Source Journal LE MONDE du 10 juillet 2013
Après l'Arabie
saoudite et les Emirats arabes unis, c'est au tour du Koweït de promettre une aide financière
à l'Egypte,
une semaine après la chute du président Mohamed Morsi,
poussé hors du pouvoir par la
contestation populaire. En tout, les nouvelles autorités égyptiennes devraient recevoir quelque 12
milliards de dollars d'assistance de la part des trois pays du Golfe.
Cette aide est
nécessaire pour une économie égyptienne presque exsangue. Alors que le budget
2012-2013 avait été établi sur une prévision de croissance du PIB d'au moins 4
%, il n'était plus question, ces derniers temps, que d'un timide 2 % pour cette
année. Selon le Programme alimentaire mondial, la vulnérabilité économique de
la population s'est
aggravée depuis la révolution de 2011. Désormais, un Égyptien sur deux est
considéré comme pauvre ou sur le seuil de la pauvreté.
Lire (édition Abonnés)
: "La population égyptienne poussée dans la rue par le
marasme économique"
§
Koweït : 4 milliards de dollars
Cette aide est
composée d'un don de 1 milliard de dollars, d'un dépôt de 2 milliards de
dollars à la Banque centrale d'Egypte et de la fourniture à ce pays pour 1
milliard de dollars de produits pétroliers, selon le ministre d'Etat koweïtien
pour les affaires du conseil des ministres, cheikh Mohammed Abdallah Al-Sabah.
§
Arabie saoudite : 5 milliards de dollars
L'Arabie saoudite a
détaillé cette enveloppe, qui se compose d'un dépôt, sans intérêt, de 2
milliards de dollars à la Banque centrale, d'un don de 1 milliard de dollars et
de l'équivalent de 2 milliards en produits pétroliers et gazier.
Le ministre des finances saoudien, Ibrahim Al-Assaf, a précisé que l'aide,
décidée par le roi Abdallah, était destinée à "soutenir l'économie
de l'Egypte face aux défis que rencontre ce pays". L'Arabie saoudite a
favorablement accueilli la destitution la semaine dernière de M. Morsi, le roi
Abdallah étant le premier chef d'Etat étranger à féliciter le président par
intérim Adli Mansour quelques
heures à peine après sa nomination.
§
Emirats arabes unis : 3 milliards de dollars
Pour leur part, les
Emirats arabes unis ont annoncé mardi une assistance à l'Egypte de 3 milliards
de dollars (2,3 milliards d'euros), dont un don de 1 milliard de dollars et
d'un dépôt, sans intérêt, de 2 milliards de dollars à la Banque centrale
égyptienne. Le responsable émirati s'est rendu au Caire à la tête d'une
importante délégation de son pays pour rencontrer Adli
Mansour, en affirmant la solidité des relations entre les deux pays et sa
conviction qu'elles allaient se développer, selon l'agence.
Le Qatar, principal
soutien des Frères musulmans, a été le principal pourvoyeur de fonds sous la
présidence Morsi. Ce riche pays gazier avait annoncé le 10 avril son intention
d'acheter des
obligations égyptiennes pour 3 milliards de dollars, qui allaient s'ajouter à une
assistance financière de 5 milliards de dollars. Le Qatar a réagi avec réserves à la
mise à l'écart de M. Morsi, en affirmant toutefois son intention de "continuer
à soutenir l'Egypte".
Doha a condamné les violences qui ont fait des dizaines de morts parmi les
partisans de M. Morsi au Caire, tandis que la presse du Qatar n'a cessé de mettre en garde
contre un scénario à l'algérienne en
Egypte.
Lire (édition
Abonnés) : Le Qatar à la rescousse de l'Egypte, en proie à une crise
monétaire
Les Etats-Unis
n'envisagent pas de modifier dans
l'immédiat leur programme d'aide militaire car cela n'est pas dans leur
intérêt, en dépit de la répression meurtrière de manifestations au Caire, a
expliqué la Maison Blanche, précisant que les Etats-Unis vont prendre le temps
nécessaire pour déterminer si la destitution constitue effectivement un coup
d'Etat. La loi américaine interdit en effet au pays de verser une aide
financière à un régime issu d'un coup d'Etat.
Une annonce qui va
dans le sens d'une requête des autorités israéliennes qui, selon la radio
publique, ont pressé les Etats-Unis de ne pas geler l'aide
militaire à l'Egypte, d'un montant annuel de 1,3 milliard de dollars. Le
quotidien Haaretzestime que toute remise en cause de l'aide
financière américaine risquait d'avoir un "impact
négatif" sur la sécurité d'Israël, dans la mesure où l'armée égyptienne
disposerait de moins de moyens pour assurer la sécurité
dans le Sinaï.
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: "La population égyptienne poussée dans la rue par le
marasme économique"
Lire (édition
Abonnés) : Le Qatar à la rescousse de l'Egypte, en proie à une crise
monétaire
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