Saturday, July 06, 2013

L'armée française en Afrique et à Madagascar


L’armée française en Afrique


Le principal outil de contrôle de l’Afrique reste le dispositif militaire français. Et quel dispositif ! Plus de 10 000 militaires français sont actuellement déployés en Afrique.Près de la moitié appartient aux forces prépositionnées, réparties sur trois bases permanentes : 2 900 soldats à Djibouti (contrôle de la mer Rouge), 1 150 au Sénégal (base maritime) et 800 au Gabon (plateforme aérienne des opérations françaises en Afrique). Les autres militaires participent à des « opérations extérieures » (Opex). Les principales sontl’opération Licorne en Côte d’Ivoire (2 400 soldats depuis 2002), l’opération Epervier au Tchad (1 200 militaires, depuis 1986) – ces deux dernières opérations sont en passe de devenir des bases permanentes, compte-tenu de leur durées -, l’opération Eufor, force européenne au Tchad et République Centrafricaine (450 soldats en 2007, bientôt 2100, certains ayant le double statut Epervier/Eufor), et enfin l’opération Boali en République centrafricaine (400 en 2008). Ce dispositif est complété par le Commandement des Opérations Spéciales (COS). Créé en 1992, il s’agit des forces spéciales, constituées d’un réservoir de 3 000 hommes choisis parmi les troupes d’élites, dotés d’équipements ultra-modernes, dépendant directement de l’Elysée et capable d’interventions sur toute la planète.
La présence militaire française en Afrique se base en grande partie sur des accords de défense signés pour la plupart très discrètement, en échange des indépendances du début des années 60, ou des années 70 pour ce qui est de Djibouti et des Comores. Si certains éléments de ces accords ont fini par être révélés, l’opacité continue néanmoins de régner concernant leur nombre et leur contenu précis. « Personnellement, je n’ai jamais réussi à obtenir la totalité des accords et leurs clauses secrètes, (…) tellement secrètes que je ne sais même pas qui les connaît », révélait ainsi Pierre Joxe, pourtant ancien ministre de la Défense. Ces accords sont interprétés assez librement par l’exécutif français en fonction de ses intérêts. De manière générale, leur contenu est le suivant : garantie de protection de l’armée française contre un agresseur extérieur ; aide à la répression de mouvements de rébellion ; rétablissement d’une situation interne « périlleuse », avec exfiltration du chef de l’Etat en cas de besoin. Des accords spéciaux ont été signés avec au moins onze pays dont la Centrafrique (en 1960), le Gabon (en 1960), la Côte d’Ivoire (en 1961), le Togo (en 1963), le Cameroun (en 1974). Certains ont remplacés par des accords d’assistance, comme au Tchad.
En plus de l’installation de bases militaires françaises, chaque chef d’Etat africain est secondé par un responsable des services secrets et un conseiller juridique (souvent magistrat ou conseiller d’Etat) permettant, en cas de crise, d’assister techniquement le pouvoir en matière de réforme constitutionnelle, ou de faire évoluer le système administratif pour écraser toute velléité d’opposition politique trop active. Enfin, des missions de coopération militaire visent la création, l’équipement et la formation de gardes présidentielles modernes, mais également d’une police secrète en lien avec les Renseignements Généraux français, afin de surveiller l’activité des opposants réfugiés en France. Certains des accords franco-africains stipulent également l’accès prioritaire de la France aux matières premières stratégiques du pays.Initialement, comme l’a montré François-Xavier Verschave, l’ensemble de ce dispositif visait à contenir l’avancée communiste dans les anciennes colonies françaises et à maintenir au pouvoir des chefs d’Etat « amis » de la France. »


 Renouveau franco-malgache: des troupes françaises vont s'entraîner à Madagascar
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Des unités de l'armée française de la zone sud de l'Océan Indien (FAZSOI) sont attendues jeudi à Madagascar pour s'entraîner sur un terrain mis à disposition par les forces malgaches. "Cet exercice fait suite à plusieurs stages de formation ou d'aguerrissement accordés aux forces armées malgaches à la Réunion ces derniers mois, Madagascar mettant ses installations de tir à disposition des unités des FAZSOI", a indiqué l'ambassade de France, dans un communiqué.
Après quatre ans d'interruption (ou plutôt de "low profile"), la coopération militaire dans l'océan Indien entre la France et Madagascar a repris début 2012 (un millier de militaires malgaches devraient être formés par la France cette année).
En mars, des militaires des FAZSOI ont suivi un stage d’aguerrissement au Centre national d’entrainement commando de Madagascar, aux côtés de militaires malgaches, à l’occasion du 25ème anniversaire de ce centre.

Il y a deux semaines (du 3 au 9 juin, à Diego-Suarez. Photo: EMA), un exercice anti-piraterie a mobilisé plus de 300 militaires (Marsouins et légionnaires français; 1er et 2e RFI malgaches) au nord de Madagascar.

Entre le 3 et 4 juin, des projections par Transall de l’ETOM 00.050 « Réunion » ont permis la mise en place des unités du 2ème RPIMa, de l’hélicoptère AS 555 Fennec, ainsi que du poste de commandement interarmées, alors que le bâtiment de transport léger (Batral) La Grandière faisait route vers Diego Suarez via Mayotte pour y débarquer du matériel et le DLEM.
Les manœuvres tactiques des unités terrestres ont débuté le 4 juin en fin de journée : largement renseigné dans la profondeur par le groupement commando parachutiste, après saisie d’une tête de pont successivement sur deux sites et leur sécurisation par le groupe d’assaut par mer, les unités du GTIA ont pris pied sur les deux sites de débarquement à l’aube du 5 juin, après une phase embarquée à bord du Batral La Grandière et du patrouilleur malgache Trozona.
S’infiltrant sur deux fuseaux, les unités ont atteint les objectifs à l’aube du 6 juin. Après avoir, en coordination avec les forces malgaches, investi simultanément les deux camps occupés par des pirates débarqués et interpellé les pirates, les militaires ont investi un 3ème camp en fin de journée avant d’être désengagés le 7 juin matin par voie maritime et voie terrestre.
Le général Jean-François Hogard, commandant supérieur des FAZSOI, s’est déclaré satisfait de cette manœuvre. Outre la vertu de fédérer l’ensemble des composantes françaises terre-air-mer et les militaires malgaches, elle a illustré la coopération entre les FAZSOI et les forces armées malgaches. Elle a également été l’occasion de signer un premier protocole d’accord de protection juridique franco-malgache, en présence du chef d'état-major général des armées malgaches (CEMGAM), visant toutes les activités militaires communes réalisées à Madagascar et à La Réunion. Il prévoit notamment la mise en place de plusieurs détachements d’instruction technique (DIT) dans le domaine des communications et des détachements d’instruction opérationnel (DIO) portant sur la lutte contre la piraterie.
Exercice interarmées franco-malgache La Buse 2012 (2)
Sources : EMA 
«Des pirates ont envahi une partie de l’île de Madagascar et l’Etat malgache nous a demandé de le soutenir et de l’aider. Une fois que nous avons des éléments sur le terrain, nous envoyons des hommes.»
A en croire le colonel Hervé Chene, chef d’Etat Major interarmée des FAZSOI, les forces françaises dans la Zone Sud de l’Océan Indien stationnées à La Réunion et Mayotte, Madagascar peut compter sur l’armée française.
En fait, cette mission n’est fort heureusement qu’un exercice, suivi en exclusivité par Antenne Réunion qui en fait le récit.
C'était dans la région d'Antsiranana (ex-Diégo-Suarez), dans le cadre de la manœuvre anti-piraterie La Buse 2012. Du 3 au 9 juin, 450 militaires français (des parachutistes du 2e RPIMa et des Légionnaires de Mayotte) et malgaches (1er et 2eme RFI) ont été mobilisés dans cet exercice. 
Ces manœuvres militaires témoignent d’un fait remarquable, souligné par le blog Lignes de défense du journaliste de Ouest France Philippe Chapleau:
«Après quatre ans d'interruption (ou plutôt de "low profile"), la coopération militaire dans l'océan Indien entre la France et Madagascar a repris début 2012 (un millier de militaires malgaches devraient être formés par la France cette année).»
La zone en question est sensible. Le ministère français de la Défense indique d'ailleurs que «pour les autorités malgaches, le site d’Antsiranana (Diégo-Suarez) constitue un intérêt majeur dans le développement d’un dispositif régional de lutte contre la piraterie». 
L'exercice militaire La Buse 2012 fait suite à «plusieurs stages de formation ou d’aguerrissement accordés aux forces armées malgaches à la Réunion ces derniers mois»rappelle l’ambassade de France à Antananarivo, la capitale malgache.
A présent, c'est au tour des forces françaises de venir s’entraîner à Madagascar.
Du 28 juin au 10 juillet, des unités de la Fazsoi vont réaliser une campagne de tirs à Ankazobe, «profitant des excellentes installations de Tampoketsa [plateaux vallonés sur les Hautes Terres, ndlr]», précise l'ambassade.

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