Un point surprenant dans le récit du braquage d’Andilanatoby de mardi (sur la RN 44) dans lequel le chef de région de l’Alaotra-Mangoro, Ramandehamanana Richard, comptait parmi les victimes. Voyant des camions arrêtés et un tronc d’arbre en travers de la route, le chauffeur du chef de région a voulu forcer le barrage en roulant sur le bas-côté. Mal lui en prit, car un pneu est tombé dans un trou et le véhicule fut immobilisé. Les cinq détrousseurs ont voulu s’en prendre aux occupants du 4x4 officiel, mais avec trois barres à mine, ils n’ont pu briser les vitres blindées. De guerre lasse, ils se tournèrent donc vers un minibus qui venait d’arriver et parvinrent à leurs fins… De sa position, le chef de région fut témoin de toute la scène et a pu en faire plus tard une narration détaillée.
Ce qui étonne, c’est ce chef de région qui roule carrosse, peut-être car le régime de transition roule sur l’or. Si les vitres du 4x4 sont blindées, cela veut dire que la carrosserie aussi l’est, sinon, les bandits auraient pu ouvrir les portières avec une barre à mine. Et si le chef de région Ramandehamanana Richard a une voiture blindée, cela veut dire que ses collègues des 21 régions restantes disposent aussi d’un tel véhicule de sécurité.
Qui sait, après l’épisode du marais Masay où Andry Rajoelina est sorti indemne d’un attentat grâce à sa voiture blindée, l’Etat a peut-être cru utile de doter les 22 chefs de région de cette voiture « qui sauve ». Il est vrai que le régime de transition a pour « dada » les belles voitures neuves car après avoir usé en un peu plus d’un an les véhicules Toyota destinés aux chefs d’Etat du sommet de l’Union africaine de juillet 2009, les hauts responsables étrennent maintenant en ville des Ford flambant neuf. Ces barons du régime ralentissent aux abords des « Tsena Mora » et abaissent la vitre (peut-être blindée) peut-être pour mieux contrôler le fonctionnement de cette création du régime de transition, peut-être aussi pour être mieux vus des pauvres hères qui font la queue pour un ou deux kilos de riz…
En tout cas, ce chef de région de l’Alaotra-Mangoro a un ego plutôt gonflé. Lors de la Journée de la Femme du 8 mars dernier à Anosibe An’Ala, il a personnellement réglementé le protocole à la tribune officielle. Ainsi, il a interdit à une conseillère de la ministre de la Population d’accéder au micro, car selon lui, seul le directeur de cabinet peut représenter officiellement un ministre et parler en son nom. Il a aussi barré le chemin du micro à l’ex-député TIM Raharison Francis Tamisy, peut-être car pour lui, un pro-Ravalomanana n’a pas le droit de s’adresser au public. Signalons simplement qu’à Taolanaro (Fort-Dauphin) mardi, une foule a manifesté pour réclamer le départ du chef de région local et fut dispersée à coups de grenade lacrymogène. Le genre d’évènement qu’on ne rapporte pas sur les médias officiels…
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