La conquête du pouvoir est la raison d’être des partis politiques. Ces derniers ont pour objectif de mettre en œuvre, comme modèle de développement, leurs projets de société. En matière d’idéologie, on peut recenser diverses tendances : les partis de droite (libérale), les mouvements de gauche (socialiste, écologiste…) et les centristes. A Madagascar, le simple citoyen n’arrive pas à y faire la différence surtout avec l’apparition d’une multitude de partis politiques qui ne disposent même pas d’un projet de société.
Les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur nous révèlent, en tout cas, que 93 nouveaux partis politiques sont créés entre mars 2009 à février 2011, soit en seulement deux ans de Transition. On a même pu constater que le ministère de l’Intérieur a dû délivrer une vingtaine de récépissés attestant la création des partis politiques le 2 novembre de l’année dernière. La formation de partis politiques est trop facile à Madagascar…
En effet, depuis l’adoption de la loi sur les partis, près de 286 partis sont enregistrés au ministère de tutelle. Mais, seule une quinzaine de ces partis sont actifs dans les débats politiques, tandis que les autres ne font que de la figuration. Les fondateurs de ces 93 partis politiques nouvellement créés semblent être motivés par la distribution de sièges au Parlement de la Transition et au sein du prochain gouvernement d’union nationale, selon l’accord d’Ivato.
L’accord politique d’Ivato a dépassé le système de mouvances, qui a exclu les partis politiques des négociations pour la recherche d’une issue à la crise, et a jeté la base la notion d’inclusivité. Des associations fantômes se sont empressées d’apposer leurs signatures à l’accord politique d’Ivato en vue de gagner au moins un siège au sein des institutions (Parlement et gouvernement) de la Transition, et ont ensuite régularisé leur situation auprès du ministère de l’Intérieur. Alors que des personnalités, avides de pouvoir ont créé des partis politiques de toutes pièces, avec quelques amis, en vue de pouvoir obtenir un siège dans les institutions de la Transition.
Notons que la loi sur les partis politiques de 1990, qui est toujours en vigueur, n’a pas encore été promulguée. Tous les partis politiques peuvent obtenir un récépissé auprès du ministère de l’Intérieur du moment que les fondateurs arrivent à fournir un procès-verbal de création, un statut où devra figurer la liste des membres du bureau politique (qui peut passer de cinq personnes à dix personnes). Aucune disposition de cette loi de 1990 ne précise un nombre minimum des adhérents. Il est normal donc de rencontrer des partis politiques composés dans sa majorité par les membres d’une seule famille.
Les politiques pensent en effet que le meilleur moyen de s’enrichir est d’accéder à une poste importante au sein du Parlement ou du gouvernement.
L’élaboration d’une nouvelle loi sur les partis politiques s’avèrent donc nécessaire (La Gazette de la Grande Ile, page 4, du 10 jeudi 2011 : « Loi sur les partis politiques : en gestation… ») pour assainir le paysage politique. Aussi, une partie politique pourrait obtenir son récépissé à condition d’avoir un nombre assez conséquent de militants et d’élus. La période transitoire est le moment opportun pour effectuer cet assainissement politique car la feuille de route de Leonardo Simao prévoit l’élaboration d’une nouvelle loi sur les partis politiques.
No comments:
Post a Comment