Thursday, April 07, 2011
La transition profite à Sakozy
Finalement, la bataille Airbus-Boeing dans le ciel malgache sera remportée par le constructeur européen. La presse spécialisée (Air Journal) et régionale (Le Journal de l’Ile de la Réunion) annoncent, en effet, le remplacement des deux Boeing 767-300 utilisés par Air Madagascar par des Airbus 330-300.
Ces appareils sont concurrents avec à peu près le même nombre de passagers, la même autonomie de vol mais avec un léger avantage pour l’avion européen en matière de rapport consommation de carburants par passager.
D’après les informations parues dans la presse, ce sont les démêlés de la compagnie nationale avec Conférence européenne pour l’aviation civile (CEAC) qui est l’équivalent de l’Aviation civile de Madagascar (ACM), sur la sécurité des deux Boeing 767 qui auraient accéléré la décision de basculer vers Airbus. Pas plus tard que mardi, l’ACM et Air Madagascar ont dû se présenter, pour la seconde fois, pour soutenir le dossier de la compagnie nationale pour que cette dernière ne se voit pas inscrite dans la liste noire des compagnies interdites de vol en Europe.
Selon le compte-rendu du ministre des Transports devant le Conseil des ministres, hier, « la qualité des dossiers techniques et de la prestation de la délégation malgache a été globalement satisfaisante ». « En tout cas, l’Autorité de Sécurité Aérienne de la Commission européenne va donner son avis ce 20 Avril 2011 ».
Au cours du même conseil, le président de la HAT a fait trois recommandations : « éplucher à fond le contrat de leasing des deux aéronefs actuellement utilisés par Air Madagascar ; actionner juridiquement les responsabilités de la compagnie propriétaire de ces deux aéronefs dans la maintenance technique de ceux–ci ; et, s’armer de vigilance dans ce dossier ».
Ces recommandations sont d’autant plus importantes si l’on se réfère aux déclarations d’Andry Rajoelina, en novembre au Palais des Sports, annonçant la prochaine acquisition d’avions Airbus pour Air Madagascar. La presse qui traite du sujet, rappelle d’ailleurs la présence d’une haute personnalité du constructeur européen à ce meeting. Il s’agit de Hadi Akoum, vice-président en charge des ventes pour l’Afrique et l’Inde.
On pensait alors à un achat d’appareils chez Airbus. Dans le cas présent, les informations publiées parlent plutôt de la mise à disposition de 2 Airbus 300 de la compagnie turque Turkish Airlines à Air Madagascar. S’agit-il d’une solution provisoire ?
En tout vas, il semble que ce projet consolide la coopération entre Madagascar et la Turquie dont les relations diplomatiques ont été nouées durant cette période de transition. En matière de transports aériens, on indique d’ailleurs que parallèlement à la mise à disposition de 2 Airbus 300 par la compagnie turque, Air Madagascar va assurer une liaison directe entre Nairobi et Istanbul (capitale de Turquie). Et en matière de santé, c’est en Turquie que sont construits les modules des hôpitaux annoncés par M. Rajoelina, du moins si on se base au modèle guinéen qui est la copie exacte de la maquette présentée au public.
Pour en revenir à Air Madagascar, on se demande si l’Etat actionnaire va procéder à un achat d’appareils chez Airbus. Dans l’attente d’une réponse à cette question fondamentale, les pilotes et les stewards et hôtesses de la compagnie mais ainsi que tout le personnel technique devront se résigner à se familiariser avec Airbus. Ce qui suppose des formations dont les coûts ne sont pas toujours évidents. Mais quand un constructeur est en phase de gagner un potentiel de marché, il peut assurer la formation gratuitement ou avec un large rabais. En tout cas, ce ne serait finalement pas mauvais pour Air Madagascar de disposer d’une flotte bi-constructeur, le développement technologique étant. On devrait cependant adapter le centre de maintenance industrielle d’Ivato dans la configuration de la flotte.
C’est la seconde fois que la SAFA (Safety Assessment of Foreing Aircarft) a convoqué Air Madagascar. Cette fois-ci la raison est que la compagnie nationale n’a pas fournie l’ensemble des documents techniques relatifs à deux incidents sur ses B767 réclamés par l’instance d’inspection européenne. Et ce, en plus des manquements graves à la sécurité qui auraient été détectés sur des aéroports du pays. Une délégation composée de techniciens de haut niveau du ministère des transports, de l’Aviation civile et d’Air Madagascar s’est déplacée à Bruxelles pour défendre le dossier Air Madagascar face aux menaces de sanctions pouvant être encourues. Il est vrai que si les avions d’Air Madagascar sont interdits d’atterrissage en Europe, la société n’aurait plus qu’à mettre la clé sous la porte. Mais quelle honte pour Madagascar ! Aux premières nouvelles, la délégation de techniciens n’a pas démérité face à la SAFA. Air Madagascar a bénéficié d’un moratoire de trois mois pour se remettre aux normes.
Mais ce délai sera-t-il suffisant pour garantir que la flotte ne connaîtra pas de défaillances techniques ? En conseil des ministres, le président de la HAT a évoqué des moyens de renforcer la flotte d’Air Mad. Mais l’option qui se précise pour sortir de ce mauvais pas est une vraie révolution. En somme, la présence de Hadi Akoum à Madagascar aux côtés du président de la HAT Andry Rajoelina au mois de novembre dernier n’est pas fortuite. Ce Vice- Président en charge des ventes d’Airbus pour l’Afrique et l’Inde serait à l’origine des objectifs actuels de relance d’Air Madagascar à travers des Airbus. La Compagnie nationale se serait rapprochée de la compagnie turque Turkish Airlines. Cette dernière mettra à sa disposition deux Airbus A330 en remplacement des deux Boeings B767 actuels. Dans cette perspective qui devrait se réaliser rapidement, une nouvelle ligne Nairobi - Istambul serait envisagée. Mais quoi qu’il en soit, ce serait l’un des moyens de relever l’image de la Compagnie. Néanmoins basculer vers Airbus risque de réserver des surprises désagréables si elle n’est pas bien préparée. Les spécialistes actuels de l’entretien et de la maintenance sur Boeing devront se spécialiser sur Airbus. La Compagnie ne sera pas à l’abri des changements et des reconversions qui sont absolument nécessaires. Si Air Madagascar arrive à franchir ce cap, elle sera la deuxième compagnie après Air Mauritius dans l’Océan Indien à se doter d’Airbus pour assurer ses vols moyens et longs courriers.
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