Enfin, le président de la Transition s’est exprimé sur la crise qui mine les relations entre le corps de la magistrature et celui de la police nationale, après la mutinerie policière de Toliara dans laquelle un magistrat a trouvé la mort. Andry Rajoelina, à Ilanivato, hier, a renvoyé la balle au Premier ministre Omer Beriziky en affirmant « En ce moment, ce dossier est déjà entre les mains du chef du gouvernement qui va incessamment convoquer les ministres respectifs des deux corps. Il est impératif de résoudre ce problème dans les plus brefs délais ». Qu’ont, donc, fait les deux premiers responsables de la Transition en une semaine, alors que la tension entre les magistrats et la police nationale ne cesse d’amplifier ?
Dans le cas où le Premier ministre n’arriverait pas à prendre une décision, ce n’est qu’après que le président de la Transition entrera en lice en vue de réconcilier les belligérants. Depuis le drame de Toliara, les contacts entre le syndicat des magistrats et le corps de la police nationale ont été maintenus. Des pourparlers qui semblent aboutir sur rien.
Hier matin, le ministre de la Sécurité intérieure se serait déplacé à Faravohitra pour rencontrer la ministre de la Justice et les membres du syndicat des magistrats de Madagascar pour présenter ses excuses. Par la même occasion, on apprend aussi que le Premier ministre Omer Beriziky aurait souhaité que la ministre Christine Razanamahasoa quitte également ses fonctions, au cas où le contrôleur général Arsène Rakotondrazaka serait contraint de démissionner. Aussitôt, les membres du SMM ont rejoint le palais de Mahazoarivo pour rencontrer le chef du gouvernement... On attend la suite.
Bref, la mutinerie de Toliara prend une autre tournure et devient un problème politique. Deux ministres sont ainsi sur la sellette…
Face à l’inaction ou à l’irresponsabilité de la hiérarchie policière, du chef suprême des Armées et président du Conseil supérieur de la Magistrature (CSM) qu’est Andry Rajoelina, celui-ci aurait dû prendre des sanctions contre les mutins et puis contre ceux qui n’ont pas été à la hauteur pour maîtriser la crise. Le statut particulier du corps de la police, des militaires et de la gendarmerie nationale prévoit des mesures particulières à prendre par les autorités en cas de mutinerie et de rébellion.
En favorisant les rapprochements et les négociations pour résoudre cette rébellion grave au lieu d’une prise de décision ferme, le jeune chef de la Transition risque de perdre à la fois son autorité… et son ministre de la Justice.
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