Le chiffre a été diffusé sur Internet hier lors de l’annonce du rachat d’une raffinerie en Chine par la compagnie Sino Union Energy Investment Limited (SEUIG). C’est la première fois qu’une évaluation des réserves a été communiquée même si, en novembre 2009, la compagnie, qui était encore connue sous l’appellation Sunpec, avait annoncé la découverte de pétrole conventionnel sur le Bloc 3113 de Sakaraha, dans le Sud du pays.
Dans le même communiqué officiel, annonçant la reprise de la raffinerie dans la province chinoise de Henan, l’additif expliquant sommairement le groupe indique notamment (en traduction libre): « Sino Union Energy est principalement engagée dans l'exploration pétrolière et de gaz, l'exploitation et l'exploitation de ses gisements pétroliers ; le commerce international de pétrole, de gaz naturel et de produits chimiques. Sino Union détient 100% du capital de deux blocs en gisement onshore dans la République de Madagascar – les blocs 3113 et 2104. Le bloc 3113 recense pas moins de 270 millions de tonnes de réserves de pétrole, et le bloc 2104, 490 millions de tonnes de réserves de pétrole à long terme, et 66,24 milliards de mètres cubes de gaz naturel (…) ».
Le bloc 3113 se trouve dans la région de Sakaraha tandis que le 2104 est localisé dans le Nord-Ouest du pays, dans la région de Maintirano où se trouvent les gisements de grès bitumineux et d’huile lourde de Bemolanga et Tsimiroro. D’ailleurs, les réserves annoncées dans le bloc 2104 seraient l’équivalent de pétrole conventionnel.
Quoique l’annonce de la découverte, en 2009, ait été plutôt prudente en l’attente des nouveaux forages engagés depuis l’année dernière, c’est la première fois que des chiffres sont annoncés sur les réserves de Sakaraha. Dans la moyenne mondiale de 7,6 barils par tonne, le communiqué laisse entendre quelque chose comme 2 000 millions de barils de réserves. Au cours actuel de 100 dollars le baril sur le marché international, on fait facilement le compte sur ce que le sous-sol de Sakaraha recenserait. De quoi faire rêver.
La question qui se pose est pourquoi cette société et le régime en place n’ont fait aucune annonce en grande pompe. Pour la HAT, c’aurait été en effet la plus grande occasion de convaincre et rassurer pour de bon la population, si besoin était, que le pays regorge de richesses. Du pétrole de surcroît, dans cette période critique de litige entre l’Etat et les compagnies pétrolières qui risquent de suspendre leurs approvisionnements.
L’absence d’une communication paraît alors… Sunpec. Cette société qui a été absorbée par Sueig, est toutefois cotée à la bourse de Hong-Kong. Pour dire que l’entreprise est soumise à l’obligation de publier des informations véridiques sous peine de sanctions. En clair, l’additif sur les réserves de 2 000 millions de barils de pétrole à Sakaraha ne serait pas fortuit. Qu’attend donc pour l’exploiter ?
Au-delà des contraintes techniques et économiques, la question serait plutôt politique. Car s’il est de plus en plus prouvé que Madagascar constitue un réservoir incommensurable de ressources minières et pétrolières, le contrôle de l’exploitation de ces richesses pose problème. Ce n’est pas encore vraiment l’EITI qui oblige les dirigeants du pays à une meilleure transparence de la gestion des recettes minières. C’est plutôt la nature des contrats.
Les Chinois qui seraient donc les premiers à pouvoir exploiter le pétrole malgache vont-ils s’aligner à QMM et Ambatovy avec les 2 % (deux) de redevances, octroyés à l’Etat malgache, alors que la règle en vigueur est de 35% ? Sinon, pourquoi attend-on si longtemps pour annoncer la découverte de cette manne pétrolière ?
No comments:
Post a Comment