Non, ce n’est pas demain que nos problèmes vont être réglés ! Ce n’est effectivement pas après la nomination du Premier ministre de consensus que les prix du riz vont baisser ou que les déflatés des entreprises franches vont retrouver de l’emploi.
Nos politiciens pensent, en effet, que la mise en œuvre de la Feuille de route est synonyme de retour à la normalisation de nos relations avec les bailleurs de fonds dont les aides assurent une large majorité du budget de l’Etat, au niveau du fonctionnement mais aussi et surtout en matière d’investissements.
En plus clair, ils pensent, comme l’ensemble des Malgaches d’ailleurs, que les aides suspendues depuis la démission de Marc Ravalomanana vont être décaissées incessamment.
Le célèbre document-cadre qui régit désormais le pays, du moins sur le plan politique, est toutefois ambigu sur les engagements réels de la communauté internationale qui sont indiqués dans le titre IV de la feuille de route. Dans cette section, on lit, entre autres, « après la mise en place effective d’un Gouvernement de Transition d’Union Nationale, du Parlement de Transition et d’une Commission Electorale Nationale Indépendante neutre, inclusive et consensuelle, ainsi que la conclusion d’un accord sur une Feuille de Route pour la période de transition, la SADC et l’Union Africaine appellent fortement la communauté internationale à prendre les engagements suivants: (…) suspension et levée progressive et conditionnée des sanctions imposées à Madagascar en fonction de la mise en œuvre des étapes fixées dans cette feuille de route. La suite du document indique que « les partenaires examineront la possibilité de reprendre leur aide et coopération au développement, humanitaire, financier et économique ».
Ces indications semblent avertir la population et surtout les politiques sur l’avenir proche de Madagascar. Car si on espère ardemment la reprise des aides extérieures, il faut dire à la population que la transition nouvelle formule n’est point la fin du calvaire.
Ce n’est, en effet, pas demain que les financements de la Banque mondiale, de l’Union européenne et des bailleurs de fonds bilatéraux vont tomber. Qui plus est, la plupart des financements prévus pour Madagascar avant la crise, n’ont pas été reconduits. Pis, une large majorité des financements consentis à Madagascar ont été déjà affectés ailleurs. Entre-temps, il y a la crise financière internationale qui affecte principalement l’Europe, notre premier donneur d’aides à travers ses subventions.
En tout cas, la procédure habituelle sur le plan international est qu’aucune aide ne peut être consentie sans l’aval du FMI. C’est sans doute au fait de cette réalité qu’Andry Rajoelina a déterminé le profil du futur Premier ministre qui serait, entre autres, capable de discuter avec les bailleurs de fonds, autrement dit convaincre le FMI actuellement dirigé par la Française Lagarde. Qui sera nommé par Andry Rajoelina à Mahazoarivo ?
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