La réputation des entreprises franches malgaches était telle que les grandes marques mondiales du textile ont délocalisé leur production dans le pays.
Madagascar n'a peut-être pas encore tout perdu après l'éviction de la Grande île du marché américain Agoa. Quelques unités de productions textiles continuaient toujours de tourner et d'exporter leurs productions vers d'autres marchés non américains. Seulement, depuis quelques mois, les professionnels du secteur se rendront certainement compte que le pays est également en train de perdre sa main d'oeuvre.
Recrutement massif. En effet, l'on a remarqué depuis un certain temps que des entreprises opérant dans la zone franche mauricienne recrutent massivement de la main d'oeuvre à Madagascar. Une fuite qui n'a rien de mal en soi, dans la mesure où, elle permet aux jeunes malgaches, dont le savoir-faire et l'habilité ne sont plus à démontrer de retrouver une vie «normale» et de vivre de nouvelles expériences professionnelles. Il faut dire que ces derniers ont réellement de la place à prendre sur le marché du travail mauricien.
Les offres d'emploi concernent tous les niveaux d'activités des entreprises franches allant des postes de machinistes en passant par les chefs de chaîne jusqu'aux contrôleurs qualité. Faut-il encore dire que ces tâches familières aux jeunes malgaches qui ont perdu leur poste à cause de cette crise politique.
Faut-il rappeler que quelque 100 000 employés d'entreprises franches se sont retrouvés au chômage après les évènements de 2009. Les pertes se sont élevées à plusieurs millions de dollars pour les compagnies qui exportaient sur le vaste marché américain.
Changement de direction. Vu sous un autre angle, ces recrutements peuvent signifier que la Grande île est en train de tout perdre, si elle n'a pas encore tout perdu après deux années de crise. En effet, Madagascar, doté d'un avantage comparatif intéressant, main d'oeuvre bon marché ; facile à former ; flexible, a été crainte par les opérateurs économiques de l'île Maurice. Ce sentiment a été ressenti dans d'autres domaines que le textile, en l'occurrence celui des services, plus particulièrement dans le traitement de données. Les entreprises locales étaient aussi bien placées que leurs homologues de l'île Maurice, la mise en place des infrastructures à haut débit (les fameuses fibres optiques) aidant.
Seulement, le courant a changé de direction et il est en train de tout emporter vers l'île soeur. Maurice, faut-il encore le dire dispose d'une expertise en matière de zone franche et cet intérêt porté sur le marché du travail malgache peut s'avérer bénéfique pour les entreprises mauriciennes dans la mesure où celles-ci hériteraient des expériences des techniciens de la Grande île, qui feront le saut dans ce pays.
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