Il n’y a plus de contrôle au niveau des exploitations des ressources forestières et personne ne réagit devant la dilapidation des bois dans nos forêts.
Les professionnels de la filière bois se disent très inquiets de la situation de leur secteur, qui, depuis ces derniers mois, s’était sérieusement dégradée. Ces derniers, les rares qui ont pu obtenir des lots forestiers, avec la méthode d’octroi par voie d’adjudication, tiennent à tirer la sonnette d’alarme, compte tenu de l’accroissement en nombre d’opérateurs illégaux qui s’introduisent dans les forêts sans autorisation ni permis pour dépouiller les ressources forestières.
Bûcherons. «Le massacre continue», devait déclarer un professionnel de la filière bois. Ce dernier indique alors que le nombre de bûcherons engagés par les exploitants illicites pour couper du bois dans les forêts augmente sans cesse. « On a, par exemple, constaté ceci dans la région de l’Alaotra, plus particulièrement à Andilamena et à Tsiroanomandidy», notre source de faire savoir. Celle-ci d’expliquer : «Ces bûcherons sont payés à des prix dérisoires et n’ont aucune notion de gestion des ressources forestières. Ils sont là pour couper les arbres et c’est tout. Le reste, ce n’est pas leur problème»
Ces professionnels font remarquer que depuis un peu plus de deux ans maintenant, les marchés du bois du pays, notamment celui de la capitale, sont approvisionnés par des produits provenant des exploitations illicites. En effet, le nombre d’exploitants forestiers détenteurs de lots forestiers se compte sur les doigts d’une seule main, mais le palissandre et autres essences disponibles sur les marchés dépassent l’imagination. Pire, ces produits perdent de la valeur.
Adjudication. Selon les explications recueillies auprès des professionnels, les exploitations illicites de forêts se sont surtout développées depuis la mise en œuvre par l’administration forestière du mode d’octroi de lot forestier par voie d’adjudication. Faut-il rappeler qu’avant le lancement de cette procédure, le secteur comptait plus de 2 000 détenteurs de permis d’exploitation. Tout ce beau monde a dû abandonner ses sources de revenu alors qu’ils travaillaient dans la filière depuis des années.
En outre, la crise politique, accompagnée souvent de changement au niveau des instances de décision dans les départements ministériels, a favorisé les abus et les pillages des ressources forestières. Et l’on confie même au sein de la filière que des hauts dirigeants seraient également impliqués dans ces exploitations illicites de forêts.
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