Tout semble se bousculer. Le régime transitoire est plus que jamais à la croisée des chemins. Cette présente semaine est, en effet, décisive quant à la sortie de crise. Un ballet diplomatique qui s'annonce pourrait aboutir à un compromis censé en finir définitivement aux tergiversations des uns et aux intransigeances des autres... Le moment est peut-être venu pour tous les leaders politiques de se pencher sur l'avenir du peuple malgache. Qu'ils jettent aux orties leurs ambitions personnelles, parfois excessives. Tous souhaitent devenir le prochain chef d'Etat.
Que chacun sache que la Transition n'est pas programmée pour durer éternellement. Désormais, la fin de cette période paraît proche. En fait, deux personnalités, qui comptent dans le règlement de ce conflit malgacho-malgache, seront dans nos murs d'ici peu. Il s'agit d'abord de l'ancien ministre mozambicain Leonardo Simao (médiateur de la SADC), une figure trop connue dans l'île pour ses nombreuses navettes entre Maputo et Antananarivo. Il est attendu dans la capitale ce jeudi, afin de mettre en œuvre la feuille de route.
Ensuite, le 19 février, le ministre français de la Coopération, Henri de Raincourt viendra également dans l'île. Celui-ci est aussi favorable à ladite feuille de route, élaborée par M. Simao. Préalablement, M. de Raincourt a tenu, le 10 février dans son bureau, à rencontrer les trois parlementaires français, Cécile Dumoulin, Jean-François Mancel et Yves Censi, tous de l'UMP, qui ont récemment séjourné à Antananarivo.
L'emploi du temps du ministre français est assez significatif quant à l'objet réel de sa visite. On croit savoir que Paris serait prêt à persuader ses partenaires au sein de l'Union européenne d'appuyer cette quête de reconnaissance internationale de la Transition. En effet, le ministre va respectivement rencontrer Andry Rajoelina, Leonardo Simao, des leaders politiques, et visiter des projets de l'AFD (Agence française de développement). Son but final serait de soutenir la feuille de route, bien que Marc Ravalomanana et consorts soient farouchement contre. Néanmoins, l'aile modérée de la mouvance Arema donne le sentiment d'être en diapason avec le texte concocté par M. Simao. Ni Pierrot Rajoanarivelo ni Tantely Andrianarivo n'ont pas contesté officiellement la feuille de route en question.
Dans tous les cas, la SADC n'a plus le monopole du règlement de la sortie de crise à Madagascar: la France tient à ne pas perdre la main… D'ailleurs, la SADC, représentée, lors du dernier sommet de l'Union africaine, par le président sud-africain, Jacob Zuma, se croyant une force, un acteur incontournable en Afrique, a voulu s'immiscer dans les crises ivoirienne et malgache. Il a été alors remis à sa place par ses pairs.
D'après le dernier numéro du magazine Jeune Afrique (JA), M. Zuma a été vertement critiqué pour son soutien indéfectible au président sortant de la Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo. Tout comme il soutient, depuis deux ans, Marc Ravalomanana.
En effet, selon JA, les membres de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) ont très mal perçu les prises de position de M. Zuma. " Quand la SADC va négocier à Madagascar, nous ne nous en mêlons pas ! " (sic). Par ailleurs, d'après toujours Jeune Afrique, "Laurent Gbagbo aurait procédé à des transferts financiers vers Luanda (capitale de l'Angola) pour se mettre à l'abri du besoin ". Serait-ce le même cas pour l'ex-Président malgache qui aurait placé un important pactole en Afrique du Sud, pour y monter une chocolaterie ?
Quoi qu'il en soit, que MM. de Raincourt et Simao puissent parvenir à convaincre les parties en présence d'accepter cette feuille de route. Qu'elle ne soit une feuille morte…
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