Tuesday, February 15, 2011

Insécurité et armes


Rien qu’avant – hier dans la nuit, quatre braquages armés ont littéralement traumatisé, en une seule nuit, les riverains de la périphérie Nord – Ouest de la Capitale. Dans le centre de la Cité, il ne s’est passé une seule nuit sans qu’un acte de grand banditisme n’écume des ménages. Et, à chaque coup, des armes de guerre ont été utilisées par les criminels. Des « kalachs » et autres pistolets automatiques dont la provenance n’a guère été étalée à la connaissance du grand public. Pourquoi ?

Du côté de Mahitsy, la psychose a atteint son summum quand des brigands ont pris d’assaut, en une seule nuit avant - hier, quatre foyers pour rafler tout ce qui étaient à la portée de leurs mains. Des malfrats qui ont harangué armes de guerre dans leurs méfaits. Ils ont même tiré en l’air pour tout simplement traumatiser à mort leurs cibles. En tout cas, ces criminels ont pu agir à leur guise, nullement inquiétés dans la mesure où, dans les parages, aucune ombre des éléments des Forces de l’ordre ne s’est profilée. D’ailleurs, il ne s’est passé une seule nuit sans qu’un acte criminel du même genre n’écume des ménages, tant dans le centre ville que dans les périphéries de la Capitale. En tout cas, les hommes en treillis, alertés par les riverains, n’ont pu arriver sur les lieux des crimes que quelques heures après les drames.
Les hauts responsables de la sécurité ont, certes, déjà annoncé mener une véritable guerre contre cette sorte de guérilla, notamment urbaine, perpétrée par des hommes sans foi ni loi. Il fut un temps où, devant la presse nationale, ils ont annoncé la couleur de leur stratégie en ayant divisé la Capitale et périphérie en zones de couverture pour chaque entité des Forces de sécurité.
Malheureusement, les menées des criminels restent têtues. Pis, ces derniers sont en train de montrer et de démontrer que ces mesures prises ne sont guère efficaces. D’ailleurs, il faut reconnaître que, tout compte fait, l’exécution, sur le terrain, de ces mesures étatiques laisse à désirer. En ce sens que les simples noctambules n’ont pu enregistrer une quelconque présence des éléments des Forces de l’ordre que, tout au plus, une nuit sur quatre. D’autant plus que cette présence n’a été décelée que le long de certaines artères principales de la Cité.

S’adonner à des… rackets
Quoi qu’il en soit, au lieu d’être rassurés par ces patrouilles de nuit entreprises par des gens en uniforme, les mêmes noctambules commencent à manifester leur grogne, étant donné que ceux – ci se sont déviés de leur mission principale en s’adonnant à des… rackets. Soi - disant pour contribuer au « combat » par eux mené contre cette insécurité urbaine. Autant de failles, de défaillances et de comportements abusifs qui n’ont fait qu’assassiner davantage la politique, adoptée par le régime en place, en vue de réinstaurer la sérénité et la sécurité dans la Capitale. En tout cas, les choses ne pourraient qu’arborer cette allure désolante, voire scandaleuse, étant entendu que les hauts responsables de la sécurité publique, chaque nuit que Dieu fait, ne font que… ronfler (au propre comme au figuré) chez eux, laissant ainsi le champ libre à leurs subalternes qui agissent à leur guise.
Quoi qu’il en soit, rien qu’hier dans la nuit, nous avons pu relever, tout au moins, trois cas inquiétants et se rapportant à cette aisance affichée par les brigands dans leurs menées traumatisantes. D’abord, du côté d’Ilafy, un véhicule 4x4, double cabine et de couleur bleue noire, avait à son bord des gaillards de forte corpulence, tous vêtus de treillis noirs. Visiblement inquiétés par notre passage, ils ont vite fait de s’engouffrer dans une ruelle, en terre battue. Le même véhicule tout – terrain que nous avons croisé, des dizaines de minutes plus tard, du côté de Sabotsy Namehana. Comme s’ils étaient en train de dénicher des villas à attaquer dans cette partie de l’Avaradrano. De même, un de nos confrères, revenu de sa mission à Toamasina, s’est fait dépouiller de ses bagages en plein Besarety par trois lascars ayant déambulé, en toute aise, les rues de ce quartier. Et, du côté des 67ha, un groupe d’individus guettaient, dans le noir, le passage de leurs prochaines cibles en ayant mis une descendante d’Eve, d’une belle allure, bien en évidence comme appât. Autant de faits et de stratégies qui ont été déroulés par les criminels, les éléments des Forces de sécurité ayant été absents.

Monter sur leurs chevaux…
En tout cas, cette recrudescence de l’insécurité urbaine tire sa raison d’être sur la prolifération des armes de guerre utilisées par les malfrats. Des « kalachs » et autres pistolets automatiques qui, comme par enchantement, leur seraient affectés. Pis, aucun responsable des Forces armées et de la Sécurité publique n’a encore osé dévoiler, jusqu’à ce jour, la provenance de ces armes de guerre utilisées par ces criminels. Sauf pour le Général de Brigade Richard Ravalomanana qui a révélé que, d’une part, une partie de ces armes fatales provient de la mutinerie ratée de la Fign de Fort - Duchesne et, de l’autre, d’autres ont été mises en… location aux bandits. Néanmoins, il n’a pas divulgué l’identité des hommes en treillis qui ont mis ces armes de guerre à la disposition de ces criminels, moyennant des sommes d’argent astronomiques. D’ailleurs, par le biais du concept magique – qu’est « l’esprit de corps » - si cher à nos valeureuses trois entités formant les Forces de sécurité, ce genre de révélations ne sera guère à l’ordre du jour. Du moins, d’ici quelques années.
De ce fait, rien n’étonne si, toutes les nuits, la Capitale s’enflamme d’attaques à main armée. Et que chaque haut responsable des Forces armées et celles de sécurité n’aille encore monter sur ses chevaux pour nous incriminer d’avoir dénoncé ces défaillances enregistrées au niveau des pratiques de ces éléments sur le terrain. Ceci, eu égard au fait que, tandis qu’ils se mettent au chaud sous leurs couettes, fredonnant l’amour à l’oreille de leur dulcinée d’épouse (et pourquoi pas de leur « 2e bureau » ?), leurs subalternes, le peu de temps qu’ils descendent sur le terrain, font à leur guise. Sans se soucier nullement de la mission principale à eux assignée. En tout cas, l’opinion publique ne requiert qu’une réponse, claire et officielle, à l’unique question posée depuis toujours, avec des noms de responsables étatiques défaillants à la clé : d’où viennent ces « kalachs » ?

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