Samedi, 31 Mars 2012
Les dirigeants de la Transition n’ont pas le pouvoir de délivrer des permis d’exploitation miniers, car cela engage l’Etat pour 40 ans et ne concerne plus les affaires courantes. Pourtant, un permis minier a été délivré vendredi dernier. Il y en aura encore d’autres. Tout cela, contre des commissions, selon le Club de Développement et d’Ethique.
L’Etat délivre encore des permis miniers, malgré le point 8 de la Feuille de route qui limite le pouvoir des dirigeants actuels aux traitements des affaires courantes. Lors d’une conférence de presse tenue hier à Ambatomena, le CDE ou Centre de Développement et d’Ethique a évoqué l’existence d’une commission d’une somme de 12 millions USD touchée par un dirigeant malgache. Cela, pour avoir assuré l’octroi d’un permis minier. « Dès que les investisseurs ont obtenu le permis, ce responsable a tout de suite touché 8 millions USD. Il aura encore 4 millions au fur et à mesure que le dossier évolue », a informé Serge Zafimahova, président du CDE. En effet, cette transaction se fait sous forme de contrat de consultance. Mais il faut reconnaître qu’il est improbable qu’un consultant, en relation publique, touche 12 millions USD en si peu de temps.
Trahison. Pour le CDE, le partage de production est intéressant pour le pays. La société chinoise WISCO a proposé cette pratique. Pour MainLand Mining Ltd, ce partage n’est bénéfique que pour les dirigeants, selon Serge Zafimahova. Dans la pratique, l’Etat ne gagne que 2%, dans le partage avec cette société. Pourtant, la part de l’Etat malagasy ne devrait jamais être en dessous de 25%. D’après le CDE, la différence est empochée par les dirigeants. « Cela est une trahison envers la nation. Certains investisseurs sont de bonne foi, mais ce sont nos dirigeants qui ne pensent qu’à s’enrichir. Pour MainLand, un permis parmi les deux accordés à Analanjirofo a été annulé. Normalement, cette société ne peut faire aucune activité à l’heure actuelle. Or, des travaux se poursuivent encore dans le sud-est de la Grande Ile. Les dirigeants savent cela, mais ils sont complices », a expliqué le président du CDE.
Diamant. D’après des documentations, des gisements de diamant existent dans la zone de Vohipeno. Pour le CDE, c’est pour cela que MainLand s’empresse de travailler dans cette zone, qui est pourtant sacrée pour les Antehimoro. Pour le charbon de Sakoa, une étude faite en 1947 a indiqué l’existence de 10 millions de tonnes, qui allaient être exportés pour la France. Mais faute de ressources financières, seulement 1,7 millions de tonnes ont été exportés. Plus tard, il a été estimé l’existence de 3 milliards de tonnes de charbon dans cette zone. Un deuxième rapport a confirmé quelques décennies après qu’il y a des réserves d’au moins 1 milliard de tonnes de charbon. Des chiffres que les dirigeants actuels semblent ignorer, selon le CDE.
Spéculations. Outre la raquette directe faite par les dirigeants, une autre forme d’enrichissement illégitime a aussi été citée par le CDE. Il s’agit d’une spéculation qu’un Malgache traite avec Samuel Malin depuis plusieurs années. Aujourd’hui, cette pratique se poursuit encore. « Sur le marché boursier australien, il est connu que Sam Malin fera un bénéfice de 50,2 millions USD dès que le permis d’exploitation minier sera délivré à sa société. Nos dirigeants en connaissance de cela exigent 25 millions USD à ce spéculateur, avant de délivrer le permis », a dénoncé Serge Zafimahova du CDE. Bref, on peut cacher des choses à Madagascar, mais sur le marché boursier à l’extérieur, l’accès à l’information est libre via Internet.
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