Thursday, September 08, 2011

Etre une femme, c’est quoi, au juste?





Etre une femme, c’est quoi, au juste? Il y des femmes qui commencent à se poser cette question. J’ai entendu dire que d’être une femme dépend de notre état civil, de nos hormones, nos chromosomes ou même de nos organes génitaux.

Mais tout cela ne peut pas définir ce qu’est une femme; parce qu'il y a des femmes qui produisent des taux élevés de testostérone, qui peuvent même avoir une barbe, il y en a d’autres dont les chromosomes sont XY, XO, XXY, XXXY, etc., sans pour autant faire allusion à celles, comme moi, qui sont nées avec des organes génitaux atypiques, oui, les intersexués.

Je connais beaucoup de femmes qui expriment leur côté masculin sans vouloir, ni désirer pour autant s’identifier en tant qu’homme, et c’est aussi vrai pour beaucoup d’hommes qui ont un côté plus tendre, plus féminin. Ils sont confortables avec le sexe qu’on leur a assigné; ils se trouvent seulement à un degré plus marginal sur le spectre du genre.

On connaît tous des femmes masculines et des hommes féminins et on les accepte: mais que faire quand une femme vous dit qu’elle est prisonnière de son corps d’homme? Et l’homme qui vous dit la même chose? Est-ce qu’ils sont des illuminés, des psychotiques souffrant d’hallucinations?

Il y a des femmes qui n’acceptent pas leur sœurs intersexuées ou transsexuées dans les endroits réservés aux femmes. Il y a en a qui, à cause de ce qu’elles ont appris, disent que les femmes intersexuées et/ou transsexuées ne sont pas des femmes. Elles croient que nous travaillons pour la patriarchie afin d’usurper le contrôle et l’assimilation du mouvement féministe et la féminité, que les femmes IS et TS sont là pour les remplacer, pour envahir leurs endroits sacrés, mais en même temps ces femmes acceptent les hommes IS et/ou TS parmi elles, c’est-à-dire, les hommes nés avec un corps qui ressemble plus à un corps de femme. Cette ouverture aux hommes FTM par les femmes dans leurs endroits privés semblent ignorer que ces hommes sont des hommes et donne l’impression que leur identité en tant qu’homme n’est pas authentique. Eh bien voilà, on a deux poids, deux mesures…on accepte des hommes (par une sorte d’oblitération de leur identité) tout en refusant d’accepter des femmes nées avec des organes génitaux atypiques ou mâles.

Cela va sans dire que pour moi aussi, ce serait très difficile d’être confrontée par une toute nouvelle façon de regarder la réalité. J’aurais des doutes et des questions, c’est certain. Cependant, on a attendu et c’est l’heure d’agir car on a toutes les preuves nécessaires pour que ces femmes soient accueillies parmi toutes leurs sœurs, et sans équivoque, afin de participer au grand mystère de la féminité, quelque chose qui leur a été refusé depuis trop longtemps.

Je suis une telle femme... lesbienne *femme* très féminine, une féministe capable d’évoluer et de comprendre à fond les différences, enfin, une «*femme* femme» et même dans la communauté lesbienne, être *femme* est plus souvent méprisé et suspect, pas à cause de ma condition intersexuelle mais parce que je ne suis pas comme d’autres lesbiennes plus masculines, pas à la mode, ringarde peut-être. Bien entendu, je suis une lesbienne queer très fière et « out », qui se détache de la foule, quelquefois à cause de ma condition intersexuelle et parfois à cause de ma féminité qui semble embêter quelques-unes de mes sœurs puisqu’elles sont d’avis que j’ai capitulé sans condition aux idées stéréotypées que les hommes se font de la femme. Parce que j'aime et je veux me maquiller, mettre du rouge à lèvre, et surtout faire du shopping sans jamais acheter une paire de Birkendocks (je m’excuse, mais ce n’est pas ma tasse de thé.)

Il y a des femmes de toutes sortes: grandes, petites, rondes, minces, musclées. Il y en a qui sont Chrétiennes, Musulmanes, athées, conservatrices, communistes, même de tendance fasciste. Il y en a de tous les différents milieux socioéconomiques et culturels. Les femmes dans toutes les couches sociales et dans toutes les cultures sont sujettes aux mauvais traitements. Elles sont partout la cible de blagues malignes et haineuses, traitées sans respect et avec une hostilité pure et simple, pleine de haine, sous forme de violence et d’autres tortures, dans tous les pays et toutes les cultures, malgré « l’évolution » des mentalités dans certains pays .

Une femme n’est pas nécessairement «une mère attentionnée» ou même une personne désireuse d’être une mère. Elles sont ce qu’elles veulent être et devraient pouvoir vivre leur vies comme elles veulent … parce qu’une femme, c’est la source de la vie, la source de l’humanité.

Mais, tout de même, nous nous trouvons souvent piégées par le désir d’être ce que nos oppresseurs nous ont convaincu d’être… comme eux.

C’est souvent notre ignorance et notre peur de l’inconnu qui motivent nos réactions quand une femme intersexuée ou transsexuée se tourne vers nous pour trouver une place dans un abris pour femmes maltraitées ou abusées. C’est une atteinte à leur dignité si nous perpétuons la mutilation de ces femmes « bizarres » sur un plan moral déjà entamée sur leurs corps par les médecins dans leur enfance…il s’agit plutôt de la mutilation de leur féminité, de leur amour propre, de leur for intérieur. Néanmoins, ces femmes «bizarres» ne sont pas des hommes et ne l’ont jamais été. C’est lamentable de constater la peur qu’on a de ces femme à cause de ce qu’elles ont (ou n’ont pas) sous leurs jupes en croyant qu’elles sont plus disposées à des agression sexuelles – une attitude un peu hypocrite puisque les femmes aussi violent et abusent d’autres femmes. Je ne préconise pas de droits spéciaux à l’égard des femmes TS ou IS si elles n’ont pas enlevé leur «appendice» … ce que je préconise c’est qu’on les accepte en tant que femmes, car elles le sont. Et si nous, qui sommes nées sans aucune ambiguïté physique, leur tendions la main pour les aider et les guider, les aimer et les accepter telles qu’elles sont…des femmes. Cela sera un grand pas en avant pour elles dans leur quête de le redécouverte de leur féminité. Levez-vous, s'il vous plaît, et aidez vos sœurs TS et IS!

L’habit ne fait pas le moine et la silhouette ne fait pas la femme. C’est le cerveau et ses fonctions qui déterminent la féminité et le sexe de la personne. Pas besoin de règles pour se sentir et penser comme une femme. Beaucoup de femmes n’ont pas de règles et on les accepte sans problème.

A mon avis, ce qui détermine qu’on soit femme ou non, ce ne sont pas les chromosomes, ni les hormones, ni les organes génitaux…..c’est plutôt le cerveau, l’organe le plus important du corps humain.

Depuis plusieurs années, Dr. Eric Vilain, sommité des conditions intersexuelles, fait de la recherche à UCLA sur la sexuation du cerveau et ses études sont définitives. Il y a une différence entre le cerveau mâle et le cerveau femelle et cette différence est quantifiable.

Ce que cela signifie dans le fond, c’est que toutes ces femmes nées avec une condition intersexuelle, connue sous le terme scientifique comme «le transsexualisme », sont ce qu’elles disent…des femmes! Et un jour, il y aura une possibilité de déterminer le sexe du cerveau d’un enfant dans sa toute petite enfance.

Imaginez un peu! … Vous êtes toujours au lit, à moitié endormie quand tout d’un coup, vous sentez quelque chose, une grosseur. Vous savez qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Vous voulez hurler, vous rendormir, et puis, vous avez l’impression de faire un cauchemar…. Bon, vous pensez que ce cauchemar s’en ira, il faut seulement se réveiller. Mais, au fond, vous savez que ce n’est pas la vérité. Vous mobilisez tout votre courage et à tâtons vous dirigez votre main vers la grosseur, d’abord sur le ventre, puis plus bas encore, et au lieu de trouver ce qui hier était toujours le sexe d’une femme, vous frôlez furtivement cette grosseur qui ne devrait pas être là – ce qui constitue un affront cuisant dans votre for intérieur. Les larmes commencent à couler à flots, vous sanglotez et vous vous sentez envahie par une sensation terrifiante, la sensation de perdre votre identité personnelle. Enfin, vous faites tous les efforts possibles et vous arrivez jusqu’en bas et glacée d’horreur, vous touchez cette grosseur. Qu’est-ce qu’on est en train de devenir? Qu’est-ce que c’est que ce monstre, cette appendice?

Mais c’est impossible, vous pensez, c’est sûrement une erreur, une blague délirante. Une hallucination psychotique. C’est affolant.

Vous vous mettez à imaginer toutes sortes de choses. Comment faire face à cette nouvelle réalité? Vous pensez à tous les vêtements que vous ne pouvez plus porter, à tous les plaisirs féminins perdus à jamais. Et soudain, vous vous rendez compte …mais ça va tout chambarder dans mes rapports avec mes sœurs…vont-elles m’ éviter; me demander de m’ éloigner des endroits réservés aux femmes? être compréhensives, vont-elles vouloir prendre une douche avec moi? Vont-elles me traiter comme un homme qui fait semblant d’être une femme?

Et si on croyait les femmes IS et TS quand elles vous disent la vérité – elles sont des femmes. Les femmes nées avec une condition intersexuelle sont comme toutes les autres femmes et c’est une honte et un manque de respect pour toutes les femmes de les éviter et de les humilier. Quand une femme se comporte ainsi, elle devient complice de l’ennemi -- la patriarchie qu’elle méprise tellement.

Ayons plus de tendresse et de compassion pour nos sœurs et nous-mêmes, malgré notre apparence ou l’assignement de sexe à la naissance.Attention à la féminité d'apparat

On observe que les filles prennent des allures de femme de plus en plus jeunes. Elles semblent manier les armes de la séduction à égalité avec leurs aînées. Talons, jupes, maquillage, sacs à main – elles n'ont aucun accessoire à envier aux femmes mûres, et sont même en position de leur opposer jeunesse et fraîcheur. En outre les standards physiques et les valeurs qui ont le vent en poupe actuellement – minceur, voire androgynie, jeunesse éternelle – avantagent indéniablement plus une adolescente prépubère qu'une femme "dans la force de l'âge" comme on dit.

Ni pudeur, ni conservatisme – c'est au nom d'une idée de la femme qu'on peut regretter cette ruée, de plus en précoce, dans les brancars d'une séduction par l'image. Précisons encore qu'il ne s'agit pas ici de faire une leçon de convenances, mais de mettre en garde contre un jeu dangereux. Peut-être faudrait-il manier rouge à lèvre et talons aiguille avec un peu plus qu'un savoir-faire de magazine féminin... Il n'y a bien évidemment aucun mal à vouloir plaire physiquement. Seulement ce mode de séduction a parfois des effets kiss-kool très violents. S'afficher ainsi revient à se mettre en position de marchandise, d'objet de consommation – ce qui, pour demeurer un mode d'être-au-monde foncièrement incontournable, ne doit pas obligatoirement devenir une règle absolue.
Il faut savoir qu'une fois l'image consommée, s'ils n'ont pas été envoûtés au-delà, les hommes ont souvent vite fait de courir après une autre image, un autre mirage. Car ils n'ont fantasmatiquement d'autre accès à La femme – qui n'existe pas – qu'en les possédant toutes, une à une. Rappelez-vous Don Juan… (pour les plus féministes, notons ici que le donjuanisme est un fantasme féminin d'après Lacan, mais ce sera pour une prochaine fois…).

Le devenir-femme

Il n'y a pas d'âge où on puisse se déclarer une "femme accomplie", une bonne fois pour toutes. Il n'y a aucune barrière à franchir, aucune étape obligée. C'est à proprement parler un art de vivre : le féminin, accessible aux deux sexes, est affaire d'invention. Il est sans référent, se soustrait à tout jugement de valeur, se moque des convenances. Comparable au souffle créateur de l'artiste, le féminin est une respiration dans le système établi.

Etre une femme, ça veut dire être un homme plus quelque chose d'autre – un plus qui est un moins, de l'air dans la rigidité des oppositions dialectiques, du vide qui s'installe dans le plein de l'image aussi, du doute qui s'insère dans les certitudes.
Etre une femme ça veut dire accepter l'inconnu, l'impossible, le non-su, en avoir cette drôle de conscience paradoxale.
Etre une femme ça veut dire savoir intégrer cette part de mystère inscrite dans la vie elle-même.

Tout comptes faits, l'expression qui convient n'est pas "être une femme" mais "se sentir femme" : on rejoint ainsi le champ lexical de l'effluve, du parfum, qui est aussi celui du féminin.

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