Mercredi, 28 Mars 2012
La HAT se rattrape. Après moult tergiversations, le régime de facto est enfin parvenu à réhabiliter la résidence de l’ancien Président de la République Didier Ratsiraka.
C’est la Vice-Primature en charge du Développement et de l’Aménagement du Territoire (VPDAT) qui a assuré les travaux de réhabilitation de la résidence de l’Amiral qui pourrait, du coup, effectuer son retour définitif au pays.
Rencontre. Une mission dépêchée par ce département ministériel a procédé récemment à une visite de la résidence d’Ambodiatafana. D’après le rapport de cette mission, tous les travaux ont été réalisés et réceptionnés. Ou presque, parce que, si l’entreprise Alutech a déjà bouclé les travaux de menuiserie en aluminium, Tsaravintana, l’autre entreprise titulaire des travaux doit encore procéder au nettoyage de la résidence et au repli de chantier. En tout cas, Xavier Ratsiraka, le fils de l’Amiral a déjà constaté de visu la finition des travaux lors d’une rencontre qu’il a eue sur place avec les missionnaires. Xavier Ratsiraka n’a pas manqué, à cette occasion, de transmettre les remerciements de la famille au vice-premier ministre en charge du Développement et de l’Aménagement du Territoire.
Elections. La Vice-Primature qui a, par ailleurs, visité d’autres réalisations dans la partie Est du pays. En effet, une équipe de la Direction des Opérations d’Infrastructures et d’Equipement au sein de la Direction Générale du Développement de la Vice-Primature en charge du Développement et de l’Aménagement du Territoire, a effectué une mission de supervision des travaux en cours dans la région Atsinanana. Il s’agit notamment de la construction du nouveau bureau de la Commune Urbaine de Brickaville, qui sera finie en avril 2012, de la réhabilitation de l’Hôtel de ville de Toamasina au stade de la pose d’échafaudage en vue de la préparation de surfaces pour la peinture extérieure, de la confection du mur d’allège des comptoirs et de la pose de fourreaux pour le lot électricité. Par ailleurs, la construction de 28 logements sociaux de 03 pièces et de 100 logements de 02 pièces est en cours de finition. Apparemment, les ténors de la transition commencent à dévoiler les réalisations, probablement dans la perspective des élections qui sont inévitables pour la sortie de crise.
Didier Ratsiraka : « Je suis indésirable »
On a dû faire preuve de persévérance pour avoir Didier Ratsiraka au téléphone, hier soir. Après un premier contact, il nous a fait poireauter pendant exactement 18 minutes. Qu’importe, l’essentiel est qu’il nous livre ses impressions quant à la conjoncture politique actuelle.
Il était 22 heures. Détendu, l’amiral a répondu à nos questions. Concernant le mémorandum de la Sadec, portant sur l’amnistie. Toutefois, il n’a pas encore été informé du contenu de ce document par ses proches à Antananarivo. Néanmoins, il semblerait que M. Ratsiraka soit exonéré de toutes sanctions. Il peut, donc, revenir librement à Madagascar.
Par la suite, l’amiral s’est livré à disséquer les problèmes politiques et économiques de l’île. « Je persiste et signe que seule une conférence au sommet, entre les principaux acteurs politiques, peut mettre un terme à cette crise. Je sollicite, dans ce sens, la médiation du FFKM. Je demeure confiant concernant l’avenir de notre pays. J’ai des solutions crédibles, mais je ne les dévoilerai que lors de cette conférence au sommet ».
A la question de savoir quand il va définitivement rentrer à Madagascar : « J’ai été déçu lors de mon séjour à Antananarivo. L’Etat, contrairement à ses promesses, n’a pas réhabilité ma villa d’Ambodiantafana, saccagée par des hommes de Ravalomanana, ni me proposait la résidence à Mangarivotra à Antananarivo, en tant qu’ancien chef d’Etat. C’est mon droit le plus absolu. Dès la semaine prochaine, je rentrerai à Madagascar si le gouvernement m’offre un toit… J’en ai marre des rumeurs quant à mon séjour au Carlton. La facture s’élevait à quelque 350 millions fmg, mais ce n’est pas de ma faute. De toute façon, l’Etat malgache, qui détient 34% dans le capital du Carlton, aurait facilement réglé la note… Quoiqu’il en soit, je crois que ce régime transitoire estime que ma présence à Madagascar est indésirable. Pourquoi ? ».
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