Vendredi, 19 Juillet 2013 |
Une promotion à la vitesse grand V. C’est l’un des principaux commentaires qu’on entend quand on parle de Richard Ravalomanana. Il est très vite parvenu au plus haut de l’échelle du commandement de la Gendarmerie nationale sans suivre nécessairement le circuit classique de ses prédécesseurs mais il est surtout passé du grade de colonel au général de division en à peine 4 ans. La même vitesse vertigineuse caractérise également l’avancée en grade du ministre de la Défense. Curieusement, on ne parle pas beaucoup de cette promotion de Lucien Rakotoarimasy, le second général de corps d’armée que compte l’Armée malgache après Marcel Ranjeva. Les rumeurs qu’il a déjà démenties dans ces colonnes, lui imputent plutôt des projets de cession de terrains militaires à des privés pour en faire des centres commerciaux et/ou touristiques. L’avancement du président du CMDN (conseil militaire de défense nationale), le général de division Ranto Rabarisoa, lui paraît tout à fait normal quoique l’ancien aide de camp de l’amiral Ratsiraka quand ce dernier était à la tête de l’Etat, ne soit pas passé par de gros postes de commandement. A la fois président du conseil d’administration de l’ACM (aviation civile de Madagascar), on s’étonne de son silence face à la très controversée RSA (redevance de sûreté aéronautique). Peut-être qu’il veut s’accrocher à ce poste après sa mise à la retraite depuis le 31 mars dernier, retraite qui ne l’empêche pas pour le moment de se retirer du CMDN. Enfin, le Chef d’état major de l’armée, le général André Ndrianarijaona, qui est le plus discret des chefs militaires n’est pas moins ménagé par les critiques voire les hostilités contenues dans un tract qui circule au sein des forces armées mais de plus en plus aussi en ville. Les critiques contre l’avancement du général Ravalomanana, les rumeurs contre le ministre de la Défense, la position actuelle du général Ranto tout comme la nomination du frère par alliance d’André Ndrianarijaona au poste de commandant de l’école des sous-officiers d’Antsirabe sont les plus softs de ce long tract soit-disant émis par les jeunes officiers de la 18ème promotion de l’académie militaire. Des « révélations » impossibles à vérifier y sont rapportées pour discréditer davantage le commandement militaire. L’objectif de ce tract est, en effet, de remettre en cause la hiérarchie. L’initiative peut effectivement venir des rangs mêmes de la Grande Muette. Il peut s’agir également d’une manipulation venant de la société civile ou/ou de politiciens avec ou sans la participation de militaires. En tout cas, ce tract intervient dans une période où à tort ou à raison, certains se résignent à croire que les forces armées ne peuvent plus constituer le dernier rempart pour le pays. Combien de personnes ont espéré secrètement un coup d’Etat militaire pour dégager une bonne fois pour toute les politiques sans que les militaires aient bougé le petit doigt ? Toujours est-il que quelle que soit son origine, ce tract rappelle aux dirigeants et aux chefs militaires que la frustration pour ne pas dire la contestation existe au sein des forces armées. Sans vouloir reprendre le fond de ce tract, un passage attire d’ailleurs l’attention : « non-application volontaire des dispositions prises lors des dernières assises militaires, qui d’ailleurs, ne font qu’envenimer les frustrations et les dissensions régnantes au sein de l’armée ». Les auteurs anonymes de la contestation exige ainsi un audit et la tenue des états généraux et carrément de passer le commandement des forces armées aux jeunes officiers. Cette dernière exigence traduit bien la jeunesse et l’inexpérience des auteurs du tract. Il est, en effet, impensable qu’Andry Rajoelina remplace par exemple Richard Ravalomanana à la tête de la Gendarmerie tant qu’il reste au sommet de l’Etat. Contrairement aux officiers généraux et supérieurs malgaches qui n’ont d’autre chose à faire qu’à grossir la bedaine, le général Ravalomanana n’hésite pas à monter littéralement au front. Comment un régime va-t-il se séparer des chefs qui le protège ? Comment ne les récompense-t-il pas quand depuis l’amiral Ratsiraka, il est de règle que la promotion au grade de général est politique ? Quoique les hostilités soient contenues dans une feuille de papier et sont d’origine anonyme, les chefs militaires et la classe politique en général doivent, en tout cas, en tenir compte et agir en conséquence. C’est la crédibilité des fores armées qui est aujourd’hui en jeu. Déjà que l’insécurité généralisée donne l’impression qu’il n’existe plus aucune force de l’ordre dans le pays. Salomon Ravelontsalama . Source: La Gazette de la Grande Ile |
Friday, July 19, 2013
Forces Armées: Hostilités contre les chefs !
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