Sunday, July 21, 2013

Les Baobabs de Madagascar

Madagascar: à la découverte des baobabs au cœur des forêts, en pirogue ( source RFI)

Des baobabs, le long d'une route de campagne à Madagascar.
Des baobabs, le long d'une route de campagne à Madagascar.
Jean-Pierre Malavialle/wikimediaorg


A Madagascar, l’observation et l’étude des baobabs se fait aussi en pirogue. Un scientifique du CIRAD, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique s’est lancé dans l’observation des baobabs dans les régions isolées de la côte ouest de la Grande île. Une première expédition de 22 jours s’est achevée au mois juin. Trois semaines en pirogue et à pied le long du littoral, entre Tuléar et Morondava pour visiter des sites jusque-là inexplorés par des scientifiques.
Baobabs Madagascar Mangoky
Madagascar, près du fleuve Mangoky. Les plus beaux peuplements de baobabs grandidieri ont été observés en milieu forestier. Ce résultat pourrait confirmer l'hypothèse selon laquelle l'espèce vivrait naturellement dans les forêts sèches de l'ouest de Madagascar. (Photo et légende de Cyrille Cornu, du Cirad.)

Baobabs Madagascar


Madagascar, près du fleuve Mangoky. Un villageois prélève de l'écorce d'un jeune baobab dont il fera de la corde, à partir des fibres. L'arbre se remet aisément d'une telle blessure: son pouvoir de cicatrisation est étonnant!


 Baobabs Madagascar fleuve Mangoky


Madagascar, près du fleuve Mangoky. Les baobabs présentent une capacité étonnante à se régénérer. Les troncs de certains individus multiséculaires portent les cicatrices des assauts répétés du milieu et des hommes formant de véritables sculptures végétales. (Photo et légende de Cyrille Cornu, du Cirad.)

Baobabs Madagascar
Madagascar, près du fleuve Mangoky. Au fond d'une clairière dégagée par des cultivateurs, un baobab, par une chaude journée, émerge de la lisière de la forêt.

Baobabs Madagascar


La très photogénique Allée des baobabs à Morondava, sur la côte ouest de Madagascar.


Baobab Madagascar
Surprenants baobabs! Ces deux spécimens de l'espèce grandidieri, sans doute nés du même pied, ont été observés dans la partie inférieure du fleuve Mangoky. Ils présentent la particularité d'être dans un cas en fleur (et sans feuille) et dans l'autre en feuille (sans fleurs). (Photo et légende de Cyrille Cornu, du Cirad.)

Baobabs Madagascar
Madagascar, près du fleuve Mangoky. L'équipe du Cirad a choisi cette période de l'année (fin mai) pour mener cette mission scientifique car l'espèce de baobab grandidieri, majoritaire dans ce secteur, y est alors en fleur. Ces fleurs attirent notamment des chauve-souris, comme sur cette photo de Cyrille Cornu, le biogéographe de l'équipe.






Baobabs Madagascar


Madagascar, près du fleuve Mangoky. Même dans cette région reculée, la culture sur brûlis (appelée "hatsake" dans cette partie occidentale de l'île, "tavy" ailleurs) commence à faire des ravages et menace les populations de baobabs.


Baobabs Madagascar


Madagascar, près du fleuve Mangoky. Wilfried Ramahafaly, du Cirad, devant un spécimen double. S'agit-il d'un arbre qui s'est divisé en deux ou de deux arbres qui se sont assemblés? L'analyse génétique des échantillons d'écorce apportera la réponse...


Baobabs Madagascar


Madagascar, près du fleuve Mangoky. Les accrobranchistes aident aussi les chercheurs volontaires -ici en plein effort- à monter sur de "gros bébés", à près d'une quinzaine de mètres du sol... Impressionnant!






Baobabs extrait du livre de Pakenham


Ce baobab de l'espèce za, dans la réserve d'Ifaty, au sud-ouest de Madagascar, a séduit Thomas Pakenham, auteur de Baobabs (Editions du Chêne), qui lui trouve une forme de "théïère".




Baobabs Madagascar


Madagascar, près du fleuve Mangoky. Wilfried Ramahafaly, du Cirad, pose devant quelques spécimens torturés.

Baobabs Madagascar


Madagascar, près du fleuve Mangoky, des baobabs dans une clairière dégagée. L'écorce de ces arbres est exploitée pour produire, entre autres, des cordes. La plupart d'entre eux présentent, à la base du tronc, des cicatrices liées à cette pratique.


Baobabs Madagascar


Madagascar, près du fleuve Mangoky. Un baobab grandidieri sur la rive, au soleil couchant.



Baobabs Madagascar


Madagascar, près du fleuve Mangoky. Au fond d'une clairière dégagée par des cultivateurs, un baobab, par une chaude journée, émerge de la lisière de la forêt.




Baobab Madagascar


Un géant aux fleurs délicates... La fleur du baobab grandidieri s'ouvre au crépuscule et ne vit qu'une nuit. Une myriade d'étamines (plus de 500) jaillissent de sa corolle. Riche en nectar, la fleur attire nombre de visiteurs tels les papillons sphinx qui assurent la reproduction de l'espèce en transportant du pollen d'une fleur vers le stigmate proéminent d'une autre. (Photo et légende de Cyrille Cornu, du Cirad.)





Baobabs Madagascar
Madagascar, près du fleuve Mangoky. Pour collecter des fleurs et observer de plus près les pollinisateurs éventuels, comme les chauve-souris et les sphinx (papillons de nuit), deux "accrobranchistes" de l'association Madarbres, Lionel Lagermette et Olivier Guerpillon, ont été recrutés par les chercheurs. Sur cette photo, l'un d'eux a hissé son hamac en haut d'un jeune baobab.


Après une étude des sites par images satellites, Cyrille Cornu a voulu étudier les grandes forêts baobabs de plus près… Le biogéographe est donc parti en expédition avec un collègue malgache pour atteindre des sites très isolés, inaccessibles par la route. «L’idée c’était de prendre une pirogue, de longer la côte, de s’arrêter régulièrement sur des espaces naturels et de rentrer dans les massifs forestiers là où l’homme a peu d’influence.» raconte Cyrille Cornu.
Au sein d’une même espèce, les baobabs peuvent mesurer 2 ou 25 mètres. Une diversité observée et mieux comprise lors de cette expédition comme l’explique Cyrille Cornu : «On a pu observer les baobabs dans leur forêt, confirmer que c’était une espèce forestière et surtout que leur morphologie était très liée à la hauteur des forêts. Par exemple à Andavadoaka, au nord de Tuléar, on a des baobabs très petits parce que la forêt est petite, c’est du bush et dans le nord, les forêts beaucoup plus grandes font que les baobabs, pour monter dans la lumière, sont beaucoup plus hauts. »
D’autres découvertes pourraient suivre. L’équipe a ramené 300 échantillons de sable, d’écorce ou de bois qui seront étudiés en laboratoire. Et le chercheur est aussi réalisateur. Un film sortira l’an prochain pour raconter ce voyage ponctué de rencontres avec les villageois, au-delà de la quête scientifique.

Source RFI

Le baobab

Avec 7 des 8 espèces de baobabs connues présentes sur son sol, Madagascar est la destination de choix des éco-touristes et des scientifiques fascinés par cet arbre étrange aux milles vertus mal connues.

Avec sa silhouette si caractéristique, le baobab est une des richesses naturelles de Madagascar, répartie partout sur le pourtour de l’île. Il existe de par le monde huit espèces de baobabs dont six sont endémiques à Madagascar. Parmi elles, les trois premières sont spécifiques aux régions littorales.

Les six espèces endémiques à Madagascar sont :
- Adansonia perrieri et Adansonia suarezensis que l’on ne trouve que dans la région de Diego Suarez,
- Adansonia madagascarensis que l’on trouve dans le nord et la région de Mahajunga,
- Adansonia grandidieri appelé localement « renala » qui pousse dans la région de Morondava - la célèbre « allée des baobabs »,
- Adansonia rubrostipa connu sous le nom vernaculaire de « fony », il forme l’espèce la plus petite de Madagascar. Ce baobab ne mesure que quatre à cinq mètres et est endémique des forêts sèches de l’ouest de Madagascar.
- Adansonia za, le plus répandu parmi les baobabs de Madagascar, il pousse dans le sud, l’ouest, et le nord-ouest.
Les deux autres espèces sont :
- Adansonia digitata, le baobab d’Afrique, c’est l’espèce la plus répandue et la mieux étudiée qui est présente dans 31 pays africains dans les régions les plus sèches du Sud Sahara jusqu’aux forêts à Madagascar. Il aprobablement été introduit à Madagscar via les Comores mais ne s’est pas naturalisé.
- Adansonia gregorii : cette espèce est confinée au nord-ouest de l’Australie.

Perierii et suarezensis sont actuellement menacées de disparition en raison de l’étroitesse de leur niche écologique qui est mise en péril par la déforestation incontrôlée et la pratique de la culture sur terre brulée (le tavy).

Tous les baobabs appartiennent à l’espèce Adansonia (dont le nom a été attribué par Bernard de Jussieu en l’honneur de Michel Adanson -1727-1806-, botaniste et explorateur français qui a le premier décrit l’Adansonia Digitata, le baobab africain), et à la famille des malvacées.
Les baobabs malgaches sont cependant bien différents de leurs cousins du continent : depuis la séparation du super-continent préhistorique, le Gondwana, il y a quelques 160 millions d’années, l’île de Madagascar est restée isolée du continent africain.
L’absence de certains prédateurs a conduit les espèces à se différencier, en s’adaptant à des écosystèmes particuliers. Ce phénomène est accentué par l’existence de plateaux au centre de l’île, qui forment une barrière infranchissable entre la côte ouest et la côte est.

L’arbre «bouteille»
Baptisé arbre bouteille par les Européens, il est parfois qualifié d’« arbre à l’envers » en raison de sa forme qui semble s’être retournée racine en haut.
C’est un arbre africain à caudex du genre Adansonia et de la famille des Bombacacées, selon la classification classique, ou des Malvacées, selon la classification phylogénétique. Le caudex est un renflement de la partie basse du tronc, qui lui permet de stocker l’eau sous forme de sucs (plantes succulentes), afin de faire face aux périodes de sécheresse. Un baobab peut contenir jusqu’à 10 000 litres d’eau.
La plante de baobab ne présente des feuilles que durant trois ou quatre mois. Cette période de foliation coïncide avec la saison des pluies. Elle est généralement précédée par une période de floraison. Les fleurs de baobab sont d’une beauté extraordinaire. Leur couleur varie selon l’espèce, de blanche à orangée en passant par le jaune clair et le jaune vif. Ces fleurs donnent ensuite des grosses baies ayant une forme oblongue ou ovoïde. Les fruits ont un diamètre tournant autour de 100 mm. Ils sont susceptibles de contenir une centaine de graines au goût acidulé et très riches en vitamines. Le baobab, un arbre de croissance lente, est généralement séculaire, voire millénaire. Il a une grande longévité puisqu’il arrive à vivre pendant une période de mille, voire deux mille ans. Il est cependant difficile de déterminer leur âge par des méthodes de dendrochronologie car les baobabs ne produisent pas de cernes tous les ans du fait des sécheresses récurrentes qui touchent la savane africaine.

Un arbre au mille vertus
Cette essence et ses fruits font l’objet de nombreux usages traditionnels, ou rénovés (alimentaires, cosmétiques et utilitaires variés).
Madagascar, l’Île aux BaobabsMadagascar, l’Île aux Baobabs
Madagascar, l’Île aux Baobabs

Le fruit du baobab (les akoussa ou pain de singe) se présente sous une forme oblongue d’environ 100 mm de diamètre et 200 mm de long. Il contient des graines enrobées d’une pulpe déshydratée qui est comestible. Son goût acidulé plaît aussi bien aux humains qu’aux animaux (d’où leur appellation de «pain de singe»). Ils sont très riches en vitamines B1 et C et contiennent deux fois plus de calcium que le lait.
La pulpe des fruits frais ou séchés mêlée à de l’eau fournit une boisson rafraichissante appelée bouye ou jus de bouye. En Afrique de l’Ouest et Afrique australe, la décoction de la pulpe sèche du fruit est utilisée comme anti diarrhéique pour ses propriétés astringentes. La pulpe a jadis été utilisée contre le paludisme. Elle est également utilisée comme fébrifuge et dans l’hémoptysie. La pulpe est préparée en porridge dans l’agalactie (absence de lait après l’accouchement). Depuis juillet 2008, le fruit est autorisé à la vente par la Communauté européenne.
La légende raconte ici que, les baobabs s’étant mal tenus au banquet donné au Paradis en prévision de la Création, le Bon Dieu, pour les punir, aurait décidé de les planter à l’envers avec les racines à la place des branches... leur donnant ainsi cette apparence si singulière ! .
Au Mali, au Pays dogon, le fruit séché du baobab est transformé en «maracas» après l’avoir percé de petits trous et décoré au fer rouge
La pulpe de baobab est un complément alimentaire naturel recommandé aux enfants pour favoriser une bonne croissance. Elle est riche en calcium (3 fois plus que le lait) qui est important dans le renforcement des os et l’acquisition de dents solides. Elle contient du magnésium renforce le système immunitaire et les os. La teneur en fer de la pulpe de baobab est plus élevée que la viande rouge ou les épinards. Une carence en fer conduit notamment à un affaiblissement du système immunitaire.
Quand les enfants et les mères allaitantes ne mangent pas assez de fruits et légumes ils courent le risque d’avoir de faibles apports en vitamines A et C, vitamines du complexe B (thiamine, la niacine, de riboflavine et d’autres vitamines ,carence qui peut être supplées par la pulpe de baobab. Une consommation régulière de pulpe de baobab, va aider l’enfant dans une croissance harmonieuse.

Les graines du baobab se consomment grillées et sont également très nourrissantes. On s’en sert parfois pour remplacer le café. On en extrait encore une huile alimentaire. Riches en phosphate, les graines sont utilisées pour la fabrication de savon et d’engrais.

La feuille de baobab riche en protéines et minéraux (calcium, fer, potassium, magnésium, manganèse, phosphore et zinc) se consomme bouillie. Au Sénégal, le «lalo» est une poudre de feuilles de baobab séchées que l’on incorpore aux céréales ou aux sauces, notamment lors de la préparation du couscous de mil. Elle est également utilisée en décoction dans des tisanes médicinales et contre le paludisme. La feuille peut également servir de fourrage pour le bétail durant la saison sèche.

Les jeunes pousses et les racines des jeunes plants sont consommées comme des asperges.

L’écorce est fibreuse, grise et lisse, quelquefois irrégulièrement tuberculée. Elle a la particularité de pouvoir se régénérer.
Elle a été utilisée comme fébrifuge et sert à confectionner cordes et cordages.

La sève entre dans la fabrication du papier.

Au sud de Madagascar, on creuse le tronc des baobabs afin de les transformer en réservoirs d’eau pour la saison sèche, mais le bois est trop mou et gorgé d’eau pour d’autres usages.

Étymologie
Son nom vient de l’arabe bu hibab, fruit à nombreuses graines. En effet, chacun de ses fruits ovales contient souvent plusieurs centaines de graines.


Recette du jus de renala,
pulpe de baobab

Ingrédients :
- 0.5 litre d’eau
- 4 cuillers à soupe de renala moulu
alt- 50 g de sucre en poudre
Préparation :
Verser le renala moulu dans l’eau et laisser reposer 6 heures au réfrigérateur. Filtrer, puis ajouter le sucre.
A partir de cette base, parfumer le jus de renala en y ajoutant votre note personnelle : feuilles de menthe, nectar d’ananas, nectar de goyave, nectar de fruit de la passion, sirop de bissap, sirop de mangue…
En option, ajouter du lait en poudre ou un peu de lait de coco.
Remuer avant de servir.
Se conserve 3 jours au réfrigérateur.
En plus de son apport en vitamines, cette préparation est un antioxydant naturel.

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