Depuis jeudi, la tension est retombée sur l’île, annonçant une trêve pour ce week-end. Les rassemblements devraient reprendre dès lundi.
Mis à part quelques stigmates des troubles qui ont agité la ville, la vie à Mamoudzou aurait presque repris son cours normal. Presque, car les magasins ont toujours leurs rideaux tirés. Et la grève paralyse toujours l’économie mahoraise. Les entreprises, contraintes de stopper toute activité, souffrent de ce mouvement qui n’en finit pas. Certaines menacent de déposer le bilan. Et des manifestants s’interrogent sur l’opportunité de poursuivre une grève dont les conséquences sont désastreuses pour l’économie. “Détruire une partie du tissu économique de Mayotte pour une réduction de deux euros sur la viande… Cela en vaut-il la peine ?” Pour les syndicats, la réponse est sans appel. “Nous ne lâcherons rien tant que nos revendications ne sont pas satisfaites”.Hier matin, sur la place de la République, une foule clairsemée (le noyau dur du mouvement) écoutait Boinali Saïd (CFDT) donner des nouvelles fraîches. “Certains pensent que le mouvement est déjà allé trop loin et que l’on devrait s’arrêter, explique Saïd, qui n’a pas manqué un seul de ces rendez-vous depuis le début du mouvement. Mais nous n’avons pas eu ce que l’on voulait”. Pourtant, lorsqu’on sonde la population, nombreux sont les Mahorais soucieux de voir le conflit se conclure.
“Je suis lassée. Je veux que mes enfants aient à manger. Les syndicats doivent mettre fin au conflit et surtout trouver une solution positive. On ne peut pas vivre dans ces conditions”, confie Fatima. Cette maman de cinq enfants n’a pas envoyé ses enfants à l’école. “Ils ont faim et ne sont pas en forme pour travailler”, explique-t-elle. Beaucoup de parents d’élèves ont semble-t-il fait le même choix. Les écoles, bien qu’ouvertes, ont été désertées. “Les parents ont préféré garder les enfants à la maison”, précise le vice-rectorat. Quant aux suites de l’enquête sur la mort de Ali El Anziz lors d’affrontements avec la police à Mamoudzou, une information judiciaire sera ouverte dès lundi et un juge d’instruction sera nommé. Une nouvelle autopsie sera ensuite pratiquée.
En attendant, ce sont deux jours de trêve qui s’annoncent. Le temps pour les syndicats de se remobiliser et trouver enfin une issue à cette grève qui s’éternise. “Les rassemblements devraient reprendre lundi”, ont-ils prévenu
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