Toliara a été, lundi, le théâtre d’un grave cas d’intoxication alimentaire à la sardinelle. Quatorze personnes ont trouvé la mort et 97 autres ont été admises à l’hôpital.
Tout a commencé lundi en début d’après-midi, le va-et-vient de plusieurs personnes transportant des malades victimes d’intoxication alimentaire surprend les passants. Amenées en taxi, en voiture particulière, portées par leurs proches, les personnes intoxiquées affluent en nombre à l'hôpital de Toliara.
Vers seize heures, Jacques Randriamanampison, le chef de service des urgences, dresse un premier bilan : trois morts et 39 personnes hospitalisées. Mais d’heure en heure, la situation s’aggrave. Vers 21 heures, le nombre des victimes passe de trois à neuf morts et plus d’une cinquantaine de malades hospitalisés. Dans la matinée d’hier, le bilan s’alourdit : 12 morts et 88 personnes hospitalisées. Vers 15 heures, le dernier bilan émanant du service des urgences fait état de 14 morts et 97 personnes admises à l’hôpital de Toliara, et plus de 126 personnes soignées, mais qui ont pu rentrer chez eux après avoir reçu les soins nécessaires.
Malgré les mesures d’urgence prises par les autorités, comme le ramassage de tous les poissons sur le marché hier, le manque de communication n’a pas empêché une bonne partie de la population de continuer à consommer ces poissons mortels. « Ce qui explique encore l’affluence dans notre service, de personnes contaminées hier matin, et même dans l’après-midi », explique encore le responsable des urgences.
Poissons mortels
Le clupéidé (sardinelle) ou Gueba, comme l’appellent les Vezo, a cette fois-ci empoisonné tardivement car si sa consommation a été interdite par voie de presse par le service régional de la pêche, du 1er novembre 2010 au 31 mars 2011, curieusement, quatre jours (4avril) après la fin cette date limite, « comment ces poissons peuvent encore être mortels », se demandent les observateurs. « La cause probable de ce drame est la consommation des algues microscopiques vénéneuses, ciguatera, par ces poissons. La floraison de ces algues se situe entre le mois de novembre jusqu’à fin mars mais avec le changement climatique tout peut arriver », explique Gilbert François, chef de service régional de la pêche.
« Le prélèvement des restes des échantillons de ces poissions incriminés à l’institut Pasteur d'Antananarivo peut, dans les prochains jours, déterminer la cause exacte de cette intoxication », souligne encore Gilbert François. En gros, les personnes contaminées viennent surtout de Mahavatse-1 et de Betania. Quelques heures seulement après ce drame, une réunion d’urgence avec tous les responsables concernés a été dirigée par le chef de district de Toliara-I, Romain Gilbert, dans le but de prendre les mesures idoines, face à cette catastrophe.
Francis Ramanantsoa
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