Jet présidentiel : Retour de la non-transparence

Les commentaires sont toujours de mise concernant l'origine exact des jets privés utilisés par Andry Rajoelina dans ses missions.

La transparence. C'était l'un des chevaux de bataille des tenants actuels du pouvoir pour déboulonner l'ancien Président Marc Ravalomanana. Andry Rajoelina plus particulièrement n'avait jamais cessé de crier haut et fort lors de ses meetings publics pendant, les moments forts de la « lutte populaire pour abattre la dictature » que quand il sera au pouvoir, tout se fera dans la transparence.

Manque de transparence. Plus de deux ans plus tard, les fervents partisans d'Andry Rajoelina déchantent en constatant ses attitudes contraires à ce qu'il avait annoncé au lendemain de sa prise de pouvoir. Il en est par exemple du manque de transparence dont il fait preuve dans certains de ses actes comme c'est le cas sur l'origine réel des jets privés qu'il utilise dans ses déplacements à l'intérieur ou à l'extérieur du pays. Et plus particulièrement de l'Airbus qui l'a transporté dernièrement en Zambie. Rappelons qu'après ce voyage où il a été reçu par le vice-Président et le ministre des Affaires étrangères de la Zambie, Andry Rajoelina s'est contenté de dire que l'avion en question était mis à sa disposition, gracieusement par des amis d'Afrique du Sud. Une imprécision qui a évidemment provoqué des commentaires de tout genre.

Contrepartie. Certains sites Internet d'informations affirment que l'aéronef en question appartiendrait à un milliardaire originaire d'Afrique du Sud répondant au nom de Benny Steinmetz et opérant dans le domaine minier. Il s'agit plus exactement d'un Airbus A 319 immatriculé VPBEX. D'après nos informations, c'est le même avion que le ministre des Mines et des Hydrocarbures, Mamy Ratovomalala, affrète habituellement dans ses missions, notamment dans des pays du Golfe. En tout cas, les observateurs ne manquent pas de faire le rapprochement entre la velléité de certains responsables de l'actuel régime à accorder des gisements miniers à des milliardaires étrangers et ces mises à disposition à titre gratuit de jets privés. Une frange de l'opinion politique ne manque d'ailleurs pas de supposer que forcément, il y a une contrepartie exigée par les propriétaires de ces jets privés. En matière de contrepartie, d'ailleurs la transition en a déjà fait en recevant les 100 millions de dollars de Wisco contre la mise à disposition de l'exploitation du gisement de fer de Soalala.

Flous. Dans tous les cas, pour mettre un terme aux polémiques provoquées par ces histoires d'avion gratuit, le Président de la HAT n'a qu'à donner les détails de cette opération Airbus A 319. Car il ne faut pas oublier c'est le flou qui a entouré l'acquisition d'Air Force One et l'octroi de terrains à des étrangers figuraient parmi les éléments majeurs ayant contribué à la chute de l'ancien Président Marc Ravalomanana. Le pouvoir actuel est-il en train de commettre les mêmes erreurs ?