Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-il, âgé de 69 ans, "a succombé à un grand épuisement mental et physique" le 17 décembre.
Le président de la Corée du Nord, Kim Jong-il, dont la santé était réputée chancelante depuis des années, est mort samedi 17 décembre. Son fils Kim Jong-un, né en 1983 ou 1984, a été désigné pour prendre sa succession à la tête de l'unique dynastie communiste de l'histoire, ont annoncé lundi, 19 décembre, les médias officiels du régime communiste.
Le dirigeant nord-coréen, âgé de 69 ans, "a succombé à un grand épuisement mental et physique" le 17 décembre à 8 h 30, heure locale, soit minuit et demie, heure française, a annoncé l'Agence centrale de presse coréenne (KCNA), l'agence officielle. Kim Jong-il, dont la mobilité était réduite depuis un accident cérébral en 2008, est décédé d'un "infarctus du myocarde sévère et d'une crise cardiaque" dans son train au cours d'un de ses traditionnels déplacements sur le terrain, a-t-elle ajouté, soulignant qu'une autopsie avait été réalisée dimanche.
"Tous les membres du Parti, les militaires et le public devraient suivre fidèlement l'autorité du camarade Kim Jong-un et protéger et renforcer le front uni du parti, de l'armée et du public", a exhorté l'agence nord-coréenne. Les funérailles de l'ex-dirigeant ont été fixées au 28 décembre à Pyongyang. Les autorités ont décrété un deuil du 17 au 29 décembre.
RÉACTIONS DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE
A Séoul, le gouvernement était placé en état d'alerte à l'annonce de la mort de Kim Jong-il, les deux pays restant techniquement en état de conflit armé depuis l'armistice précaire signé à l'issue de la guerre de Corée (1950-1953). Le Conseil de sécurité national sud-coréen devait se réunir en urgence lundi.
Même vigilance au Japon, où le premier ministre Yoshihiko Noda a invité les membres de son gouvernement à se préparer à toute conséquence inattendue, notamment sur les questions financière et frontalière, à la suite de l'annonce de la mort du dirigeant. Lors d'une réunion extraordinaire, le gouvernement n'a pas décidé de relever le niveau d'alerte pour les forces japonaises, mais cette question pourrait être de nouveau soulevée lors de réunions ultérieures, a déclaré lundi le secrétaire général du gouvernement Osamu Fujimura.
Les Etats-Unis ont également réagi avec prudence, insistant sur la "stabilité" de la région mais se gardant de commenter sur le fond la disparition de l'un de leurs ennemis les plus acharnés et les plus imprévisibles. "Nous surveillons de près les informations sur la mort de Kim Jong-il. Le président a été mis au courant, et nous sommes en contact étroit avec nos alliés en Corée du Sud et au Japon", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney.
UNE MAIN DE FER
Kim Jong-il a dirigé la Corée du Nord d'une main de fer depuis 1994 et laisse à son fils une économie moribonde dans un pays marqué par la famine et de graves pénuries alimentaires à répétition. L'ex-dirigeant a utilisé la propagande, un culte exacerbé de la personnalité, une armée docile et les camps de travail pour maintenir son pouvoir, comme l'avait fait son père avant lui.
Il a donné tort à ceux qui prévoyaient un effondrement du régime après l'assèchement de l'aide soviétique, au début des années 1990. A la fin de cette décennie, une famine a tué un million de personnes. Mais il est resté "le Cher Leader" et a continué un programme de fabrication d'armes nucléaires, marqué par deux essais, en octobre 2006 et mai 2009.
La Corée du Nord connaît régulièrement des pénuries alimentaires sérieuses. L'Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a relevé le mois dernier une amélioration des récoltes, mais a souligné que de graves problèmes nutritionnels persistaient, estimant que près de 3 millions de personnes continueraient à avoir besoin d'une aide alimentaire en 2012.
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