On a l’impression que le spectre d’une transition à l’ivoirienne plane à l’approche du sommet extraordinaire de la SADC.
La trêve pascale a été respectée. Aucune déclaration politique ni manifestation à caractère politique n’a été entendue ni organisée durant le week-end pascal. Rien n’avance cependant dans la résolution de la crise. Le statu quo est au rendez-vous depuis les rencontres de Windhoek et de Maputo. Des rencontres qui n’ont en fait rien apporté de positif. Au contraire, elles ont fait monter de plusieurs crans la tension entre les deux camps protagonistes. La HAT et les trois mouvances campent sur leur position. Du côté de la HAT, plus précisément de ces politiciens en perte de crédibilité, on souhaiterait la rupture totale des pourparlers pour leur permettre de rester le plus longtemps possible au pouvoir. Certains profitent de la situation pour récupérer ce qu’ils ont perdu pendant une longue traversée de désert de 9 ans. Les commentaires de la RFI par rapport à la rencontre du président en exercice de la SADC à Windhoek avec Andry Rajoelina les arrangent visiblement. Selon RFI, ce dernier aurait conditionné sa non candidature aux prochaines présidentielles au prolongement de l’actuelle transition.
La seule. La présidente nationale du parti Vert Hasin’i Madagasikara, Saraha Georget Rabeharisoa, est la seule membre des institutions de l’actuelle transition à avoir osé réclamer publiquement la tenue le plus tôt possible des élections pour terminer la crise politique qui prend en otage la vie des 20 millions de Malgaches. Saraha Georget Rabeharisoa est la seule à avoir osé exiger la démission (de leurs fonctions au sein de la HAT) dès maintenant des candidats aux futures élections. Cette mesure visant à assurer la neutralité de l’Administration a au contraire et à la grande surprise des observateurs politiques poussé un candidat considéré comme potentiel aux futures présidentielles à entrer dans le 4e gouvernement de la HAT. La présidente nationale du parti Vert Hasin’i Madagasikara, en revendiquant en même temps la publication des calendriers électoraux, a cependant invité les entités concernées par les élections à ne pas confondre vitesse et précipitation. La coordonnatrice nationale de la 3PE (Plate-forme des Partis pour les Elections) aspire à des élections crédibles et justes, organisées en toute transparence par une CENI élargie et indépendante financièrement.
Vomis par les électeurs. La majorité des membres des institutions (CST, CT, gouvernement) de l’actuelle transition sont des politiciens qui n’ont plus d’avenir devant eux. Certains sont à la tête des partis où il n’y a que 10 personnes au maximum. Certains d’entre eux n’osent même pas se présenter aux élections au niveau des Fokontany. Ces chefs de partis ont intérêt à ce que l’actuelle transition se prolonge. Chose curieuse, des politiciens ont complètement changé de langage une fois nommés dans le gouvernement. Par ailleurs, des membres du Congrès de la transition, qui ne sont pas des élus, se permettent de revendiquer un salaire mensuel de 25 000 000 fmg en cette période où le pays connaît une crise sans précédente. En tout cas, la balle est dans le camp de la SADC. L’indécision de la Communauté de Développement d’Afrique Australe, qui se réunira en sommet extraordinaire au mois de mai, favorisera la pourriture politique et la paupérisation de la population à Madagascar.
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