Thursday, December 06, 2012

Air Madagascar : Maintien de l’interdiction d’opérer en Europe


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Jeudi, 06 Décembre 2012 



Le redressement d’Air Madagascar a figuré parmi les promesses de Andry Rajoelina. Une autre promesse non tenue puisque trois ans après, la compagnie est encore dans une situation difficile.


Coup dur pour la compagnie aérienne nationale Air Madagascar. L’Union Européenne vient de sortir le 4 décembre dernier un verdict qui ne lui est pas du tout favorable puisque Air Madagascar figure encore dans l’annexe B. Autrement dit la compagnie aérienne nationale continue de faire l’objet de restrictions d’exploitation dans l’espace aérien de l’Union Européenne.

Opéré par Air France. Plus concrètement Air Madagascar ne peut pas opérer directement en Europe avec son propre équipage. En effet, cette décision de l’Union Européenne qui concerne plusieurs pays indique : « Les transporteurs aériens figurant à l’annexe B pourraient être autorisés à exercer des droits de trafic en affrétant un appareil avec équipage appartenant à un transporteur aérien qui ne fait pas l’objet d’une interdiction d’exploitation à conditions que les normes de sécurité applicables soient respectées ». Pour le cas particulier d’Air Madagascar, c’est l’Airbus A 340 figurant dans sa propre flotte, mais immatriculé à l’étranger qui assure les liaisons en Europe, mais avec un équipage d’Air France. D’ailleurs, même si les vols sont nommés MD, l’indication « opéré par Air France » figure sur le ticket d’embarquement de chaque voyageur.

Incapacité. En tout cas, cet échec démontre une fois de plus l’incapacité du régime de transition de Andry Rajoelina à gérer convenablement le pays. Dans ce dossier du secteur aérien ce sont le ministère des Transporteurs et l’Aviation Civile de Madagascar qui sont les plus pointés du doigt. En effet, ces deux entités ont effectué plusieurs missions à Bruxelles pour défendre la cause d’Air Madagascar. Le volet concernant la sécurité autour des vols et qui incombe notamment à l’ACM demeure encore le point noir, qui a entraîné cette décision négative de Bruxelles. Les observateurs retiennent notamment le manque de sérieux dans la gestion de la sureté aérienne et la publication de NOTAM pour des motifs politiques. Car en ce qui concerne la qualité de l’appareil, l’Airbus A 340 acquis parmi la flotte d’Air France est encore fiable. Par ailleurs, au niveau de l’entretien des avions, Air Madagascar a mis en place un plan de mesures correctives et dispose actuellement des certifications nécessaires en la matière.

Plan de redressement. Sur ce point d’ailleurs, un responsable d’Air Madagascar nous a déclaré hier que la compagnie va prendre les dispositions qui s’imposent par rapport à cette situation. « Le fait est là et on va y faire face » a indiqué ce responsable qui a précisé que le plan de redressement de la compagnie tiendra dorénavant compte de cette situation. Il n’empêche, la mission des dirigeants de la compagnie s’avère extrêmement difficile. Pour ne citer que le recours à un équipage d’Air France pour les vols vers l’Europe et qui augmente considérablement les coûts pour Air Madagascar dont les finances sont actuellement au point rouge. A noter enfin que les vols vers l’Asie avec l’autre A 340 ne subissent aucune restriction. Ce qui donne quand même une petite lueur d’espoir dans ce nuage sombre que traverse la compagnie.