Votre enfant a volé un jouet chez un copain, un peu d’argent dans votre porte-monnaie ou des bonbons chez le boulanger ? Si le vol est pour les adultes un délit, les enfants, eux, ne sont pas forcément conscients de sa gravité, surtout avant 7-8 ans. Pourquoi volent-ils ? Comment réagir ? Explications et conseils de Marion Haza, psychologue.
Le vol n’est pas associé à quelque chose de mal
Avant l'âge de 5 ou 6 ans, on ne parle pas de “vol”. Petits, les enfants explorent le monde qui les entoure avec le sentiment que tout ce qu'ils voient leur appartient. Ils s'intéressent aux autres et donc à ce qui appartient aux autres !
“Le vol n'est pas associé à quelque chose de mal par l'enfant, souligne la psychologue Marion Haza. Certains volent par exemple pour offrir l'objet à quelqu'un qu'ils aiment, pour lui faire plaisir. Ils pensent que tout est à tout le monde !” Petit à petit, l'enfant doit intégrer la notion de propriété, de respect du territoire de chacun.
Le besoin d’être comme les autres
En grandissant, c'est souvent le désir de s'identifier à l'autre qui pousse un enfant à voler. “Voler procure l'illusion magique que l'on va ressembler à l'autre”, explique Marion Haza. Un enfant est d'abord tenté par ce qui appartient aux gens qu'il connaît, qu'il aime et à qui il a envie de ressembler : sa mère, son père, ses frères et sœurs, ou ses copains.
Mais il vole aussi parfois pour faire comme les autres, prouver qu'il est “cap” et se faire accepter. Un vrai désir d'intégration. “Ce comportement s'accentue à l'adolescence, souligne Marion Haza, avec des vols à l'extérieur, dans les magasins, surtout chez les garçons.” La gravité des vols augmente avec l'âge.
Faire comprendre qu’on n’est pas dupe
Quand on s'aperçoit du vol, il ne faut surtout pas dramatiser. Les enfants testent. “Ce qui est perturbant pour les parents, explique Marion Haza, c'est que l'enfant ment, pour couvrir son vol. Inutile donc de chercher à savoir à tout prix pourquoi il a volé.”
En revanche, on doit lui faire comprendre qu'on n'est pas dupe : on sait qu'il a volé et d'où vient l'objet. L'essentiel, c'est de bien expliquer la notion de propriété : tout n'appartient pas à tout le monde ! Il faut aussi évoquer le coût des choses, dire clairement qu'on ne peut pas, dans la vie, avoir tout ce qui nous fait envie, même quand on est adulte. Rappeler enfin qu'il existe des règles pour vivre ensemble et que voler est interdit, c'est un délit puni par la loi.
L'enfant doit payer sa “dette”
Pour que l'enfant réalise la gravité de son acte, il est important qu'il aille lui-même restituer l'objet, là où il l'a volé. S'il le souhaite, on peut l'accompagner, en lui faisant remarquer que ce genre de situation n'est agréable pour personne !
“Si les parents doivent payer l'objet, souligne Marion Haza, c'est intéressant qu'ils trouvent un moyen à la maison pour que l'enfant paie sa dette, comme des petites corvées. L'idée, c'est que le vol ait un coût réel aussi pour lui”. Ce qui compte dans ce genre de situation, c'est la cohérence du discours des deux parents : ils sont d'accord tous les deux pour dire que voler est grave.
Favoriser un climat de confiance
Si l'on voit que l'enfant ne recommence pas, il n'y a aucune raison de ne pas continuer à lui faire confiance. Bien sûr, il doit comprendre que s'il recommençait à voler, on ne pourrait plus lui accorder la même confiance. On serait obligé de resserrer son espace de liberté : si on avait l'habitude de lui laisser la monnaie du pain, on ne le fera plus.
C'est important dans tous les cas d'être ouvert à la discussion et d'expliquer les choses, pour que l'enfant ne reste pas sur des incompréhensions ou des frustrations. Il se peut, par exemple, que tous les enfants de son âge aient de l'argent de poche, sauf lui. On peut dans ce cas, commencer à lui en donner un peu…
Attention aux vols à répétition
La plupart des enfants volent pour explorer, pour tester. Si on leur explique pourquoi c'est interdit, ils ne recommenceront pas. Quand un enfant continue à voler régulièrement, il faut s'en inquiéter : son comportement cache une souffrance et va souvent de pair avec des problèmes scolaires ou de l'insolence. Il ne faut pas hésiter à consulter un pédopsychiatre.
“Attention aussi aux problèmes de racket, met en garde Marion Haza. Des objets de valeur, de l'argent ou des vêtements de marque qui disparaissent doivent alerter les parents. Cela peut être le signe que l'enfant est victime d'un chantage.”
Mon enfant peut-il devenir un cleptomane ?
Le corps n’est pas le seul élément qui peut être victime de maladies chez l’être humain. L’esprit peut également subir des souffrances tantôt sévères, tantôt négligeables. Pleins feux sur la Kleptomanie, un trouble psychologique très gênant.
La Kleptomanie : un trouble psychologique altérant les relations sociales
Le mot Kleptomanie vient de deux mots grecs : kleptês=voleur et mania=folie. Étymologiquement, la Kleptomanie est « la folie du vol ». La Kleptomanie est un trouble psychologique qui se caractérise par une envie irrésistible de voler. A la différence des voleurs, le cleptomane vole pour le plaisir de voler, non pour le désir de s’approprier les affaires des autres. Le cleptomane agit toujours seul, il ne fait pas une étude préalable du vol qu’il va exécuter. Souvent, il vole des objets qui n’ont aucune utilité pour lui.
La Kleptomanie est un trouble psychologique peu connu dans la société. Pourtant, le cleptomane peut être n’importe qui dans la société. Les psychanalystes de la lignée de Freud affirment que la Kleptomanie résulte d’une sexualité insatisfaite voire même inexistante. Pour le cleptomane, le vol, avec les risques que cela comporte, est comparable au moment de l’orgasme lors du rapport sexuel. D’autres hypothèses soulignent que la Kleptomanie provient de problèmes qui remontent à l’enfance.
La Kleptomanie : comment la soigner ?
Pour le cleptomane, le vol constitue un acte d’apaisement. Il permet d’évacuer les troubles et angoisses dans son for intérieur pour laisser place au plaisir et à l’euphorie. La Kleptomanie agit comme une drogue. Le troublé ne peut pas ne pas renouveler son expérience du vol au moment où une occasion se présente. Les cleptomanes ont souvent des problèmes avec la loi. La seule manière de le différencier des voleurs, c’est l’inutilité des objets qu’ils s’approprient. Il arrive même qu’ils les jettent quand ils ont réussi à les voler.
Les statistiques ne sont pas très précises en ce qui concerne le nombre de cleptomanes en Europe ou dans le monde. Le problème, c’est que les cleptomanes ne se reconnaissent jamais malades. Les sujets sur qui les thérapeutes ont pu faire des tests sont ceux qui ont été appréhendés par la police. La Kleptomanie se soigne par les antidépresseurs mais surtout par des méthodes thérapeutiques précises visant à combattre le mal à la racine.
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