Que doit-on penser de cette décision prise ou de ce souhait exprimé lors du 27e Conseil des ministres de la Commission de l’Océan indien (COI) le 6 octobre 2011, d’intégrer l’Union africaine ? Est-ce un aveu d’impuissance ou d’embarras dans un contexte géopolitique et géostratégique dominé par la compétition sourde et difficile entre asiatiques, européens, anglo-saxons, africains et dans laquelle les États membres de la COI, en dépit de leur attachement historique à l’Europe et en particulier à la France, n’arrivent pas à faire de la COI un instrument capable de s’affirmer et de résoudre seule les problèmes auxquels ses membres sont confrontés ? Ou bien est-ce, comme le thème de ce 27e Conseil de la COI le stipule, une manière de consolider l’espace politique et économique par rapport à la COMESA ou à la SADC ? En tout cas, la Présidence de la COI s’est vu confier la mission d’obtenir le statut d’observateur auprès de l’Union africaine pour la COI. Ce qui peut signifier que la COI souhaite se faire admettre comme entité à part entière dans l’Union africaine ou qu’elle adhère à l’ensemble régional continental pour être plus puissante et bénéficier de cette solidarité africaine.
Dans le cas de Madagascar et de l’île Maurice, cette décision signifie consolidation de leur appartenance à l’Afrique, au continent africain ; les deux pays étant eux aussi déjà membres du bloc sous-régional de la SADC. La COI, par sa Présidence qui est assurée par l’île Maurice, et son Secrétariat général confié aux Seychelles, a joué un rôle non négligeable aux côtés de l’équipe de médiation de la SADC et de la Troïka dans la signature de la feuille de route du 17 septembre du Paon d’Or Ivato. La COI a manifesté cette politique de proximité et sa disponibilité à contribuer politiquement à la résolution de la crise malgache. Le Conseil des Ministres de la COI a proposé « selon des modalités à convenir, la collaboration de la COI avec le bureau de liaison de la SADC à Madagascar ».
No comments:
Post a Comment