Tuesday, December 06, 2011

Les carottes sont-elles cuites pour Marc Ravalomanana ?

Marc Ravalomanana : un silence stratégique ?



Nous avions pointé du doigt le silence dans lequel s’était muré à un moment un certain Zafy Albert suite à la nomination de son Premier ministre Omer Beriziky, aujourd’hui nous ne pouvons que constater le même silence de la part de Marc Ravalomanana, depuis son exil d’Afrique du sud.

Qu’est-ce à dire ? Les carottes sont-elles cuites pour Marc Ravalomanana ? Devant ce silence assourdissant, la question est d’autant plus légitime, car nous ne saurons pour notre part passer sous silence les dissensions qui sont apparues au grand jour dans la mouvance Ravalomanana, pour ne citer que ces lettres ouvertes émanant du GTT réclamant la tête d’un certain Mamy Rakotoarivelo, ces charivaris au Magro où le courant ne passe plus entre les derniers partisans du Président déchu et ceux qui se sont empressés d’aller occuper un strapontin, que ce soit dans le gouvernement, au CT ou au CST.

« Diviser pour mieux régner » ? Les résultats sont là : les supporters de Marc Ravalomanana ont bel et bien intégré les « institutions de la Transition », lesdites institutions ayant été validées par la Feuille de route. Cerise sur le gâteau, cette visite officielle chez Nicolas Sarkozy à Paris ce 07 décembre du Président de la Transition.

Mais l’exilé d’Afrique du Sud a montré durant ces longues années qu’il avait plus d’un tour dans son sac et ses adversaires feraient mieux de se méfier de l’eau qui dort, ou de l’eau silencieuse si l’on veut.

Car finalement, intégrer les rouages de la Transition ne serait pas un si mauvais calcul que ça de la part de Marc Ravalomanana. Des ministres dans le gouvernement d’Omer Beriziky qui lui sont fidèles associés à une forte présence parlementaire et sénatoriale sont autant d’atouts qui permettront à l’ancien Président de faire entendre sa voix en temps et en heure.

Ces institutions de la Transition seront normalement en état de marche d’ici peu, puis nous arriverons à la trêve traditionnelle des fêtes de fin d’année. Cette nouvelle configuration des forces politiques nous promet de belles passes d’arme de part et d’autre pour la nouvelle année 2012, avec, en point de mire pour tout le monde, la bataille pour les Présidentielles en 2012, bataille qui s’annonce âpre. En espérant simplement qu’elle ne devienne pas sanglante.


Les conditions de ce retour ne sont pas réunies


Le NOTAM délivré contre Marc Ravalomanana le mois de septembre courant pour une durée de 3 mois expirera le 15 décembre prochain. Questionné à ce sujet, Omer Beriziky a affirmé que jusqu’à présent, il n’a entendu parler d’aucun renouvellement de cette note.

Si le locataire de Mahazoarivo émet des doutes sur le renouvellement ou non du NOTAM délivré à l’encontre du dernier PRM en exil, il est plus certain que Marc Ravalomanana ne sera pas de retour de si tôt. Ayant auparavant esquivé le sujet, le Premier ministre a décidé de déclarer ouvertement que les conditions de ce retour ne sont pas encore réunies. Il a cité notamment la mise en place d’un apaisement politique et social dans le pays. Omer Beriziky est d’un avis que l’arrivée de Marc Ravalomanana pourrait provoquer des troubles dans le pays, autant que sur la scène politique. Cela reviendrait à mettre en péril les efforts si difficilement établis par les acteurs politiques à travers la feuille de route et par les forces de l’ordre pour établir la paix sociale.

Ayant acquis son poste de Premier ministre il y a à peine quelques semaines, Omer Beriziky semble avoir oublié les dispositions de la Feuille de route, lequel document est selon ses propres dires « son unique chef ». Parler ainsi de conditions au retour de l’exulé d’Afrique du Sud serait outrepasser le document de sortie de crise qui veut un retour sans condition des exilés politiques. Certes, l’invitation du Phat à Paris et à la célébration du 100e anniversaire de l’ANC à Johannesburg sont les signes de l’obtention prochaine de la reconnaissance internationale. Une telle attitude de la part du locataire de Mahazoarivo pourrait toutefois être mal vue par la communauté internationale.

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