [celui du néodyme a grimpé de 600 % entre mars 2010 et mars 2011] et privilégier la consommation locale, avec la volonté de développer une industrie à forte valeur ajoutée."
RECYCLAGE
D'où l'émergence de sites de production dans d'autres pays, notamment aux Etats-Unis, dans les usines de Mountain Pass (Californie), et sur la côte est de la Malaisie, à Kuantan, où sont traitées des terres rares importées d'Australie, à la faveur d'une législation environnementale plus souple. La mine de Mountain Pass avait déjà été exploitée, mais elle avait dû fermer en 2002, après des fuites d'effluents radioactifs qui avaient conduit la Californie à adopter des normes environnementales plus strictes, rendant les prix de production trop élevés. Dans le nord de la Malaisie, une autre mine, celle de Bukit Merah, avait également fermé en 1992. D'autres projets voient le jour, en Afrique du Sud, au Brésil, au Canada, au Vietnam ou au Groenland. Le Japon a même évoqué la piste, encore très hypothétique, de l'exploration offshore.
Dans le même temps, les industriels cherchent à limiter l'usage des terres rares, voire à s'en affranchir. Mais pour les produits les plus consommateurs de ces matériaux (comme les éoliennes offshore, dont ils permettent de réduire le poids et d'améliorer la performance), les recherches ne font que débuter.
Le dernier axe de réflexion porte sur le recyclage des terres rares. Mais " ce recyclage coûte très cher, alors que les prix du marché devraient baisser", note John Seaman, de l'Institut français des relations internationales (IFRI). A court terme, les alternatives au monopole chinois restent donc très marginales.

Un bug de Facebook rend publics les messages privés de ses membres

Membres de Facebook : en ce lundi 24 septembre, l'heure est grave. Le site est atteint d'un mauvais fonctionnement affectant vos messages privés, et les faisant apparaître publiquement sur votre profil. Le bug a été signalé par le site de Métro France, confirmant plusieurs messages publiés sur les réseaux sociaux en ce sens (exemple).

Une seule solution pour le moment : remonter tout son profil année par année (grâce aux marqueurs temporels sur la droite), pour voir ce que "vos amis ont publié dans votre journal". Il s'agit en fait des messages privés que vos amis Facebook vous ont envoyés. Il vous reste ensuite à les rendre "non visibles" grâce au bouton signalé ci-dessous.

Une autre solution nous est transmise par les fans de la page du Monde.fr sur Facebook : "Pour empêcher que vos "amis" voient vos messages privés : Cliquer sur la petite flèche à côté d’accueil --> Paramètres de confidentialité --> journal et identification --> dans le détail mettre ces paramètres : 1re ligne : personne, 2e ligne : moi uniquement, 4e ligne : moi uniquement."
Sur ce post consacré à ce problème que nous avons publié, entre quelques blagues sur les conséquences de ce bug, nos abonnés nous rapportent que ce bug affecte tous les messages qu'ils ont reçus depuis leur inscription sur le réseau social :

Nous avons réussi à joindre les équipes de Facebook France, qui eu veut du problème lorsque les journalistes de Métro les ont contactées. En fin d'après-midi, personne ne pouvait dire s'il s'agissait d'une "mauvaise manipulation" ou de "problèmes techniques". Mais ils devraient bientôt communiquer sur le sujet.
Michaël Szadkowski (@szadkowski_m)

Journal du 24 septembre 2012


Sunday, September 23, 2012

Air France/GoodPlanet/WWF: 470 000 ha de nouvelles aires protégées


PDF Imprimer Envoyer
Samedi, 22 Septembre 2012
34 000 ménages sensibilisés à des alternatives durables aux cultures sur brûlis dont 5 000 ont déjà adopté au moins l’une des techniques proposées.
110 transferts de gestion de ressources naturelles aux populations couvrant 322 990 ha contre 141 000 ha prévus… Ce sont quelques unes des réalisations du Programme holistique de conservation des forêts (PHCF) lancé en 2008 par Air France, la fondation GoodPlanet et le WWF. Ce programme s’étend sur 500 000 ha répartis à Andapa-Bealanana, Fandriana-Marolambo, Vondrozo et Fort-Dauphin. Il s’agit là de sites regorgeant de ressources naturelles mais dont la conservation n’est pas évidente à cause des pressions humaines. Mais grâce au PHCF, des résultats positifs alliant développement et conservation sont obtenus et dépassent même les objectifs fixés, il y a 4 ans de cela. Dernièrement, ces résultats ont été présentés dans la capitale avec un certain nombre d’experts et sous le patronage du ministère de l’Environnement, des Forêts et du ministère de l’Agriculture.
Outre les résultats cités plus haut, on peut aussi évoquer les 23 000 ha de paysages forestiers restaurés, 2 200 ha de terrains reboisés, 470 000 ha de nouvelles aires protégées pour la conservation des forêts et la biodiversité contre 351 000 ha prévus initialement. Et comme l’une des parties prenantes de ce projet est une compagnie aérienne, il faut aussi souligner la réduction d’émissions de gaz à effet de serre issue de ces projets de conservation. Ainsi, on estime à 35 millions de tonnes de CO2 sur 20 ans le potentiel de réduction d’émissions de gaz carbonique. Le programme vise d’ailleurs à faire avancer les connaissances scientifiques sur le carbone forestier. Sinon, il entend contribuer à la lutte contre la déforestation et la dégradation des forêts, tout en misant sur le développement des communautés locales et la protection de la biodiversité. D’aucuns savent que Madagascar est l’un des hot spots en matière de biodiversité. Seulement, la déforestation est une menace sérieuse qui pèse sur cette richesse naturelle. Ce fléau participe d’ailleurs au changement climatique dont les impacts sont désastreux pour plusieurs secteurs.
C’est dans ce sens que le PHCF se présente comme un outil de lutte contre le changement climatique. Ses initiateurs parlent d’un programme inédit de par son envergure géographique, sociale, environnementale et scientifique. Notons qu’il a acquis une renommée internationale. Avec les autorités malagasy, les partenaires vont maintenant définir les conditions nécessaires pour pérenniser les acquis du PHCF et développer de nouvelles ambitions.
Recueillis par Fanjanarivo

Surveillance satellite des zébus: La France approchée


PDF Imprimer Envoyer
Samedi, 22 Septembre 2012
Lors du dernier conseil des ministres restreint sur l’insécurité, le président de la Transition Andry Rajoelina a de nouveau confirmé son vœu de mettre en œuvre la surveillance satellite des mouvements de zébus pour enrayer le phénomène « dahalo » (voleurs de bovidés) Une demande de coopération dans ce sens aurait été adressée par la présidence de la Transition au gouvernement français, et ce dernier serait actuellement en train d’examiner cette demande.

Chose promise, chose due. De source officieuse, lors de son escale à Paris le président de la Transition ainsi que les ministres des Affaires étrangères auraient eu des contacts hier avec les autorités françaises, en vue de négocier les termes de la coopération en matière de lutte contre le vol de bovidés. Dommage que Mme le chargé d’Affaires auprès de l’Ambassade de Madagascar en France restait injoignable à plusieurs reprises, hier soir, en vue d’un recoupement de nos informations. Clairement, on se demande s’il y a un lobbying sérieux pour Madagascar à Paris.
En tout cas, la mobilisation d’un satellite pour surveiller les mouvements de zébus nécessite aussi la mobilisation d’un budget plus qu’important même si le pays n’optera pas pour un satellite géostationnaire (fixé au-dessus de Madagascar, encore plus onéreux). Aussi, faudra-t-il opter pour un satellite apte à effectuer des déplacements d’un point à un autre pour photographier et surveiller des mouvements sur la terre ferme. Avant d’accepter la demande du gouvernement malgache, la France doit d’abord examiner le côté financier du projet puis le côté technique, tels que la fréquence de passage du satellite au-dessus de la Grande Ile, sa disponibilité, le choix du satellite, la mise en valeur des données récoltées (formations des techniciens malgaches et leur équipement). L’opérationnalisation du projet prendra sûrement du temps avant de se concrétiser.
Les capacités de ces satellites (militaires ou espions) peuvent être étendues sur d’autres domaines tels que la surveillance de l’espace maritime afin d’avoir une exploitation rationnelle de nos ressources halieutiques et de lutter contre la piraterie maritime qui menace les côtes Nord de Madagascar.
Concernant cet hélicoptère, il paraît que la France ne sera pas en mesure de le fournir puisqu’aucun hélicoptère français ne correspond aux critères établis par le président de la Transition. Pour un hélicoptère de transport de troupe d’une vingtaine d’hommes, le président de la Transition devrait se tourner vers le MI-8 des russes.
Toutefois, tenant compte des liens historiques et aussi économiques entre Madagascar et la France, celle-ci a une obligation d’assistance à la Grande île.
Lambo Tahiri