Thursday, July 28, 2011

La vraie doyenne des Français, c'est elle




Bien que la vue et l’audition aient diminué ces dernières années, Marie s’intéresse à l’actualité et à la vie autour d’elle.


En mars dernier, comme l’avait déjà raconté le Journal de l’Ile, Marie Diaz pouvait déjà revendiquer le titre de doyenne des Français. Un honneur qu’elle n’a jamais souhaité recevoir. Pourtant, à 113 ans, la Possessionnaise a un mois de plus que la nouvelle doyenne officielle. Et cette fois, l’information fait le tour de France.
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Le philosophe Blaise Pascal aurait pu l’écrire : “Erreur en deçà des Pyrénées orientales, vérité au-delà”. N’en déplaise à nos amis d’Argelès-sur-Mer (Pyrénées orientales), la doyenne des Français n’habite pas leur village, mais plus loin, vers le Sud, à l’île de La Réunion, dans les hauts de La Possession. Chez nous ! Comme nous l’avions publié dans notre édition du 9 mars 2011, celle qui détient la plus belle longévité de France, 113 ans au compteur, y coule une vie paisible auprès de ses deux enfants qu’elle a rejoints ici en 1983, venant de Rouen. Oui, vous ne vous trompez pas, tout compte fait, Marie Diaz est bien née en 1898, le 22 février, à Sidi Bel Abès (Algérie) précisément. Ce qui revient effectivement à dire que Mme Diaz a connu trois siècles.

Un mois d’avance sur sa “rivale”

Sa date de naissance fait aussi d’elle un petit poisson astrologique, une fille de la Troisième République, née sous la présidence de Félix Faure, en pleine affaire Dreyfus. A cette date, Louis Renault s’apprête à inventer la boîte de vitesse à prise directe, et des inventions modernes telles que le projecteur de cinéma des frères Lumière ou le télégraphe à retransmetteur automatique d’Emile Baudot n’existent que depuis quatre ans. Si nous revenons cette information, c’est tout bonnement parce que Marie Diaz est destituée du titre qui lui revient de droit, à la faveur d’une méprise qui ne cesse de se reproduire depuis le 4 novembre 2010. Samedi dernier encore, La France se cherche une nouvelle doyenne. Mathilde Aussant, 113 ans, vient de s’éteindre à Vendôme (Loir-et-Cher). Le titre de doyenne qu’elle détenait - à tort - est aussitôt décerné par l’Inserm* à Marcelle Narbonne, elle aussi âgée de 113 ans. Encore une fois, le titre est usurpé. L’état-civil est pourtant formel : Marie Diaz, grille d’une courte tête toutes ces prétendantes, nées respectivement les 27 février et 25 mars 1898. Comment expliquer cette bévue ? “On ne peut rien garantir, avait reconnu Jean-Marie Robine, directeur de recherche à l’Inserm, après la nouvelle attribution du titre de “doyenne des Français” à Marcelle Narbonne (lire son entretien par ailleurs). Nous donnons une information publique, mais il faut savoir que certaines familles refusent que le nom de leurs très âgés soit divulgué (…). L’information n’est exhaustive que pour les personnes décédées”.

52 pulsations/minute

En 1997, l’exposition médiatique sans précédent de Jeanne Calment, alors âgé de 122 ans, en a sans doute échaudé plus d’un. La fille de Mme Diaz, Angèle Jam, s’inscrit dans cette logique de protection. Pour elle, il n’y a pas grand-chose à dire, il n’y a rien d’extraordinaire : sa mère n’a pas de mérite particulier si ce n’est d’avoir la chance de posséder “le gène de la longévité”. Marie Diaz, elle-même, est peu encline à raconter sa vie au long cours. Néanmoins, une exception a été faite. Sollicitée par une association toulousaine, l’Amicale des Saïdéens, rassemblant d’anciens “Pieds noirs”, pour son 113e anniversaire, la famille a accepté de donner quelques nouvelles : “Marie emprunte quotidiennement, sans aide, les marches de l’escalier qui mène au 1er étage de sa demeure. Elle se déplace dans la maison et parfois à l’extérieur, sans canne. Bien que la vue et l’audition aient diminué ces dernières années, Marie s’intéresse à l’actualité et à la vie autour d’elle. À deux ou trois reprises, elle a chuté mais ses os ont résisté à ces épreuves. Elle a encore du caractère, et ses journées ne sont pas monotones. Toujours “bon pied, bon œil”, elle poursuit son chemin sans grande difficulté”. L’article livre même quelques données médicales incroyables : lors de sa dernière visite chez le cardiologue, la tension relevée au bras de Mme Diaz était celle d’une jeune femme (12/7) et son cœur battait à 52 pulsations par minute. Marie Diaz finira-t-elle par réclamer le titre de doyenne officielle ? Rien n’est moins sûr, tant sa famille tient à la discrétion. Sauf que l’engouement médiatique pour cette affaire est allé très vite : hier, l’information a été donnée par des journaux tels que La Dépêche du Midi et l’Indépendant puis reprise par l’agence France Presse et d’innombrables sites Internet

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