Ankatso : Forte mobilisation contre la vente du patrimoine foncier de l’université
13 juillet 2013
Le dossier sur la vente d’une parcelle de terrain de plus de 39 ha appartenant à l’Université d’Antananarivo à un promoteur privé, a fait monter la tension d’un cran à Ambohitsaina, hier matin.
Forte mobilisation, hier, à Ankatso pour les étudiants menés par les associations pédagogiques, les enseignants-chercheurs ainsi que le personnel administratif et technique (PAT), pour leur manifestation de « défense du patrimoine foncier de l’université ». L’objet du courroux dans le campus d’Ambohitsaina est la vente d’une parcelle de terrain appartenant à l’Université d’Antananarivo, à un promoteur privé. « Sur les 50 ha de terrains de l’Université, 39 ha 79 a et 36 ca sont concernés par cette vente décidée par la vice-primature chargée du Développement et de l’Aménagement du Territoire (VPDAT), soit environ 78 % du patrimoine foncier de l’Université. Nous protestons énergiquement contre de tels agissements qui représentent une grave menace sur le patrimoine de l’Université et compromettent l’avenir des étudiants », affirment face à la presse, les associations pédagogiques des étudiants. Pendant deux heures, étudiants, PAT, enseignants et syndicat des enseignants chercheurs, ont exprimé leur ferme opposition à ce dossier.
Sursis à exécution. « Ce terrain appartenant à l’Université, la VPDAT veut le céder à un promoteur privé en vue de le transformer en terrain de golf, à savoir le ‘Golf International d’Ankatso’ », explique le directeur de cabinet de la présidence de l’Université d’Antananarivo, Alain Andriamiandravola. Et à lui de retracer la chronologie de l’évolution de cette affaire : « ce dossier a déjà été débattu dès 2011 au conseil d’administration de l’Université, seul habilité à prendre des décisions relatives au patrimoine foncier de l’université, mais le dossier a été rejeté. En 2013, un décret a été signé en mars et un arrêté, sorti le 16 avril (ndlr. arrêté n° 8651/2013/VPDAT/SG/DGSF). Le 14 mai, la nouvelle présidence de l’Université a déposé une requête auprès du Conseil d’Etat en vue de l’annulation de cet arrêté. Le sursis à exécution date du 17 avril. Une semaine après, le 24 mai, des tentatives de bornage du terrain par des agents venus sur place, ont été refusées par les responsables universitaires ».
Suite. Il y a bien longtemps que l’esplanade d’Ankatso n’était plus aussi noire de monde comme elle l’était, hier, pour une manifestation. Etudiants comme enseignants et personnel non enseignant affirment que la balle est maintenant dans le camp de la VPDAT. Les étudiants, pour leur part, ont affirmé qu’ils envisagent d’autres actions, sans en préciser les détails, au cas où aucune issue favorable ne serait trouvée dans cette affaire.
Hanitra R. de Midi Madagascar
« Il n'y a que les bâtiments existants qui ne sont pas affectés par ce projet. Dans ce cas, l'université d'Antananarivo ne pourra plus envisager une extension de bâtiments, ni de salles de classe si ce projet est concrétisé », a expliqué un responsable du patrimoine de l'université d'Antananarivo.
Selon ce responsable du patrimoine, le plus étonnant dans ce projet est que le Conseil d'administration de l'université d'Antananarivo a refusé ce projet en 2011 et en 2012, et que le Conseil d'État de la Cour suprême a déjà ordonné un sursis dans son arrêt, le 17 mai. « Le 24 mai, des géomètres ont mis 72 bornes sur ces 39 ha », a-t-il souligné.
De l'autre côté, le secrétaire général du ministère de l'Enseignement supérieur, Horace Gatien, rejoint également cette opposition affichée par les universitaires sur ce projet de terrain de golf. « Le ministère de l'Enseignement supérieur soutient cette cause défendue par les enseignants et le président de l'université. L'université ne pourra plus se développer si des activités autres que l'enseignement seront créées à Ankatso », a conclu Horace Gatien.
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