Image fournie par l'agence officielle Sana d'armes qui auraient été saisies à Homs, le 7 mars 2012.
L'Arabie saoudite achemine, via la Jordanie, du matériel militaire pour équiper l'opposition. "Dans une initiative de l'Arabie saoudite destinée à mettre fin aux massacres en Syrie, du matériel militaire saoudien est acheminé vers la Jordanie pour équiper l'ASL", a déclaré un diplomate sous couvert d'anonymat. "Les détails de cette opération seront annoncés ultérieurement", a ajouté le diplomate qui s'est refusé à fournir la moindre précision sur la nature des cargaisons envoyées à la rébellion.
A Amman, le porte-parole du gouvernement et ministre de l'information, Rakan Majali, a "catégoriquement démenti cette information", qualifiée de "complètement infondé". "La Jordanie n'a ni discuté ni évoqué la question avec une quelconque partie", a-t-il insisté, sans plus de détails, ajoutant qu'une déclaration officielle serait publiée plus tard.
L'Arabie saoudite, poids lourd du monde arabe, est très critique du régime du président syrien Bachar Al-Assad pour sa répression de la révolte populaire. Mercredi, elle a annoncé la fermeture de son ambassade à Damas et le rapatriement de ses diplomates en poste en Syrie, après avoir rappelé son ambassadeur en août. Le roi Abdallah II de Jordanie a fait lundi une visite à Ryad, où il a discuté de la crise syrienne avec le roi Abdallah d'Arabie saoudite, un proche allié régional.
Le 4 mars, le ministre saoudien des affaires étrangères, Saoud Al-Fayçal, avait estimé à Ryad que l'opposition syrienne avait le "droit" de s'armer "pour se défendre" face aux armes de guerre "utilisées pour viser les maisons". Plusieurs pays, en particulier le Qatar, ont déjà annoncé qu'ils étaient prêts à fournir des armes aux rebelles syriens. L'ASL, formée au départ de milliers de militaires dissidents, comprend également des civils qui ont rejoint la lutte armée, mais ne dispose que d'armes légères face à l'artillerie lourde de l'armée régulière.
Lundi, le ministre syrien de l'information, Adnane Mahmoud, avait accusé l'Arabie saoudite et le Qatar d'être "complices" des "gangs terroristes" à l'origine selon Damas des troubles en Syrie, et estimé que les deux pays étaient ainsi responsables de l'effusion de sang dans le pays.
La vague de violences a fait selon des militants plus de 9 000 morts en un an. Elle s'est poursuivie samedi avec deux attaques, attribuées par les autorités à des "terroristes" et qui ont fait au moins 27 morts et 140 blessés samedi à Damas. "L'Arabie saoudite nous envoie des terroristes!", a commenté l'un des témoins interrogés par la télévision d'Etat syrienne.
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