Air Madagascar ne s'attendait pas à cet étrange cadeau en ce cinquantenaire qui était pourtant bien parti. « Les résultats d'exploitation de 2008 étaient déficitaires de 11 milliards Ar. Malgré la crise, le déficit était réduit à 5 milliards Ar. Et en 2010, nos comptes sont au moins équilibrés », a annoncé hier Fidy Rakotonirina, lors d'un point de presse.
Entouré du directeur industriel, du directeur des opérations au sol et du chef de département assurance qualité qui faisaient partie de la délégation ayant soutenu le dossier à Bruxelles, l'administrateur délégué de la compagnie n'est pas aussi abattu qu'on pourrait le croire. « Nous positivons la décision de la Commission européenne de nous inscrire dans la liste B qui est totalement différente de la liste noire », déclare-t-il en insistant sur le fait que « la liste B autorise Air Madagascar à continues d'exploiter l'espace aérien européen mais interdit par contre le survol de ces 2 Boeing 767-300 utilisés par la compagnie ».
Ayant reconnu une part de responsabilité de la compagnie qui a plutôt dormi sur ses lauriers après avoir reçu 1 agrément IOSA de 1'TATA en 2010, la certification européenne étant déjà obtenu en 2007, M. Rakotonirina indique que parmi les premières mesures prises ést la constitution d'une cellule de crise au sein d'Air Madagascar pour remobiliser le personnel et sortir pour de bon du « moramora » traditionnel. « Cela fait partie de notre culture mais les normes des sécurité sont de plus en plus exigeantes. En tout cas, Air Madagascar a toujours respecté scrupuleusement lés normes de maintenance et fait de la sécurité la priorité des priorités». « Dieu merci, Air Madagascar est l'une des rares compagnies au mondé dont la fréquence des accidents est très faible»
L'autre mesure est le renforcement du centre industriel d'Ivato (qui assure la maintenance des aéronefs) par le rappel des anciens et même le recrutement d'expatriés pour assister et surtout former l'équipe en place. Bien que ce n'était pas encore programmé selon les exigences de l'exploitation, Air Madagascar a procédé à la grande visite des 2 appareils objet de la sanction. Le directeur technique précise à ce sujet que « contrairement aux rumeurs qu'on véhicule, la porte de la soute de l'un des appareils n'a jamais connu aucun problème. La porte dont on parle est plutôt une trappe d'accès aux moteurs qui fermait normalement mais présentait un défaut d'alignement à la surface car si la norme est de 0,6 nm, cette petite porte était fermée nais était alignée à 3 nm. Dans pareil cas, on appelle le constructeur, notamment Boeing, qui a délivré un NTO (non technical objection). Aussi l'appareil a pu quitter Paris, la réparation a été faite aussitôt son arrivée à Antananarivo).
Pour toutes ces raisons, la compagnie nationale « espère sortir rapidement de cette situation ». Le délai de 3 mois est donné car selon les textes en vigueur en Europe, un pays peut approcher la Commission pour provoquer une réunion s'il estime avoir rempli les conditions exigées. En tout cas, c'est la fréquence des réunions de l'agence européenne de sécurité aérienne semble que l'optimisme est de mise d'autant plus qu'on remarquera que si la réunion de cette organisme s'était tenue du 5 au 7 avril, les 2 appareils Boeing 767 continuaient d'assurer la ligne sur Marseille et Paris jusqu'à mardi dernier. Pour ~ dire que si les appareils étaient vraiment dangereux, 1'Union européenne n'aurait 13 pas attendu deux semaines pour les interdire de vol dans le ciel européen.
Cet optimisme n'exclut cependant pas la nécessité de renouveler ces appareils vieux de 20 ans. « C'est depuis l'année dernière qu'on a discuté avec j le ministère de tutelle et la Présidence sur ce sujet. Air Madagascar a déjà creusé des pistes auprès des éventuels partenaires, banques, constructeurs, Etat. révèle encore M. Rakotonirina en ajoutant que les négociations sont en cours avec les loueurs des 2 Boeing 767.
En attendant l'issue de ces négociations, ces appareils assureront les liaisons sur l'Asie (Bangkok et Guandzou). « Des contacts ont été également entrepris avec les brookers pour des affrètements de ces avions par d'autres compagnies ».
Parallèlement à tout cela, la ligne sous le code MD (Air Madagascar) est assurée par Air Italy qui exploite déjà la liaison Milan-Nosy-be pour le compte de Venta Club. Le premier vol était parti d'Ivato, jeudi après-midi. Le contrat conclu avec cette compagnie qui livre avion et équipage, est prévu d'expirer à la fin du mois. « I1 sera probablement prolongé de 2 semaines sinon plus », ajoute j encore l'adn1inistrateur délégué. « I1 faut que les contrats soient flexibles ».
Virtuellement, c'est la compagnie turque Atlas Jet qui devrait prendre la ~ relève d'Air Italy, les négociations étant en cours de finalisation.
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