Mercredi, 28 Mars 2012
++Le conseil des ministres a adopté, hier soir, le projet de loi d’amnistie. Et ce, après que les juristes de la SADC aient soumis leur recommandation au président de la Transition. Nous publions ci-après une liste non exhaustive de personnalités de la vie nationale qui espèrent obtenir l’amnistie. Il y aura ceux qui bénéficieront de l’amnistie d’autres seront exclus.
Didier Ratsiraka (ex-président de la République) :
L’ancien président contraint à l’exil, est poursuivi par le régime Ravalomanana et fut condamné en 2003 pour détournement de fonds à la Banque centrale de Toamasina d’une montant de 49,249 milliards FMG à 10 ans de travaux forcés et à un million FMG d’amendes. Avec l’accord de Maputo (en 2009), Didier Ratsiraka a bénéficié de l’effacement des peines et des poursuites, mais cet accord fut abandonné assez rapidement. L’ex-président pourrait bénéficier de l’amnistie dans la mesure où le projet de texte ne tient pas rigueur des condamnations relatives aux détournements de fonds.
Marc Ravalomanana (ex-président de la République) :
Le cas du président démissionnaire pourrait être singulier vis-à-vis des politiques. Exilé en Afrique du Sud depuis 2009, Marc Ravalomanana a été condamné à perpétuité par la justice pour « complicité de meurtre avec guet apens » dans l’affaire « Tuerie d’Ambohitsorohitra » en février 2009. Le meurtre et l’assassinat étant des infractions non amnistiables par le projet de loi d’amnistie, et par les recommandations (mémorandum) des juristes de la SADC, Marc Ravalomanana pourrait être exclu de la liste des bénéficiaires de l’amnistie.
Pierrot Rajaonarivelo (président du MDM) :
Secrétaire national de l’AREMA (ex-parti majoritaire), Pierrot Rajaonarivelo s’est posé comme un adversaire politique redoutable à Marc Ravalomanana, au lendemain de la chute du régime Ratsiraka. Contraint à l’exil par le régime Ravalomanana, il fut harcelé judiciairement et condamné pour « complicité d’usurpation de fonction ». L’ancien régime a tout fait pour lui empêcher de revenir à la veille des élections présidentielles de 2006.
Tantely Andrianarivo (ancien Premier ministre) :
Premier ministre de Didier Ratsiraka, Tantely Andrianarivo est capturé par les forces militaires acquis à Marc Ravalomanana en 2002, lors de la confrontation post-électorale entre celui-ci et Didier Ratsiraka. A la fin de l’année 2003, Tantely Andrianarivo est condamné à douze ans de travaux forcés pour détournements de fonds et usurpation de pouvoir. L’homme a pu sortir de prison pour évacuation médicale en France, il n’en est revenu que l’année dernière. Tantely Andrianarivo, dans l’attente de la révision de son procès.
Pety Rakotoniaina (président Tambatra) :
Ex-membre du MFM de Manandafy Rakotonirina, Pety Rakotoniaina fut devenu un adversaire de Marc Ravalomanana, aux élections présidentielles de 2006 avec son mouvement Tambatra. Cet enfant terrible de Fianarantsoa fut poursuivi par le régime de Marc Ravalomanana, et condamné à 5 ans de prison pour détournement des véhicules du PNUD, puis condamné à 10 de travaux forcés pour tentative de coup d’Etat à la Base aéronavale d’Ivato (BANI) en novembre 2010 avec le général Fidy.
Jean Eugène Voninahitsy (président RPSD –Vaovao) :
Ancien député de Maintirano, Jean Eugène Voninahitsy se pose aussi comme victime du régime Ravalomanana. Ce président du RPSD – Vaovao a en effet été condamné en 2005 à deux ans d’emprisonnement ferme avec 4 millions d’ Ar d’amende et 2 millions d’Ar de dommages pour trafic d’influence.
Boniface Zakahely (membre du CST) :
Ex-député de Mananara Nord, Boniface Zakahely, quant à lui, a croupi en prison pour une durée de 30 mois pour coups et blessures volontaires. Ayant retrouvé la liberté comme Pety Rakotoniaina et Jean Eugène Voninahitsy, Boniface Zakahely attend aussi son amnistie.
Andrianatoandro Raharinaivo (président TIM) :
Le président d’une aile du parti TIM, alors membre actif de la mouvance Ravalomanana, fut jeté en prison (mis sous mandat de dépôt) pour son éventuel participation à l’organisation des actes terroristes qui ont secoué la capitale entre 2009 et 2010. Ayant bénéficié d’une mise en liberté provisoire, Andrianatoandro Raharinaivo devint président du Congrès de la Transition. Dernièrement, M. Raharinaivo a affirmé que les poursuites à son encontre n’ont pas encore été abandonnées et son dossier serait toujours en suspens dans l’attente d’une amnistie.
Alain Andriamiseza (Escopol) :
Comme M. Raharinaivo, ancien leader de la mouvance Ravalomanana sur la place d’Ambohijatovo, Alain Andriamiseza serait aussi impliqué dans les affaires de bombes artisanales qui ont terrorisé la capitale (2009 – 2010). Aussi, l’ancien ministre des Pêches et actuellement « centriste » attend-il une fin des poursuites judiciaires à l’issue de l’adoption de la loi d’amnistie.
Mamy Rakotoarivelo (mouvance Ravalomanana) :
A l’issue de la signature de la feuille de route, Mamy Rakotoarivelo, un « ravalomananiste engagé » obtient la présidence du Congrès de la Transition, un poste qu’il convoitait depuis les accords de Maputo et d’Addis Abeba. Impliqué dans l’attentat contre le véhicule transportant le président de la Transition, sur le boulevard du marais Masay, en mars de l’année dernière, l’homme attend une fin de poursuite judiciaire à l’issue de l’adoption de la loi d’amnistie.
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