La formalisation de l’économie via la bancarisation reste encore dans le domaine de l’utopie, à moins que le mobile banking qui utilise le téléphone portable, ne connaisse un important essor. Pour l’heure, certains opérateurs du mobile banking font encore l’objet de récriminations des utilisateurs en ce qui concerne la qualité de leurs prestations. Quoi qu’il en soit, ce système de paiement par téléphone portable devrait à terme accélérer un tant soit peu la bancarisation de l’économie. A l’heure actuelle, seul 1 Malgache sur 7 000 possède un compte bancaire selon les données de la Banque mondiale. Cette situation reflète la forte prépondérance de l’informel et ne permet donc pas à l’économie de connaître un développement certain, sans parler des difficultés de l’Etat pour collecter le maximum de recettes fiscales. Or, le secteur financier de Madagascar est plutôt stable malgré la crise politique et les chocs externes. Cette stabilité relative ne milite pourtant pas en faveur d’une extension des services financiers vers les PME et les ménages. Certes, la plupart des banques commerciales ont un service PME mais ces dernières ont toujours du mal à accéder aux crédits. Toutefois, elles forment avec les micro entreprises l’un des piliers de l’économie nationale.
Sans le mobile banking, le taux de bancarisation de l’économie tourne depuis des lustres autour de 5%, alors que les banques commerciales détiennent la plus grande part de marché du secteur financier avec 95% du total des actifs. Cette grande portion de marché ne s’adresse guère aux ménages et aux PME, elle touche essentiellement les grandes entreprises. De plus, les banques offrent des services peu diversifiés et ne donnent pas l’impression de changer cette situation. Et pour cause, elles sont toujours rentables même en période de crise. Créer de nouveaux produits, surtout pour des branches comme les PME, peut être synonyme de risques plus importants. La microfinance joue, certes, un rôle important dans le financement des PME et des micro entreprises, mais sa croissance demeure encore fragile. Les dépôts dans les institutions de microfinance connaissent une croissance de 62% par an. En revanche, le taux de croissance est seulement de 36% par an pour les crédits. Les axes de réformes proposés par la Banque mondiale portent sur le développement de nouveaux instruments financiers pour aider les banques à ratisser large et à développer des produits comme le crédit-bail et le mobile banking.
Pour ce qui est de la microfinance, son développement devrait être encouragé, alors qu’il faut former et assister les PME dans la préparation d’états financiers appropriés, et faciliter leur formalisation. Ces étapes sont nécessaires pour les aider à accéder aux crédits bancaires. Car il faut noter que la plupart du temps les dossiers des PME ne sont pas bancables et sont donc rejetés par les banques. La Banque mondiale recommande aussi de sécuriser la base légale des certificats fonciers comme garantie bancaire. Ces documents devraient permettre aux paysans d’avoir accès aux crédits mais seules quelques institutions de microfinance les acceptent en tant que garantie.
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