Le séjour jeudi du chef de la transition Andry Rajoelina à Moroni (Comores) a peut-être ramené la sérénité dans les relations entre les deux pays. Ces derniers temps, en effet, ces rapports furent agités par des incidents diplomatiques peu connus à Madagascar parce qu'ils ont été passés sous silence. Le premier fait : Mourad Saïd Ibrahim, avocat et ancien ministre comorien de la Justice fut nommé ambassadeur des Comores à Antananarivo par le gouvernement comorien en 2009, alors qu'Andry Rajoelina était déjà au pouvoir. Pour on ne sait quelle raison, le régime de transition a refusé l'accréditation de ce juriste, ce dernier pourtant s'est présenté à Antananarivo et a sollicité des audiences auprès des plus hautes personnalités. Sa démarche n'ayant eu aucune suite, Mourad Saïd Ibrahim a présenté sa démission en février dernier au chef d'Etat Abdallah Sambi car, selon lui, il ne pouvait percevoir indéfiniment sa solde d'ambassadeur alors qu'il n'exerçait pas la fonction.
Deuxième incident : un joueur de football comorien connu, Saïd Ali Lothar, d'une équipe de Domoni (Anjouan) a été accusé par la justice de Mayotte de vol et recel, et surtout d'organiser des voyages clandestins de Comoriens vers cette île française. Alors que ce " passeur" séjournait à Mahajanga, le juge d'instruction de Mayotte a adressé à la justice malgache une demande visant à l'extrader. Les autorités comoriennes sont intervenues auprès du régime de transition, sollicitant la non extradition de Saïd Ali Lothar, et il semble que le séjour officiel du chef d'Etat Abdallah Sambi à Madagascar, en février 2011, avait un lien avec l'affaire.
Le régime de transition aurait accepté la doléance comorienne mais subitement, il a extradé le footballeur comorien à Mayotte, au lendemain du passage à Madagascar d'Henri de Raincourt, ministre français de la Coopération. La France a-t-elle promis son soutien au dossier malgache si l'extradition était réalisée ? On ne le sait, en tout cas, le ministre comorien des Affaires étrangères et le chef d'Etat Abdallah Sambi ont convoqué le consul malgache à Moroni, lequel a été sévèrement réprimandé…
Voilà, en tout cas, des affaires qui mettent en évidence un fait : le changement promis n'est qu'un vain mot car comme les régimes précédents, la Haute Autorité de la Transition n'est pas un adepte de la transparence.
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