Marc Ravalomanana panique de plus en plus. Il pensait avoir le soutien indéfectible de la SADC et ne s'attendait pas du tout à ce qu'Andry Rajoelina soit invité par le président namibien qui assure également la présidence de l'organisation régionale.
Aussi, de nombreuses sources indiquent qu'il a fait des pieds et des mains pour que son envoyé spécial soit reçu au "State House Republic of Namibia " (palais présidentiel) aussitôt après la rencontre de Hifikepunye Pohamba avec Andry Rajoelina.
Le président namibien met la démarche sur le compte d'une décision de la SADC. Après avoir souhaité la bienvenue au président de la HAT, M. Pohamba a rappelé que la SADC, y compris la Namibie, ne reconnaît pas le gouvernement de facto dirigé par Andry Rajeolina. " Toutefois, à la suite de la mission confiée à la SADC d'assister les parties malgaches à trouver une solution durable, nous avons décidé que la SADC doit discuter avec toutes les parties, y compris Andry Rajoelina".
C'est dans cette déclaration liminaire faite devant la presse avant la réunion en huis-clos que le président de la SADC a révélé que " plus tard, ce jour, je recevrai l'envoyé spécial de Madagascar, leader d'un des partis politiques existants à Madagascar ".
On ne peut reprocher à l'organisation régionale de recueillir l'avis des principaux acteurs politiques malgaches en vue du sommet du 20 mai qui est appelé à trancher sur la feuille de route. Il n'empêche qu'il est plutôt étrange que Marc Ravalomanana n'a pu fait preuve de patience en envoyant tout de suite un envoyé spécial au lieu d'attendre son tour.
En réalité, Marc Ravalomanana et ses communicateurs, en l'occurrence le cabinet sud-africain Meropa Communications, veulent utiliser la plus simple technique de propagande électorale qui consiste à effacer littéralement les arguments de l'adversaire en se prenant la relève du meeting ou de la rencontre. Cette technique repose sur la psychologie sociale selon laquelle une foule ne retient généralement que le dernier discours qui lui est distillé. L'ancien président Ravalomanana connaissant la position de M. Rajoelina sur l'évolution politique à Madagascar.
Hier, Andry Rajoelina a effectivement tenu un discours fidèle à sa position en exposant au " Président Pohamba les réalités vécues à Madagascar depuis Mars 2009 jusqu'à ce jour" (dixit le communiqué de la présidence). Avec, " à ses côtés, le Président du Congrès de la Transition, Raharinaivo Andrianantoandro ", Andry Rajoelina " a fait part à son interlocuteur de l'adoption, par voie référendaire le 17 Novembre 2010, de la Constitution de la 4ème République de Madagascar ". "Il a également réitéré l'adoption, par le paraphe des Acteurs Politiques Malgaches, de la Feuille de route pour la sortie de crise, adoptée par la SADC. Il a, en outre, fait mention spécifique des termes du Point 23 de ladite Feuille de route qui stipule qu' "aucun Acteur Politique Malgache, partie prenante ou non à cette Feuille de route, ne peut ni ne doit s'arroger un droit de veto à l'exécution de cette Feuille de route durant la période transitoire ".
Contrairement à la règle, la Namibie n'a publié (du moins jusqu'à l'heure où nos mettons sous presse ce 19 avril 01h45) aucun communiqué sur la rencontre avec Andry Rajoelina ni celle avec l'envoyé spécial de Marc Ravalomanana.
En tout cas, on se demande pourquoi ce dernier se mobilise autant alors que par rapport à Ben Ali, et Hosni Moubarak, il s'en sort très bien. Dans la feuille de route, un article prévoit une indemnisation de M. Ravalomanana à la suite de la destruction de ses biens. Pas plus tard qu'hier, il est pourtant prouvé des surfacturations faites sur le dos d'Air Madagascar dont le sort est hypothétique. Ses produits laitiers tels la margarine Marna Gold et ses fromages réapparaissent sur le marché avec ce que suppose de recettes conséquentes. Interrogés par la station TV Plus, des responsables de Tiko indiquent que ce sont des faux. La population d'Antsirabe et surtout d'Andranomanelatra sait pourtant que des employés travaillent le lait des vaches de la ferme Tiko dans la banlieue d'Antsirabe. Où vont la production sinon sur le marché ?
En fait, l'entreprise de l'ancien président qui est sous le coup d'énormes amendes fiscales, veut cultiver une image de martyre. Une image que Marc Ravalomanana entend imposer au sein de la SADC où Andry Rajoelina entend également jouer un lobbying. Profitant de cette sortie en Namibie, il programmerait un saut auprès des chefs d'Etat de la région. Ce qui ne serait pas du goût de M. Ravalomanana qui pensait qu'Andry Rajoelina n'oserait jamais rencontrer ses anciens collègues présidents pour " effacer " son image. Ce serait pour cette raison qu'il panique de plus en plus.
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