Thursday, September 13, 2012

Les dessous de l’Affaire Remenabila, selon un politicien : Lu dans Tana News

Cristal, pierres précieuses et semi-précieuses, terres rares, uranium
Cristal, pierres précieuses et semi-précieuses, terres rares, uranium
Un acteur politique qui tenait à garder l’anonymat nous livre les dessous de l’affaire Remenabila dans la partie Sud de Madagascar.
1. Contexte global
L’affaire Remenabila est une affaire de vol de boeuf banale à l’initiale, mais qui a très vite pris une proportion énorme à cause de la particularité de l’affaire qui a commencé au mois de mars 2012 avec le vol de 900 têtes de bovidés dans la localité de Mahaly (point C), Vers le mois de juin c’est au tour de Iabohazo, de la commune rurale de Marovitsika (point B), district de Befotaka. Plus d’un millier de bovidés ont été emportés.
Les poursuivants composés d’hommes valides issus du fokonolona et accompagnés d’éléments des forces de l’ordre ont été la cible de ces dahalo armés de fusils d’assauts. 11 personnes ont trouvé la mort dans les rangs de ces poursuivants. Mais le plus effarant, c’est l’audace de ces dahalo qui ont rapporté au bureau du maire, les fusils abandonnés par les poursuivants qu’ils ont abattus ou prit la fuite. Le fief de Remena Bila ayant été localisé à Esira (point D).
Des personnes natives de cette région, notamment l’ancien chef de district de Betroka Paolo Emilio Raholinarivo Solonavalona soutiennent qu’environ 300 cases isolées ont été brulées par les militaires durant la traque contre les dahalo de Remena Bila, et qu’une épuration ethnique est en train de se faire dans cette partie de l’Ile.
L’implication de haute personnalité, notamment citée par le général Manakay contre le colonel Bellone, Chef de région Atsimo Atsinananana.
Pourquoi Ambotsirohitra a mis 6 mois après le début de l’affaire et 3 mois après la mort de 11 soldats pour réagir et déployer une logistique conséquente ?
2. Pourquoi ?

2.1.Quel intérêt ?

La thèse officielle avance le phénomène dahalo, vol de zébu, pratique traditionnelle de la région Bara, ce phénomène existe depuis des générations, mais il est maintenant établi que ces dahalo ont bénéficié d’un financement conséquent et sont maintenant équipés d’armes de guerre, donc étant donné la taille du marché, ce serait étonnant que ce soit du simple vol de zébu, il est donc nécessaire de faire une petite analyse des attractivités économique de la région, assez conséquent pour financer une armada, 2.1.1 Cristal, pierres précieuses et semi-précieuses : Dont Remena Bila en personne est un exploitant reconnu dans la région, Mahaly et Esira sont réputés pour la qualité de leur cristal.
2.1.2 Terres rares : du côté de Sakaraha, Ankazoabo, Ankilikaoka Tulear
2.1.3 Uranium : Le projet PAMA (Pan Africa Mining Atomics), plus communément appelés Pan Atomics, le groupe exploite aussi le Mica, la citrine, le cristal et le charbon de terre à Sakoa, le site pour l’exploitation d’uranium se trouve à Maromby (point A), bourg le plus proche d’Esira et de Mahaly, équipé d’une infrastructure conséquente dont un aérodrome, holding appartenant à Premchai Karnasuta, 35e fortune selon Forbes, elle dispose de 10.000 Km2 de concession à Madagascar.
Premchai Karnasuta a pendant un temps arrêté l’exploitation de ses unités à Madagascar, ce qui ne m’empêche pas de venir 2 ou 3 fois par an à Madagascar dans la plus stricte intimité.
2.1.4 Souffre et mercure : il existe une grosse infrastructure sur Marotsiraka
2.1.5 Bovidés : On parle d’exportation massive vers les Comores
2.2. À qui profite le crime ?

Les victimes dues à cette affaire se compte maintenant par centaines, aussi bien civile, militaire que dahalo, l’État a démontré son incapacité à gérer cette poussée de violence, et a affirmé son intention de se réapprovisionner en arme lourde pour la lutte contre les dahalo.
Il y a donc 3 thèses :

Premchai Karnasuta : Financement occulte de certains dignitaires de l’État malgache, assez puissant pour transférer des armes lourdes sans qu’il y ait scandale au niveau de l’armée, ce qui peut se compter sur les doigts de la main.
2.2.2. Groupement d’intérêt économique : De toute façon avec la complicité des tenants du pouvoir, un groupement peut fournir le fond ou la logistique nécessaire, dans le but de dépopulariser l’endroit et occuper le terrain
2.2.3. Trafic de bovidés : La thèse de l’exportation de bovidés peut être retenue, cependant soumise à des restrictions administratives des 2 pays concernés
3. Conclusion
Contrairement aux idées reçues sur cet endroit le percevant plutôt comme le « Deep South » profond où les Dahalo règnent en toute impunité et complètement enclavée, cette région dispose d’une très bonne infrastructure, notamment les routes où des centaines de 4X4 appartenant aux ONG et sociétés sillonnent tous les jours Radio, téléphone satellite, GPS sophistiqués, Andranondambo, Antirimena, Maromby, Esiran,Tranomaro, Tsivory, Marotsiraka, Ebelo, Mahaly sont accessibles par route, et un aérodrome se trouve même sur le site de Maromby.
Il y a des capitaux qui circulent et les attractions économiques ne manquent pas, c’est d’une naïveté de croire que l’enjeu réel est exclusivement dans le trafic de zébu, malgré que c’est une tradition ancestrale.
Et on ne dispose pas d’un arsenal militaire juste par le vol de quelques boeufs, il faut de l’argent, mais surtout un vaste réseau.
— Qui a financé Remenabila ?
— Pour quelles raisons ?
— Qui a intérêt à voir ce secteur se vider de sa population ?
Voilà les questions que nous devons nous poser en tant que citoyen malgache.

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