Mis en cause par l'autorité de régulation des télécoms, l'opérateur Orange a rejeté toute responsabilité dans les pannes subies par Free Mobile ces derniers jours, et a menacé de suspendre l'accord permettant à ce dernier d'utiliser son réseau, "si des incidents sur le réseau de Free Mobile devaient affecter [sa] qualité de service", a déclaré samedi un de ses porte-parole.
Une telle décision aurait des répercussions importantes pour les clients de Free puisque cet accord, dit d'itinérance, permet aux abonnés de ce dernier de passer par le réseau de l'opérateur historique dans le cas où il n'y aurait pas de réseau Free disponible. Or, conformément à son cahier des charges, Free ne couvre actuellement qu'un peu moins de 30 % du territoire, et selon le président de l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep), Jean-Ludovic Silicani, "la très grande majorité du trafic des abonnés de Free Mobile passe par le réseau d'Orange".
L'opérateur historique a agité cette menace après avoir été mis en cause par l'Arcep, M. Silicani affirmant dans Le Figaro de samedi que les pannes du petit poucet de la téléphonie mobile étaient dues au contrat d'itinérance. Orange, qui attend de ce contrat des recettes supérieures au milliard d'euros, a décliné "toute responsabilité dans les dysfonctionnements" de Free, alors que le quatrième opérateur de téléphonie mobile a été affecté ces dernières semaines par plusieurs pannes, dont la dernière, mardi, a empêché toute communication entre 17 heures et 21 heures.
DES MOBILES UTILISANT LE RÉSEAU 2G
Lors d'une autre panne début mars, Orange avait par exemple déclaré que l'incident était provoqué par un problème sur un équipement de Free et n'était "en rien lié au contrat d'itinérance et au réseau Orange". Mais selon M. Silicani, "les deux parties ont sous-estimé à la fois le nombre d'abonnés et la quantité de trafic passant par le réseau d'Orange". Ils n'ont également pas assez pris en compte, d'après lui, le fait que les offres à 2 euros de Free Mobile conduiraient les consommateurs à ressortir d'anciens téléphones utilisant le réseau 2G, alors que les téléphones les plus récents se servent de la 3G.
Début 2012, Free Mobile s'était lancé sur le marché avec une offre très agressive pour faire face à ses concurrents : outre un forfait unique à 19,99 euros, la société avait commercialisé une offre dite "sociale" à 2 euros par mois, donnant accès à 60 minutes de communication et à 60 SMS mensuels.
Ce mini-forfait est un succès et l'Arcep estime que "près de la moitié des appels de Free Mobile sont en 2G, mais comme il ne dispose pas d'un tel réseau, ses clients utilisent celui d'Orange", ce qui accentue encore l'encombrement des lignes.
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