Nul ne peut ou ne doit ignorer les difficultés qu'endure la population, difficultés générées en grande partie par cette situation de crise qui se prolonge plus que de raison, en tous cas qui s'éternise au-delà de ce qui était convenu. Y a-t-il eu d'ailleurs une convention quelconque entre le peuple et le pouvoir actuel? En réalité, seul Andry Rajoelina a pris des engagements unilatéraux et populistes devant une foule que l'on a voulu et que l'on veut faire croire être le peuple.
Ces difficultés que chacun perçoit dans le quotidien menacent de s'aggraver en cette période que l'on qualifie de "période de soudure". Si saisonnier que soit le phénomène cette année il risque de faire des dégâts autrement plus durs encore à supporter pour des personnes dont la charge de la pauvreté dépasse le seuil de ce que les institutions internationales ont barèmé de tolérable humainement. Et ce sont les services officiels de l'Institut National de Statistique qui publient ces prévisions qui n'incitent pas à l'optimisme. La courbe des hausses de prix en ce qui concernent les produits de première nécessité affiche des chiffres qui font craindre des chocs brutaux dans le pouvoir d'achat des ménages. Pouvoir d'achat est un bien grand mot quand la réalité interroge sur la résistance développée pour survivre: 20 % de la population survivent dans un état de malnutrition et 60 autres vivent de ne pas manger à leur faim. Chaque jour la situation empire et les informations remontant des régions ne sont pas plus réjouissantes. Dans nombre de fokontany de l'Alaotra Mangoro les rizicultures se désolent d'une baisse de leur récolte de près de 50%.
Quel plan, quel programme, le gouvernement élabore-t-il comme filet de sécurité afin d'amortir les chocs brutaux de cette situation sur une population déjà affaiblie? Le "vary mora" n'est que de la poudre de perlimpinpin qui n'amuse personne, rien que les quatre heures à faire la queue pour quelques kapoaka de riz constitue en soi un outrage à la dignité des gens. A croire qu'on réduit une partie de la population à un état de mendicité.
Mais avec les difficultés que traverse l'Europe actuellement, les malgaches doivent patienter encore un peu, juste un ou deux ans de plus, ils ont l'habitude. De toute façon avec ou sans crise, gouvernement de transition ou avec un chef d'état élu démocratiquement, les politiciens trouveront toujours un prétexte pour ébranler toute forme de stabilité socio-économique dans le pays; alternance oblige!
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