Samedi, 31 Mars 2012
Andry Rajoelina tente de bafouer les normes internationales en projetant d’organiser les élections cette année.
On a appris à l’issue d’une rencontre que le ministre de l’Environnement Joseph Randriamiarisoa a eue à Paris avec le responsable de la direction Afrique du Quai d’Orsay, que la France a déjà alloué 1,2 millions d’Euro pour la préparation des élections à Madagascar. Par ailleurs, le président Andry Rajoelina a récemment déclaré que les élections seront organisées cette année. On sent derrière ces différentes déclarations une tentative de bafouer les normes internationales en matière d’élections. D’après les Nations Unies, ces normes internationales imposent un délai de préparation d’au moins 11 mois à partir de la mise en place de la dernière Institution de la Transition pour la tenue d’élections crédibles et démocratiques. Or, la HAT évoque la nécessité de se conformer aux normes internationales quand il s’agit d’exclure l’ancien président Marc Ravalomanana du bénéfice de l’amnistie. En effet, les pro-Rajoelina brandissent l’article 5 du projet de loi d’amnistie où les « autres violations des Droits de l’Homme et des libertés fondamentales » figurent parmi les faits non amnistiables.
60 jours. Les explications du chef de délégation de la mouvance Ravalomanana sont claires là-dessus: « Supposons que le président Marc Ravalomanana ait commis des violations graves des Droits de l’Homme. Mais il faut comprendre que dans le terme « graves », il y a répétition des faits. Ce qui n’a pas été le cas. Par ailleurs, quand on parle d’un meurtre auquel la HAT fait allusion en accusant le président Marc Ravalomanana sur la tuerie du 7 février, il y a toujours préméditation. Ce qui n’a pas été également le cas. Le 7 février 2009 à Ambohitsorohitra, la HAT a poussé les gens à franchir une zone rouge. La garde présidentielle a été obligée de réagir au nom du principe de légitime défense. » En tout cas, pour bon nombre d’observateurs, tenir des élections cette année, dont les Législatives en premier, c’est inéluctablement s’acheminer vers une nouvelle crise politique. Normalement, le délai de 11 mois ne peut courir qu’après la mise en place du CFM (Comité du Fampihavanana Malagasy), dernière institution de la Transition.
Appel. Du côté de la CENIT, elle dispose de 60 jours à partir de la date de prestation de serment de sa présidente Béatrice Atallah pour fixer avec les Nations Unies les calendriers électoraux. En respectant donc le délai de 11 mois, les calendriers électoraux seront publiés début juin. Si le CFM est mis en place dans ce délai, la première consultation populaire se tiendra en mai 2013. En tout cas, on se demande si la CENIT de Béatrice Atallah adhère au projet unilatéral de Andry Rajoelina d’organiser coûte que coûte des élections cette année. Un projet unilatéral qui ne peut se réaliser sans l’appui logistique, technique et financier de la communauté internationale. C’est pourquoi la présidente de la CENIT, Béatrice Atallah, ne cesse de lancer un appel aux bailleurs de fonds dont les Etats-Unis, l’Allemagne, la Confédération suisse, la France, le Norvège, l’Union européenne et la SADC à faire preuve de bonne volonté pour faire marcher le processus électoral.
No comments:
Post a Comment