Sunday, July 07, 2013

SYMPTÔMES DU DIABÈTE : COMMENT LES DÉPISTER PRÉCOCEMENT ?


Symptômes du diabète : comment les dépister précocement ?
On estime qu'entre 500.000 et 800.000 Français ont un diabète qu'ils ignorent. Pourtant, il est essentiel de dépister le diabète avant que ne surviennent les complications liées à cette maladie.
Le Pr Patrick Vexiau* indique clairement les symptômes évocateurs du diabète et les personnes les plus à risques.

Peut-on être atteint de diabète sans le savoir ? Comment est alors effectué le diagnostic d'un diabète ?

Pr Patrick Vexiau : OUI, on peut être atteint de diabète sans le savoir.
On estime actuellement qu'il y aurait entre 500.000 et 800.000 diabétiquesqui s'ignorent en France, en plus des 3 millions de diabétiques connus. Plus précisément, les données de l'UKPDS (United of Kingdom Prospective Diabetes Study) ont montré que le début réel du diabète précédait de 8 à 10 ans le diagnostic de la maladie.
Dans plus de 80% des cas, le diabète est diagnostiqué à l'occasion d'une prise de sang demandée à titre systématique. Dans les unités de soins intensifs cardiologiques, 20% des patients sont en fait atteints de diabète et la moitié d'entre eux sont diagnostiqués à l'occasion de cette hospitalisation, et donc pour une complication coronarienne aiguë. Ainsi, chez de nombreuses personnes, le diagnostic du diabète est effectué à l'occasion d'une complication de la maladie, sachant que celle-ci survient dix ans et plus après le début du diabète, confirmant donc que le diagnostic est souvent méconnu pendant une décennie entière.

Comment repérer les symptômes du diabète ?

Pr Patrick Vexiau : Les symptômes évocateurs du diabète sont l'existence d'un syndrome polyuro polydypsique, c'est-à-dire l'apparition d'une soif importante liée au fait que le patient urine fréquemment, en particulier la nuit, ce qui le réveille et nécessite de se lever. Cependant, ces symptômes ne se manifestent que quand le sucre apparaît dans les urines, ce qui se produit lorsque la glycémie dépasse 1,80g/l. En pratique, cela veut dire que la glycémie est largement au-delà de 2g/l lorsque ces symptômes sont visibles. Souvent alors s'associe un amaigrissement. Ainsi, lorsque ces symptômes apparaissent, le diagnostic est déjà très tardif. Il faut donc insister sur le fait que ce n'est pas sur les symptômes directement liés au diabète qu'il faut évoquer la maladie, mais devant les manifestations qui prédisposent au diabète :
  • C'est avant tout l'existence d'antécédents familiaux. Si un parent est devenu diabétique connu à l'âge de 50 ans et qu'il était méconnu pendant 10 ans, la maladie est donc apparue vers l'âge de 40 ans. C'est alors dès 35 ans qu'une recherche systématique périodique doit être réalisée chez les enfants.
  • L'existence d'autres anomalies comme une dyslipidémie, une hypertension artérielle ou un syndrome inflammatoire non expliqué, doivent faire rechercher un syndrome métabolique, lequel s'associe fréquemment au diabète.
  • Enfin, le manque d'activité physique et le surpoids sont des facteurs majeurs révélant une prédisposition génétique au diabète. Les patients peu actifs et/ou en surpoids doivent faire rechercher régulièrement l'existence d'un diabète, et en particulier lorsque l'obésité est de type androïde (obésité abdominale).
  • On sait que les patientes diabétiques ont souvent eu de gros bébés à la naissance. Ainsi, toute femme ayant eu un enfant d'un poids supérieur à 4,5kg doit faire rechercher périodiquement un diabète.
Ce n'est qu'au prix d'un dépistage et d'une recherche systématique que l'on peut arriver à diagnostiquer suffisamment tôt et donc à traiter le diabète, afin d'éviter les complications.

En l'absence de dépistage et de traitement du diabète, quels sont les risques ?

Pr Patrick Vexiau : En l'absence de dépistage et de traitement du diabète, le principal risque est que la maladie se révèle par une complication.

Le plus souvent, il s'agit d'une complication d'ordre vasculaire (insuffisance coronarienne, infarctus, accident vasculaire cérébral, artérite des membres inférieurs).
Il peut s'agir aussi d'atteinte des petits vaisseaux, de la rétine avec une baisse de l'acuité visuelle, d'atteinte rénale avec apparition d'albumine dans les urines, puis d'insuffisance rénale patente (le diabète devient la première cause d'insuffisance rénale terminale et donc de mise au rein artificiel).
Il peut s'agir encore d'une atteinte nerveuse (neuropathie), d'un accidentcomme une paralysie faciale ou une atteinte de l'oculo-motricité.
Dans le cas d'une neuropathie avec atteinte des nerfs périphériques, apparaissent des signes de polynévrite et une sensation de brûlure sous les pieds ou l'impression de marcher dans du coton.
Et enfin, des complications aiguës sont favorisées par un diabète non équilibré et donc non diagnostiqué. Il peut s'agir par exemple d'une infection à partir d'une plaie qui cicatrise difficilement.
Le diabète est donc une maladie sournoise qui entraîne à bas bruit une atteinte en particulier des vaisseaux responsables de complications. L'objectif est donc un diagnostic précoce pour éviter le risque de complications, voire même un diagnostic au stade de prédiabète pour traiter par les mesures hygiéno-diététiques avant même que le diabète n'apparaisse.
* Le Pr Patrick Vexiau est le secrétaire général de l'Association française des diabétiques (AFD) et chef de service diabétologie et endocrinologie de l'hôpital Saint-Louis à Paris (AP-HP).



DIABETE : L’AMPLEUR DE L’EPIDEMIE

Comprendre le diabète
Le diabète a atteint les proportions de ce que l'on qualifie d'épidémie. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), on estimait à 356 millions le nombre de personnes souffrant du diabète dans le monde en 2011. L'OMS prévoit 438 millions de cas de diabète d'ici 2030 soit 7 % de la population mondiale

Le diabète dans le monde

Toutes les 7 secondes, 1 personne meurt du diabète dans le monde, selon la Fédération Internationale du Diabète. C'est plus que le sida et la malaria réunis. En 2010, 4 millions de personnes sont mortes des suites du diabète, soit 6,8 % de la mortalité mondiale. La tranche d'âge la plus affectée se trouve entre 40 et 59 ans. On constate depuis quelques années qu'avec l'augmentation de l'obésité chez les enfants le diabète de type 2 apparaît de plus en plus jeune. 

Le diabète de type 1 (10% des cas) et le diabète de type 2 (90%) se caractérisent tous deux par des prédispositions génétiques. Plus importants que la composante héréditaire, les facteurs environnementaux (alimentation, activité physique) constitueraient un paramètre majeur de l'apparition de la maladie. 

Le diabète, notamment celui de type 2 est très présent dans les pays à faibles ou moyens revenus dans lesquels on comptabilise 70% des cas diagnostiqués. On considère néanmoins que plus d'un tiers des personnes atteintes ignorent leur maladie. L'Inde et la Chine sont particulièrement touchées.

Le diabète en France

En France, le nombre de personnes atteintes du diabète s'élevait à 2,9 millions en 2009, c'est-à-dire 4,39 % de la population. 

Parmi l'ensemble des certificats de décès, le diabète était mentionné dans 2,2 % des cas comme cause initiale en 2006. Il était aussi associé à 32 000 décès pour lesquels plusieurs facteurs, dont le diabète, avaient mené au décès. 

En 2007, sur 2,9 millions de diabétiques traités en France, 700 000 patients recevaient des injections d'insuline ...
Chiffres clés

Le coût du diabète

Le diabète est une malade chronique coûteuse pour les familles des malades et pour les autorités sanitaires. Selon l'OMS, le coût de cette maladie représente entre 2,5 et 15% des budgets annuels nationaux attribués à la santé.
En France en 2007 les coûts directs s'élevaient à 13 milliards d'euros auxquels s'ajouteraient quelques 5 milliards d'euros de frais indirects.

Les progrès et les espoirs

Les avancées en termes de prévention, de traitements et de condition de vie des malades ont été très importantes au XXe siècle. Les thérapies se sont multipliées et les avancées en génétique et en biotechnologie laissent entrevoir de nouvelles thérapies totalement innovantes.

VIVRE AVEC LE DIABETE

Vivre avec le diabète
Grâce à une meilleure prise en charge des patients, les conditions de santé des malades se sont largement améliorées. Ils vivent généralement de façon quasi-normale. En 2007, l’Institut de Veille Sanitaire a effectué une enquête sur la santé morale et physique auprès de 3000 diabétiques. Les résultats montraient que les patients avaient une assez grande confiance en leur avenir et que les limitations physiques étaient assez restreintes, bien qu’elles augmentent avec l’âge. Les traitements par injections d’insuline principalement pour le diabète de type 1 et la présence de complications sont par contre un facteur néfaste à la qualité de vie morale et physique.

La « recette gagnante » pour (bien) vivre avec le diabète

Le respect d’un régime alimentaire sain et la pratique régulière d’une activité physique sont des paramètres très positifs. Ils permettent de réduire les risques de complications à des valeurs très faibles. L’étude souligne que la principale difficulté rencontrée par les médecins dans le suivi des patients diabétiques est leur adhésion aux recommandations dans le domaine alimentaire et de la nécessité d’une activité physique régulière. La compréhension de la maladie par les patients est aussi un facteur trop négligé.

Le suivi médical des diabétiques doit donc être régulier et constant. Un contrôle trimestriel de la glycémie est souvent conseillé pour les diabétiques de type2. Par contre, les patients de diabète de type 1 traités grâce à l’insuline doivent surveiller quotidiennement leur glycémie à l’aide de petits appareils individuels. Mal contrôlé, le diabète entraîne un certain nombre de troubles. La tension artérielle, par exemple, doit être surveillée. Les pieds sont également souvent sujets à une mauvaise circulation sanguine et nécessitent une attention particulière. Un contrôle ophtalmologique est enfin préconisé environ une fois par an.

A ce stade, où la maladie reste contrôlée, suivre ces mesures reste peu contraignant. Conserver une bonne qualité de vie et assumer au quotidien la maladie est tout à fait possible. Vous êtes l’acteur principal de votre équipe médicale.

Les espoirs pour demain

Les projets de recherche en cours font espérer de grands progrès pour améliorer encore l’espérance et la qualité de vie des malades.

PHYTOTHERAPIE ET DIABETE
Le diabète est une maladie ancienne dont les symptômes classiques : faim et soif importante avec augmentation du volume d’urine, maigreur ou au contraire obésité, risque de coma, sont bien connus par la majorité des guérisseurs ou tradipraticiens ;
de nombreuses plantes sont considérées traditionnellement comme antidiabétiques certaines sont à l’origine de la mise au point de médicaments ex : le biguanide metformine grâce au Gallega officinalis.

Devant l’augmentation considérable du nombre de diabétiques dans les pays dont le " niveau de vie " s’améliore (ex Inde, Chine, sud-est asiatique, pourtour méditerranéen), de nombreux chercheurs ont évalué l’action pharmacologique de ces plantes traditionnelles et donc leur intérêt en médecine quotidienne dans ces pays où les médicaments synthétiques sont malgré tout assez chers et où la tradition de médecine par les plantes est bien ancrée dans les mœurs ( ex : au Maroc, une enquête dans un groupe de diabétiques (type 2) révèle que 25% n’utilisent que des plantes pour se soigner).

Dans les pays « riches » où le traitement du diabète (insuline- médicaments) est d’un accès facile, il est apparu intéressant d’utiliser la phytothérapie, seule ou en complément, pour diminuer la dose de médicaments synthétiques, mais aussi parce que certains phytomédicaments semblent en même temps capables de lutter contre les complications du diabète (sclérose des vaisseaux sanguins, dépôt athéromateux, artérites et artériolites, hypertension, infections.)
Deux types de substances végétales semblent intéressantes :

celles qui agissent à la manière de l’insuline ou des autres médicaments hypoglycémiants :
  • en empêchant l’absorption du glucose au niveau intestinal
  • en augmentant la synthèse et la libération de l’insuline pancréatique
  • en diminuant celle du glucagon
  • en accélérant la consommation du glucose sanguin (absorption dans les cellules, synthèse du glycogène, des graisses ou des protéines).
D’autres , principalement des tanins,
  • agissent sur le diabete lui-même au niveau cellulaire, en favorisant l’action de l’insuline ( en diminuant la résistance à l’insuline)
  • et sur les complications du diabète par leur pouvoir antioxydant et antienzymatique, neutralisant l’effet des radicaux libres et limitant la réaction inflammatoire dans les différents tissus.
Certains extraits de plantes contiennent parfois ces deux types de substances.
EXEMPLES DE PLANTES UTILISABLES
pour soigner le diabète (de type2) et ses complications
Allium cepa (oignon)
Les composés soufrés sont les molécules actives, la fraction extraite par l’éther éthylique est la plus antidiabétique.
Utilisation :
consommation quotidienne d’oignon cru à raison de 30 à 40 g par jour (assez difficile à supporter), mais l’oignon cuit et son extrait aqueux sont également hypoglycémiants (soupe, infusion), ou teinture mère (40 à 50 gouttes 3 fois par jour)
L’oignon possède des propriétés hypoglycémiantes, antihyperglycémiantes, antioxydantes et il abaisse le taux des lipides sanguins.
Les composés soufrés sont modérément actifs sur la glycémie (assez instables) par contre ces mêmes composés sont intéressants pour leur action sur les complications du diabete : dyslipidémie sanguine (cholestérol et triglycérides) et complications cardio-vasculaires (plaques d’athérome, sclérose vasculaire)

Utilisation :
  • ail cru 1 à 2 gousses par jour (écrasée ou finement hachée),
  • ail en poudre 0,5 à 1g par jour (en gélules gastrorésistantes)
  • ail en teinture alcoolique (20 à 30 gouttes par jour)
L’huile essentielle d’eucalyptus (2 à 3 gouttes 3 fois par jour)
  • est un antiseptique des voies respiratoires
  • mais est aussi considérée par beaucoup de phytothérapeutes comme légèrement hypoglycémiante au même titre que la teinture mère (50 gouttes 3 fois par jour).
L’infusion de feuille est légèrement hypoglycémiante (chez l’animal artificiellement diabétique) par augmentation de la sécrétion d’insuline ;

Exemple d’utilisation :
une cuillerée à café de feuilles sèches brisées
dans une tasse d'eau très chaude,
10 minutes d'infusion,
2 ou 3 fois par jour
Cette infusion a tendance à couper l’appétit, ce qui peut aider à supporter le régime hypocalorique nécessaire à l’équilibre du diabète.
Trigonella foenum graecum (fénugrec)
Les graines de fénugrec, connues pour leurs capacités à faire prendre du poids en cas d’amaigrissement ou de fonte musculaire, sont aussi hypoglycémiantes.
Elles contiennent, en particulier, un acide aminé (4-hydroxyisoleucine) qui accroît la libération d’insuline pancréatique aussi bien chez l’animal (rat) que l’homme.
Les extraits aqueux des feuilles sont également hypoglycémiants et antyhyperglycémiants.

Chez l’homme, un essai clinique, a montré que 50 g de poudre de graines, 2 fois par jour pendant 10 jours, chez des diabétiques non insulinodépendants, réduisait de façon significative la glycémie a jeun et la fuite urinaire du glucose ainsi que le taux de lipides sanguins.
L’effet hypoglycémiant est proportionnel à la dose ingérée qui pourrait donc être abaissée dans un traitement au long cours.
L’extrait éthanolique (teinture) est également hypoglycémiant chez l’animal (je ne connais pas d’essais chez l’homme).
Les feuilles d’olivier sont traditionnellement considérées comme hypoglycémiantes ;
elles contiennent par ailleurs un sécoiridoïde, l’oleuropéoside, aux propriétés hypotensives et antioxydantes (qui permet donc de lutter contre la sclérose des vaisseaux sanguins et l’inflammation de leurs parois)

L’infusion de feuille est moins efficace que
  • l’extrait hydroalcoolique (teinture mère : 60 gouttes par jour)
  • la macération glycérinée de bourgeons en 1D (50 à 100 gouttes par jour)
  • ou la poudre de feuilles cryobroyées(0,5 à 1g par jour) 
Quelques plantes médicinales à tanin :
Juglans regia (noyer)
Rubus fructicosus (ronce)
Rubus idoeus (framboisier)
Fragaria vesca (fraisier)
Morus nigra (mûrier)
Vaccinium myrtillus (myrtille)
Camellia sinensis (thé vert)
Les feuilles et les bourgeons de ces plantes contiennent des tanins "médicinaux" et souvent d’autres composés protecteurs vasculaires ou anti-inflammatoires.
Les tanins inhibent certains enzymes déclenchant ou participant à la réaction inflammatoire, laquelle est peut-être une des causes de l’inefficacité (résistance) de l’insuline au niveau cellulaire.

L’infusion est la préparation la plus simple :
30 à 40 g de feuilles (une petite poignée)
dans 1 litre d’eau très chaude,
infuser 15 minutes,
boire 3 à 6 tasses par jour
Pour le thé vert se contenter des proportions de l’infusion traditionnelle.

On peut aussi employer les teintures mères quand elles existent:
ex : Vaccinium myrtillus
ou la macération glycérinée de bourgeons en 1D
de Juglans regia,
50 gouttes trois fois par jour
Dans les régions tropicales et subtropicales on trouve de nombreuses plantes au potentiel antidiabétique ou dont les feuilles, l’écorce, les fleurs ou les fruits contiennent des tanins utilisables en médecine humain
Voici quelques exemples:
Très utilisée aux Indes malgré sont risque toxique ; la médecine ayurvédique emploie les extraits du fruit, des graines, les feuilles ou la plante entière.
La substance active probable est un peptide ( comme l’insuline).
Des essais cliniques chez l’homme (diabétique) ont montré que l’administration régulière d’extrait de Momordica charantia entraîne une baisse significative de la glycémie.
Cette plante (amère) est utilisée crue (jus, salade), cuite à l’eau (soupe, infusion, épinard), ou frite à l’huile.
C’est une plante considérée traditionnellement comme antidiabétique dans de nombreuses régions tropicales.
Elle contient de nombreux alcaloïdes.
L’expérience montre que les extraits aqueux et éthanoliques (teinture) des feuilles administrées par voie orale chez des rats normaux entraînent une légère baisse de la glycémie et sont antihyperglycémiques chez des rats artificiellement diabétiques.
Le " thé " de pervenche de Madagascar (mode d’absorption traditionnel) est peut-être aussi anorexiant (coupe l’appétit, donc favorise le suivi du régime).
Syzygium cumini (jamelonguier, pistas)
Plusieurs parties de l’arbre sont hypoglycémiantes :
les graines (extrait aqueux et éthanolique, poudre), le fruit, les feuilles (décoction légère ou infusion).

C’est une plante qui contient beaucoup de tanin, les fruits sont astringents ;

les différents extraits entraînent une baisse assez rapide de la glycémie (probablement par libération d’insuline) avec synthèse de glycogène dans les muscles et le foie (ce qui correspond à l’action de l’insuline libérée)
On ne note pas d’effet toxique chez l’animal (rats diabétiques)
Ficus bengalensis (figuier sacré, banyan des Indes)
L’écorce de cet arbre majestueux (ou plutôt de ses racines aériennes) contient plusieurs molécules (glucosides et flavonoides) présentant des propriétés hypoglycémiantes et antihyperglycémiques.
Le glucoside "leucopélargonidine" est le plus efficace : effet hypoglycémiant et baisse des lipides sanguins avec augmentation significative de la libération d’insuline.
L’écorce contient aussi des tanins
Terminalia chebula,Terminalia belerica
Emblemica officinalis , Terminalia catappa
Ces arbres contiennent beaucoup de tanins.
En médecine traditionnelle Hindou, ils sont souvent utilisés dans des préparations associant plusieurs plantes.
La combinaison de leur extraits méthanoliques est commercialisée (Triphala);
administrée par voie orale, 100mg/kg/jour, elle abaisse de façon significative la glycémie (baisse de la résistance à l’insuline);
l’action antioxydante, antiradicaux libres, l’inhibition de certains enzymes (peroxydases) limitent la réaction inflammatoire tissulaire.
Caesalpinia bonducella
C’est une liane puissante, épineuse, des littoraux tropicaux, souvent considérée comme une peste végétale envahissante.

Cette plante, originaire de la région indo-malaise était utilisée par les indigènes des îles Andaman et Nicobar pour soigner les symptômes du diabète.

Des essais sur l’animal ont montré que l’extrait aqueux et éthanolique (teinture alcoolique) de la partie extérieure de la graine (pas l’amande) semblent pouvoir contrôler l’hyperglycémie du diabete de type2 tout en diminuant le taux du cholestérol et des triglycérides sanguins.

Cette plante possède par ailleurs beaucoup d’autres propriétés médicinales.
Phyllantus niruri
En médecine ayurvédique, on prescrit cette petite plante tropicale très répandue pour ses propriétés diurétiques et hypotensives (bien connues) mais aussi hypoglycémiantes à raison de 5g par jour par voie buccale en fractionnant cette dose dans la journée.
Les fleurs rouges du grenadier contiennent du tanin mais en moins grande quantité que les autres parties de cet arbuste.
Elles sont considérées comme un remède contre le diabète dans la médecine Unani(Indes), ce qui a été vérifié chez le rat diabétique (dose : 400mg par kg)
CONCLUSION
Les plantes médicinales ou leurs extraits semblent intéressants dans le cas d’un diabète non insulino dépendant (type2 ).
On prendra garde toutefois à ne pas supprimer brutalement les médicaments prescrits ou utilisés, mais à abaisser leur posologie progressivement (c’est le bon sens) jusqu’à la suspension éventuelle de leur prise mais toujours en surveillant l’évolution de la glycémie et de la glycosurie.
L’association de 2 ou 3 plantes paraît souhaitable, certaines agissent sur la libération d’insuline d’autres au niveau cellulaire périphérique, comme piégeur de radicaux libres, sur le métabolisme des lipides, l’hypertension.


Exemples :
Oignon et myrtille
Oignon et noyer
Fenugrec et ronce
Fenugrec et olivier.
Les tanins ne sont pas sans dangers ; à forte dose ils perturbent la digestion et l’assimilation des aliments, entraînent de la constipation voire favorisent la cancérogenèse digestive.
On utilisera donc les plantes à tanin en cures limitées ou à dose réduite (thé vert, thé de ronce, teinture-mère de noyer ou de myrtille)

Les plantes antidiabétiques peuvent entraîner une chute trop brutale de la glycémie avec malaise hypoglycémique, voire coma, au même titre que l’insuline ou les autres médicaments hypoglycémiants, surtout si ces plantes sont associées à un traitement déjà existant et qui équilibrait le diabete.



Par ailleurs, la recherche d’un traitement bon marché amène parfois des malades du diabète à utiliser un peu n’importe quelle plante, certaines peuvent être antidiabétiques mais à des doses qui les rendent toxiques, d’autres sont trop dangereuses pour un usage antidiabétique (une enquête au Maroc révèle que certains malades utilisent pour soigner leur diabète des plantes aussi toxique que le laurier rose ou le ricin).
Comme toujours le bon sens doit prévaloir et les informations doivent être contrôlées ou vérifiées.

Ceci dit, les plantes médicinales peuvent dans certains cas (prédiabète, diabete modéré) être le seul traitement (associé au régime) et dans les autres cas (toujours diabète type2) peuvent contribuer à faire baisser la posologie des médicaments antidiabétiques tout en luttant contre les complications de cette « maladie ».

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