La filière canne à sucre devrait contribuer à 5,5% du PIB

0,6% du PIB, c’est la part actuelle apportée par la filière canne et sucre à l’économie malgache. Hier lors de la présentation de la stratégie de communication du Centre malgache de la canne et du sucre (CMCS) et du lancement de son site web www.canneasucre.mg au restaurant La Rotonde à Besarety, le ministre du Commerce, Eva Razafimandimby a estimé que plus tard, cette part devrait aller jusqu’à 5,5% du PIB. Pour atteindre cet objectif, la filière devra retrouver sa capacité normale de production et honorer la consommation nationale. S’il faut y ajouter les potentiels comme la bioénergie, cette part devrait connaître un bond encore plus important. En effet, la plantation de cannes à sucre comme matière première pour la production d’éthanol devrait générer de la croissance et du développement. Elle ne devrait pas seulement être l’affaire d’agroindustriels mais également de petits planteurs car autour de l’unité sucrière d’Ambilobe par exemple, l’on compte 2 000 petits planteurs. Il en est de même pour la transformation car depuis des lustres, tous les coins du pays produisent du rhum artisanal qu’il faudra améliorer pur obtenir de l’éthanol. Et cette production en milieu paysan devrait alimenter le marché du combustible ménager. Bref, la filière canne et sucre regorge de potentiels et il reste à exploiter ceux-ci.

Le directeur général du CMCS, Gaëtan Ramindo explique : « A travers la stratégie nationale de la filière qui court de 2007 à 2014, il est question d’améliorer la production pour répondre aux besoins croissants du marché local, accroître l’exportation de sucre et participer ainsi à l’équilibre de la balance commerciale, contribuer au développement rural et à la lutte contre la pauvreté, ainsi qu’à la promotion de la bioénergie ». La mise en œuvre de cette stratégie est financée à hauteur de 158 millions d’euros et cette enveloppe provient essentiellement de l’Union européenne. Pour améliorer le rendement et la production, le CMCS qui travaille pour la promotion de la production de la canne et du sucre vulgarise de nouvelles variétés de canne. Pour l’heure, le rendement tourne entre 70 et 80 t/ha et il peut encore être amélioré selon le DG du CMCS et ce, sans accaparer des vastes terres. Cette approche épouse la position des organisations internationales et onusiennes qui sont contre l’accaparement de terres et notamment de terres agricoles par les cultures de matières premières pour la bioénergie. Ce problème semble ne pas se poser à Madagascar car le pays dispose de vastes terrains non cultivés. Le CMCS travaille donc à la promotion de nouvelles unités d’agro-industrie.

Cette promotion tout comme les autres activités du centre devraient être mieux connues des acteurs locaux de la filière et des marchés à l’extérieur donc ceux de la région (COMESA, SADC…). C’est pour cette raison que le centre a lancé hier son site web et présenté son plan de communication pour 2011-2012. Financé à hauteur de 28 millions Ar, ce plan comprend, entre autres, l’organisation d’événements comme les colloques ou les conférences, l’adhésion à l’Organisation internationale du sucre, le vote du projet de loi sur la ratification de l’accord international du sucre, la mise en relation avec des entités régionales, la participation à des événements d’envergure comme la Foire internationale de Madagascar (FIM) ou encore la foire agricole FIER-MADA.