Tuesday, July 26, 2011

Le changement climatique augmente les rejets toxiques en Arctique

En Arctique, l'effet du changement climatique se manifeste de manière visible par la fonte de la banquise, qui entraîne une montée du niveau des eaux. Mais au-delà, il provoque aussi, de manière plus discrète et insidieuse, une augmentation de la concentration dans l'atmosphère de pesticides et d'autres polluants organiques persistants, ces fameux POP, des substances chimiques que l'Europe cherche à éliminer par tous les moyens.




La Convention de Stockholm, entrée en vigueur en 2004 et révisée en 2009, vise en effet à réduire ou éliminer les rejets de 21 de ces polluants qui peuvent par exemple provoquer des cancers ou des malformations congénitales, dont les PCB, HCB, DDT ou encore le chlordane. Et jusqu'à présent, les mesures prises pour restreindre leur production et utilisation avaient porté leurs fruits : la concentration dans l'air, en Arctique, de plusieurs de ces substances toxiques avait ainsi diminué au cours des dernières décennies.

Mais le réchauffement de la planète est en train d'inverser la tendance. Ainsi, selon une étude publiée dimanche dans la revue Nature par des chercheurs canadiens et norvégiens, les POP qui avaient été stockés dans les sols et les glaces de l'Arctique lorsque les températures étaient encore basses commencent à se volatiliser maintenant que le climat se réchauffe et que la banquise recule.

S'ils ont analysé l'évolution des concentrations aériennes de seulement plusieurs POP, entre 1993 et 2009, ils estiment néanmoins que des milliers de polluants organiques persistants pourraient se comporter de façon similaire. Au final, selon ces experts, leur libération sous l'effet du changement climatique pourrait "saper les efforts mondiaux effectués pour réduire l'exposition de l'homme et de l'environnement à ces produits chimiques toxiques".

Reste à savoir la quantité de substances chimiques stockées dans la région polaire qui pourrait potentiellement être relarguée. "La prochaine étape est de savoir combien de POP les glaces de l'Arctique renferment, quelle est l'ampleur du relargage et à quelle vitesse", explique Hayley Hung, l'une des chercheurs de l'équipe. Le sort de ces polluants dépendra notamment de l'importance du réchauffement climatique dans l'Arctique — qui est actuellement plus important que dans les basses latitudes — ainsi que la manière dont les produits chimiques interagissent avec la neige et la pluie.

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