Friday, February 18, 2011

Retour de Ravalomanana , un canular



La radio RFI annonce que Marc Ravalomanana, n'a pas pu embarquer. Son voyage a été refusé par la compagnie . Il était accompagné de son épouse et de 3 personnes.

Pour empêcher le retour au pays de Marc Ravalomanana, l'ACM a pris un notam adressé aux compagnies aériennes desservant l'Afrique du Sud. 24 heures avant la date et l'heure annoncées par Marc Ravalomanana pour son retour au pays, l'ACM (Aviation Civile de Madagascar), sur instruction des autorités supérieures, a pris un notam adressée à toutes les compagnies aériennes desservant l'Afrique du Sud. Ce notam n°A0 192/11 du 18 février 2011 interdit à ces compagnies aériennes d'embarquer l'ancien président Marc Ravalomanana et consorts. Par ailleurs, une mesure interdisant tout vol d'aéronef privé sur l'espace aérien de Madagascar pour la journée d'aujourd'hui aurait été prise. Cette mesure vise visiblement à empêcher l'ancien président de rentrer au pays par un avion privé. Une mesure pareille aurait été prise pour le transport maritime. Parallèlement à ces mesures administratives, les autorités de fait ont mobilisé hier un dispositif de sécurité impressionnant, pour ne citer que l'envoi à Arivonimamo de plusieurs camions bourrés des éléments des forces armées prêts à intervenir.
« Je ne comprends pas cette démarche de la HAT qui, d'un côté, s'est dite heureuse de voir venir Marc Ravalomanana pour exécuter sa peine, et de l'autre, de prendre des dispositions pour empêcher son arrivée. », réagit Mamy Rakotoarivelo, chef de délégation par intérim de la mouvance Ravalomanana. Avant de répliquer aux déclarations de la ministre de la Justice de la HAT : « Je suis étonné d'entendre Christine Razanamahasoa déclarer que ceux qui ont annoncé la venue du président Ravalomanana feront l'objet d'arrestation si ce dernier ne sera pas venu. Je réitère ici que c'est Marc Ravalomanana en personne qui a annoncé le 17 février dernier son retour au pays. Nous n'avons fait que confirmer sa déclaration. Pour nous, Christine Razanamahasoa cherche des boucs émissaires au cas où le président Ravalomanana ne viendrait pas parce qu'on l'empêche de venir. »


L’opinion est actuellement aimantée par ce soi-disant retour de l’ex-président Ravalomanana. Des Tananariviens, particulièrement des proches et sympathisants de l’ancien régime, sont tombés dans le panneau. En effet, plus c’est gros, plus ça passe. Mais, cette fois-ci, la manip’ n’a pas échappé aux observateurs avisés, et nous avec.

Depuis trois jours, une opération est menée afin de faire gober au public que Marc Ravalomanana reviendra à Antananarivo, ce samedi. Une information que des journaux locaux et internationaux ont pris pour argent comptant. Pourtant l’info n’est qu’un grossier intox…

En effet, tant du côté des ravalomanistes qu’au sein du mouvement TGV, tous savent pertinemment que l’ancien chef d’Etat ne peut, pour l’instant, revenir à Madagascar. Une interdiction, confirmée par la SADC. D’ailleurs, la compagnie aérienne sud-africaine, Interair, via l’agence de voyages Flight Centre, aurait déjà fait savoir à M. Ravalomanana qu’il lui est difficile d’embarquer dans l’avion pour des raisons de sécurité. En tout cas, Interair aurait, d’ores et déjà, reçu une note des autorités aéroportuaires malgaches, selon laquelle l’arrivée de l’ex risque de générer des troubles à Ivato, pouvant même détériorer l’appareil de la compagnie...

Un cas identique s’est présenté en septembre 2006, quand Pierrot Rajoanarivelo voulait emprunter un vol en provenance de l’île Maurice afin de rentrer au pays. A l’époque, l’ACM (Aviation civile malgache) a donné un avis défavorable, car elle estime que des troubles pourraient subvenir à l’aéroport international de Madagascar. En vérité, le régime de Ravalomanana ne souhaitait pas de voir M. Rajaonarivelo, en exil à Paris, revenir au pays.

Ce qui est curieux, dans ce « retour imminent de Marc Ravalomanana », c’est qu’une partie de la classe politique semble donner le sentiment d’approuver sa venue sur le sol malgache. En fait, ce retour arrange à la fois le clan Ravalomanana que celui des TGVistes. Pour le premier, ce retour ne ferait que créer des manifestations destinées à gêner, voire perturber, la présence du médiateur de la SADC, Leonardo Simao, et surtout celle du ministère français de la Coopération, Henri de Raincourt, prévu demain. Pour le second, un trouble dans la capitale aurait pour effet de faire diversion dans le dessein de masquer les problèmes d’approvisionnement en riz dans l’île.

En somme, tous auraient, apparemment, intérêt à ce que M. Ravalomanana retourne à Madagascar. Un « come back » dont les deux parties ne peuvent que tirer des bénéfices... Bizarre : Marc Ravalomanana avance qu’il s’est inspiré de la révolution en Tunisie en Egypte pour justifier son retour. Un peu court comme raisonnement, puisque c’est plutôt le contraire… L’homme, rappelons-le, a été obligé de partir en exil à cause de la pression de la rue, à l’image de ses anciens homologues tunisien et égyptien.

Dans tous les cas, l’ancien Président n’atterrira pas à Ivato, ce samedi. Pas la peine, donc, de mobiliser pour rien le public De toute façon, en pareilles circonstances, que les forces de sécurité fassent leur boulot, et qu’on ne mette plus les Tananariviens en première ligne, ils ont assez payé de leur vie pour le changement dans l’île. Ils ne veulent plus être des bouches à canon, dans l’hypothèse où Marc Ravalomanana reviendrait dans la capitale Y en a marre !


Soulignons qu’un expert international en sécurité, Thomas Wilson, a déclaré à l’agence Reuters, que c’est là, en parlant de Marc Ravalomanana, le dernier geste d’un homme désespéré. M. Wilson prévoit d’ailleurs que l’ancien Président malgache est dans l’impossibilité de prendre l’avion samedi.

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